2. C'est non !

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Marine Koscielny

7 juin 2018


Je soupire.

Lolo : Allez, petite soeur ! C'est ton rêve ! Tu ne vas quand même pas refuser de vivre ton rêve. Tu dois y aller. Oli a réussi à t'obtenir un rendez-vous avec l'autre idiot de coach !

Marine : C'est non ! Et l'idiot, il t'aurait sélectionné, si tu ne t'étais pas blessé !

Lolo : Il trahi ses joueurs, il ne tient pas ses promesses et c'est un idiot, crois-moi. Elle est passé ma soeur jumelle qui m'a poussé à continuer le foot parce que c'était mon rêve et qui me disait qu'on devait toujours vivre nos rêves si on en avait la possibilité. Si tu n'y vas pas, je ne veux plus jamais te parler.

Marine : Tu sais très bien que je déteste Giroud.

Lolo : Que tu dis !

Marine : La ferme, tu veux ? Je dois y être quand ?

Lolo : Demain, à Lyon, avant le match contre les USA. Tu peux faire ça pour moi ?

Marine : Ouais. J'y serais. T'as gagné. Je le fais uniquement pour toi. C'est pas parce que ton pote m'a décroché un rendez-vous que c'est pour lui que je le fais.

Lolo : Oui, oui. Allez, prépares toi à aller à Lyon, demain, p'tite soeur. J't'aime ! T'es la meilleure.


Il raccroche. Satané petit con ! Il m'énerve quand il manigance dans mon dos pour me mettre devant le fait accompli. Il mérite des baffes, parfois. On va mettre ça sur le compte qu'il soit frustré de ne pas pouvoir faire la Coupe du Monde, ni même accompagné les gars. Il n'y a vraiment que pour mon frère que je pourrais faire ça. Supporter mon frère, ça va, mais supporter 23 footballeurs pendant toute une compétition, ça risque d'être compliqué. Surtout quand on connait le niveau de connerie de Presnel Kimpembe et Kylian MBappe. Griezmann et Pogba seront sûrement les premiers à faire des conneries avec Matuidi. Et puis y a Olivier Giroud, le numéro neuf. Le meilleur ami de mon frère que je suis incapable de supporter plus de deux heures sans avoir envie de le pousser sous un bus. Si ce n'était pas pour Laurent, je vous jure que je n'irais pas. En plus, je vais être obligée de remercier l'autre con de m'avoir décroché ce rendez-vous. Génial. 


8 Juin

Lyon


Je patiente, assise dans la salle de conférence de presse du stade OL. Je déteste attendre. La porte s'ouvre et Didier Deschamps entre. Il me sourit en s'approchant.

Deschamps : Marine.

Marine : Didier.


Vu le nombre de fois où je suis venue aux rassemblements des bleus, je le connais, depuis le temps.

Deschamps : Selon Olivier, tu fais de véritables miracles avec un appareil photo entre les mains.

Marine : Ouais. Pas étonnant que Giroud ait dit ça.

Deschamps : Ce que je peux te proposer, c'est de faire un test ce soir. Je te fait apporter un appareil et tu me montre ce dont tu es capable ?

Marine : Pourquoi pas ?


On se serre la main et on quitte la pièce. Il n'aura pas fallu longtemps pour qu'il dise oui. Il doit sans doute faire confiance à ses joueurs. Enfin, il change d'avis si facilement que c'est difficile de vraiment savoir, avec lui. Il pousse la porte des vestiaires. Tous les joueurs sont là, en tenue. Seule une personne n'est pas habillée. Lucas Digne. C'est trop idiot de la part de Deschamps de ne pas l'avoir sélectionné. Je salue ceux que je connais, oubliant volontairement Giroud. Je décide de saluer, également, Hernandez et Pavard, même si je ne les ai vu qu'une seule fois, au dernier rassemblement en mars. Didier commence à leur taper un speech et Hugo tire Lucas pour qu'il soit sur ses genoux. Hernandez semble complètement obnubilé par Pavard et Corentin n'écoute que d'une oreille, totalement absordé par le massage qu'il est en train de faire à Antoine. Je vous jure qu'ils sont d'un niais, ces deux là.

Didier : Ensuite, je voulais vous annoncer qu'il y a de forte chance que Marine soit notre nouvelle photographe.

Lucas : Si ça, c'est pas la classe, j'aimerais bien comprendre ! C'est super !

Giroud : Ouais, on se demande grâce à qui.

Marine : Quoi ? Tu veux que je me mette à genoux et que je t'embrasse les pieds pour te remercier ? Plutôt crever.

Anto : Eh c'est reparti pour un tour !

Marine : Je t'emmerdes, le nain !

Anto : Eh ! J'suis pas si petit que ça !

Coco : Bah... Excuses-moi, bébé, mais un peu quand même.


Tous les gars se mettent à rire alors qu'Antoine fait semblant de bouder. Ils me fatiguent déjà.

Stay w/ GiroudOù les histoires vivent. Découvrez maintenant