Je m'appelle Ayida, jeune sénégalaise de 24 ans. Actuellement je travaille comme secrétaire dans une petite entreprise. Mon salaire n'est pas fameux mais ça m'apprend au moins à être indépendante. J'ai toujours cru à la réussite mais pas par la facilité. Je suis une bosseuse même si parfois je dégage une nonchalance caractérisée mais qui n'a absolument rien à voir avec mes idées, avec ma conscience. Dans ma vie j'ai toujours pensé à comment réussir et de la manière la plus digne. Je suis simple mais avec des pensées assez atypiques et bizarres. Aux yeux des gens je suis très compliquée, et je joue la meuf hors type, particulière. Heureusement que pour moi, leurs avis ne comptent pratiquement pas, du moment où il s'agit de ma vie et je sais cette fille positive que je suis pour la mener à bien. Je suis parfois très égocentrique, narcissique, disjonctée car voulant toujours être au devant de toute chose, être la mieux remarquée, la plus appréciée et jamais détestée, chose impossible. Je me sens comme parfaite dans ma peau, même si je suis loin de l'être mais je ne veux pas croire au contraire. J'en ai le droit. En matière d'intelligence j'me suis toujours sentie indomptable, en matière de relations humaines j'essaye d'être bien avec tout le monde, même si ça coince parfois avec certains et en matière de beauté je ne veux point admettre qu'une fille soit plus belle que moi, im.pos.sible.
C'est vrai que je ne vous ai pas dressé mon portrait physique. Ce n'est pas par inattention, mais tout simplement par ce que j'aime prendre vraiment mon temps lorsque je parle sur ce domaine, pourquoi ? Par ce que j'aime faire comprendre aux gens que je suis vraiment une beauté et non leur dire juste que je suis belle. Je fais 1m75 (ni grande ni petite de taille), teint marron qui brille avec ou sans soin, d'ailleurs c'est ce qui étonne plus d'un. Je ne suis pas extravagante, je suis sobre en maquillage comme en coiffure mais toujours avec une touche de style. J'ai des yeux pas petits, très belles qui brillent telle une constellation en pleine lune. Plus de 400 hommes l'ont aimé, l'ont contemplé et me l'ont avoué. Plus de 200 femmes l'ont aimé et contemplé mais juste 22 ont eu la modestie de me l'avouer. Vous voyez comment les filles sont compliquées ? Je vois pas en elles des filles jalouses mais plutôt des filles compliquées. Car il serait très facile de dire « Ayida t'as de beaux yeux » mais non. Elles l'acceptent mais préfèrent le dire à mon insu. Bref... l'essentiel est que je le sais, j'ai cette génie de savoir le nombre de personnes qui, en face de moi apprécient mon physique et ceux qui le contemplent avant même de me l'avouer.
J'ai certes de petites lèvres mais hyper jolies lorsque je les mette en valeur; menton pas trop long pas trop court, nez et oreilles à mon goût. Je pèse 60 à 65 kilo je suis pas très mince ni très grosse je me plains pas. Je ne me dépigmente pas la peau comme le font beaucoup de sénégalaise car j'adore mon teint et je me réjouis d'être noire, je ne suis pas non plus complexée. Des filles se croient super belle en ayant la peau entièrement depigmentée mais moi je trouve ça comme une manque de confiance en soi en plus je sais qu'en long terme ou court terme on risque gros avec les conséquences. En gros, des filles plus belles que moi peuvent exister mais en tout cas pas dans ma conscience car pour moi je suis une princesse, j'ai une beauté particulière.
Chacun a une conception de la beauté alors je pense qu'on peut bien admettre la mienne qui est peut-être très catastrophique pour certains mais que je défendrai sans gêne.Ecoutez, je m'en vais vous annoncer le debut de mon histoire. Je suis une fille différente. J'assume. Je ne veux pas ce que tout le monde veut, je ne regarde pas ce que tout le monde regarde et je n'accepte pas non plus ce que tout le monde accepte. Certains me diront que oui certainement c'est de cette manière que t'as été éduquée, une supposition qui na pas sa raison d'être. Je suis issue d'une une grande famille griotte où l'éducation est telle une fatalité.
Chez nous, père, mère, grand-père, grand mère, tante, oncle, gendre, enfant et petits-enfants, tous vivent sur le même toit, disons l'arbre généalogique quoi (rire)! Chez nous l'éducation est primordiale et cela pour tous, du plus grand au plus petit chacun a reçu une éducation quasi traditionnelle, patriarcale et très soignée. Il n'est pas rare chez nous de voir mon père(46ans) recevoir une bonne correction de la part de sa mère ( ma grand-mère ) devant ma mère( sa femme). Une façon de vous dire que chez nous , lorsqu'il s'agit d'éducation, ni l'âge ni le statut ne compte. La maison abrite une dizaine de personnes, il n'empêche qu'on vit dans la paix et dans la quiétude. Chez nous, l'école est fondamentale et l'est encore plus lorsqu'il s'agit de l'école coranique. Mon grand-père avant sa mort, tenait à ce que tous ses fils et petit-fils apprennent le coran, car pour lui c'est le meilleur des guides d'ici-bas et dans l'au-delà. C'est mon cas, mes parents m'ont très tôt envoyé à l'école coranique même si j'ai pas terminé mon apprentissage à cause de l'école française , j'ai quand même eu le maîtrise de beaucoup de sourates.
Chez moi, je suis toujours plus proches des petits enfants c'est à dire mes nièces et neveux qui n'ont pas plus de 7ans. J'ai toujours aimé les côtoyer car je trouve que les enfants de cette tranche d'âge sont d'habitude les plus sincères et les plus innocents, deux qualités que moi personnellement je ne veux pas perdre. A part ça je côtoie aussi ma grand-mère Mame Rabya. Elle est toujours en voile, assise sur sa natte de prière là où presque tout le monde la retrouve pour discuter avec elle . Moi je l'aime beaucoup par ce qu'Elle adore beaucoup ses petits enfants et ne ménage aucun effort pour construire un bon avenir à ses enfants. Le moment que j'apprécie le plus c'est lorsque que je me repose ma petite tête sur ses pieds et qu'elle me dit en me caressant la nuque, que je fais partie de ses petites filles qu'elle estime le plus et qu'elle veut me voir mariée d'ici peu de temps avec un quelqu'un comme son défunt mari ( mon grand-père). Elle ne cesse de nous parler de grand-père qu'elle décrit comme un exemple. Parfois j'ai comme l'impression que grand-mère me décrivait un héros car les superlatifs et les qualificatifs elle ne les mesurait pas, les témoignages étaient beaux mais immondes et extraordinaires. Parfois je me dis juste que grand-mère parle par amour, par nostalgie ou par considération qu'elle avait envers grand-père car ce genre d'homme presque parfait qu'elle me parlait ne peut être de ce monde.
Un homme pieux, respectueux et qui passait jour et nuit à faire la navette entre les champs et la poterie parfois sous la chaleur et sans répit. Lorsque je demandais à grand-mère pourquoi elle laissait grand-père faire tout ce travail elle me répondait toujours par « Ayida, c'est par ce que quand ton grand-père gérait la labeur hors de la maison moi je gérais celle du foyer ». Pour ma grand-mère, il n'était pas question pour grand-père de mêler les deux tâches, à savoir celles dehors et celles au foyer. Et à chaque fois que je demandais à grand-mère si elle avait elle aussi un boulot à part de gérer le ménage, elle me disait toujours que son boulot était de gérer foyer et voilà une réponse qui me rendait souvent très triste car j'imaginais toujours comment elle gérait seule en tant que jeune fille des tâches qu'on n'arrive plus gérer de nos jours, même à 3.
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Chronique d'une femme émancipée
De TodoPrise de conscience, vision personnelle et peut-être partagée bonne lecture #premiere chronique