Je n'étais pas étonné lorsqu'elle m'avait envoyé « ??? ». On aurait tous eu la même réaction. J'ai alors décidé de lui renvoyer le même message, le même pardon. Et c'est là qu'une grande amitié est née, j'espère qu'elle est toujours aussi grande, cette amitié, Lise. Elle m'avait demandé qui j'étais, comment je m'étais procuré son numéro de téléphone, elle avait l'air paniquée. Je me suis présenté, je lui avais dit que je l'avais trouvé sur l'annuaire (Grand mensonge puisque il n'y a aucun numéro de téléphone portable sur l'annuaire). Vu que je lui avais précisé que j'étais nouveau, elle m'avait demandé si je connaissais la rumeur. Bien-sûr, Lise, je la connaissais. C'est à cause de moi que tu as été humiliée, d'ailleurs, et je m'en veux énormément. Je voulais lui avouer que c'était de ma faute ce qu'il lui était arrivé, mais au moment de le faire, je m'étais dit que c'était assez lâche par message. Donc, je lui avait donné rendez-vous le lendemain, devant son casier. Elle avait accepter, un peu froidement, puis elle n'avait pas répondu à mes messages suivant. J'avais une boule au ventre: Avait-elle peur que je viennes pour l'insulter, la harceler ? C'était normal, qu'elle ait peut, après ce qu'il lui était arrivé. Épuisé, j'ai alors posé mon téléphone et fermé les yeux. Le lendemain, j'étais si mal, j'avais si peur de sa réaction. Était-ce judicieux de ma part de lui avoir dit Pardon par message mais de dire la cause en face ? De toute façon, je n'avais plus le choix, je devais assumer mon erreur. Arrivé dans le long couloir des casiers, il m'était impossible de retrouver le sien: La porte avait dû être changée ou nettoyée. J'avais alors attendu à l'entrée du couloir, il commençait à être bondé de monde. Je ne pouvais ni voir le fond de celui-ci, ni voir les casiers. Ce n'était pas comme ça, normalement, tout le monde aurait dût être dehors. En ouvrant la porte, j'ai compris qu'ils étaient tous rentrés (A l'exception de certains qui s'amusaient sous les gouttières) à cause des litres d'eau qui tombaient. Je fixais ceux qui étaient dehors lorsqu'une certaine agitation à l'intérieur me fit réagir: Une fille criait ou pleurait, je ne savais pas trop. Je m'étais empressé de rentrer et de pousser la foule pour parvenir à cette fille. Je m'en étais douté: C'était Lise, qui criait envers l'une de ses amies. D'ailleurs, celle-là avait l'air de rigoler, elle avait l'air de ne prêté aucune importance au discours de Lise.
- Donc, parce que la rumeur dit que je suis lesbienne, tu ne veux plus me voir ?! Hurla Lise
- Oh calme-toi, tu sais très bien que ça nuit à ma réputation, Lise. Ok, au début je me disais que ça prendrait pas tant d'ampleur cette histoire, mais là c'est beaucoup trop. Dit son amie
- Mais c'est dans ce moment-là que j'ai le plus besoin de toi ! Et toi, c'est maintenant que tu me lâches ?! Brailla-t-elle
- Bordel, t'as toujours pas compris que je veux te lâcher depuis le début de ton harcèlement ? Mais toi, là, toujours à te plaindre que tu trouves que personne ne t'aime, tu m'as fais tellement pitié ! Ricana son amie.
- Quoi..? Bégaya Lisa, devenue blanche, on était censé être meilleures amies, à la base. Depuis la 6ème, depuis la putain de 6ème on se connaît. Et toi, pour du harcèlement, tu me lâches ? Mais de quoi t'as peur Marie ? T'as peur qu'on s'en prenne à toi ? Bah tu sais quoi, casse-toi !
- C'est pas trop tôt ! S'esclaffa Marie.
Elle s'était alors retournée, faisant voler ses cheveux, et était parti, suivie de deux filles, de ses deux acolytes. Lise, les larmes aux yeux, regardait le monde autours d'elle. On entendait simplement quelques chuchotements, ainsi que quelques ricanements. Je m'étais alors approché d'elle, elle me regardait comme les garçons la première fois que je me suis approché d'eux.
- Salut, Lise. C'est moi, Gabriel. Lui dis-je.
- Oh salut, Gabriel. Me reponda-t-elle en essayant d'afficher un large sourire, malgré ses larmes.
Je voulais lui parler, mais la sonnerie m'avait coupé.
- On se retrouve devant le self à midi. On mangera ensemble, d'accord ? Demandais-je
- Pas de soucis, à tout à l'heure ! Acquiesça-t-elle.
Je l'ai alors laissé, en rejoignant ma classe, enfin d'abord je devais prévenir "mon groupe" que je ne mangerai pas avec eux ce midi-là. Bien-sûr, quand je leurs ai annoncé que j'allais manger avec Lise, ils rigolèrent comme un troupeau de hyènes.
- Mec t'es tellement drôle de faire le gentil avec elle, franchement merci mec ! Rigola Julien
- Merci de quoi..? Bégayais-je
- Bah merci de la faire se sentir aimée, ça sera beaucoup plus drôle après quand tu vas la lâcher ! Répliqua-t-il
- Je comptais pas la lâcher, en fait, m'énervais-je, puis je l'aime bien en plus.
Arthur me gifla.
- Gabriel, tu fais quoi là ? Tu pars pour rejoindre la gouine ? Lâcha Arthur.
Je le gifla à mon tour.
- C'est quoi ces remarques homophobes à la con là ? Sérieusement, ça vous fait quoi si elle est lesbienne ? Elle vous dérange pas, alors pourquoi lui donner des surnoms aussi dégueulasses les uns que les autres. Sans parler de vos conversations homophobes, hein, vous savez celles pour me faire réagir ?! C'est le deuxième jour et j'en peux déjà plus des mecs ! S'écriais-je
C'est là que j'ai regretté que cette dispute aie commencé.
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Différent du portrait
Teen FictionLe harcèlement, il y en a partout. Le harcèlement, il y en a différentes formes: Le harcèlement physique, moral, sexuel et cyber. Dans chacun des cas, c'est dégueulasse. Je suis homosexuel, étant adolescent je me suis fais harceler et humilier à cau...