Chapitre II : Vers de nouveaux horizons

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"Je vois ces femmes rigoler à pleine gorge, comment font elles ? Elles semblent s'amuser, s'épanouirent, chacune d'elles tenant un verre de champagne à la main. Pourquoi ont-elles le droit à de bons traitements, qu'ai-je fais de mal ?" me disais-je intérieurement

Je suis toujours autant éblouie par la lumière, tandis que le garde me demande encore d'avancer vers l'homme qui m'a désigné en arrivant. Je n'ai pas peur, cet inconnu semble être éprit d'une sagesse que je n'avais jamais vu auparavant en ce lui. Il est avec une jeune fille, une grande brune au cheveux long, maquillée, et au regard affirmé et détendu. Elle me sourit au loin de ses dents blanches. Elle est habillée d'une robe argenté et rouge, portant des talons de mêmes couleurs, et buvant de cet alcool pétillant qui semble la faire frémir de plaisir. Contrairement aux autres, elle n'est pas assise sur les genoux de cet homme, mais adossée à lui. Ce dernier, en me voyant, me regarde de la tête aux pieds, d'un sourire bienveillant, et d'un hochement de tête vers l'avant, m'indiqua de m'avancer vers lui. Il était vêtu d'un costume en blanc, très élégant, je lui donnait par ailleurs la quarantaine.

Je m'avançait d'abord d'un pas hésitant, puis avec sureté, et me présenta à lui, confiante. Il se mit à sourire encore plus intensément, et me proposa de me joindre à lui muni d'une coupe de champagne. Je refusais d'abord, puis il insista en me disant qu'il était de grande qualité et que je le regretterais surement. Je n'osais rien dire, et je m'asseyais à ses côtés, timide. J'écoutais ces gens qui semblaient appartenir à de hauts rangs sociaux, les femmes continuaient de rigoler, elles ne semblaient pas faire parti de la maison, mais venaient de l'extérieur et connaissaient très bien tous ces hommes assemblés autour de cette table.

J'étais l'intrus. La jeune adolescente réservée de seize ans, mais qui avait déjà vécue tant de choses. J'avais la sensation d'être protégée, la conviction erronée d'être dans un autre univers. Les gardes n'étaient plus là. L'inconnu se pencha vers mon oreille afin de me demander calmement depuis combien de temps je travaillais ici. Lui répondant bien trop longtemps, il se mit à faire un signe de tête à la femme qui s'adossait à lui, décrite plus haut. Puis son regard se redirigea vers moi de nouveau et toujours avec amabilité et sagesse, il me demanda cette fois-ci de m'asseoir afin de faire connaissance avec le reste du groupe.

"Je te connais depuis que tu es toute petite, Greichka."

J'étais sous le choc, comment connaissait-il mon prénom, et qui était-il..

Il regarda autour de lui, afin d'observer les gardes et les conserver de toute parole, puis il s'adressa à moi à nouveau

"je vais te sortir d'ici"

"mais comment ?" m'exclamais-je

"j'ai de l'argent, beaucoup d'argent. Je ne peux pas t'en dire plus pour le moment, tu comprendras plus tard."

Un soulagement immense émergeait au fond de moi, et la boule au ventre que j'avais depuis tellement longtemps s'extirpa de mon corps. Elle avait régnait pendant tant d'années que je ne ressentais même plus son existence. Jusqu'à ce que j'entende ces belles paroles, celles qui me promettent un avenir plus radieux et serein.

"Nous partons ce soir, fais tes valises. Je ne t'achète pas, gardes bien cela à l'esprit. Et pour ce qui est de ma connaissance sur ton identité, je te dirais tout bien plus tard, je t'en fais la certitude."

Nous partions. A bord d'une Renault 4CV de couleur blanche, je m'installe, et un chauffeur se mit à démarrer la voiture. A ma droite, la jeune femme brune qui était à côté de cet homme dont je ne connais toujours pas l'identité. Ce dernier était situé à ma gauche, d'humeur calme et intrépide. Nous roulions, l'inconnue alluma un fume cigarette, elle était très élégante mais la pompe m'empoisonnait l'air, lorsque je mis à tousser. Elle s'excusa, étonnée, et ouvrit la fenêtre du véhicule afin d'apporter un peu de fraicheur dans cette douce nuit d'hiver. Elle avait un accent allemand, je me demandais ce qu'elle venait faire en Angleterre.

"Tu veux essayer ?" m'interrogea t-elle

"non, merci beaucoup, mais je ne fume pas"


Où allaient-ils m'emmener ? Serait-ce pire que ce que j'avais déjà vécu ? J'avais peur...

The EraisedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant