Dernière lettre

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Maman.

Je suis un lâche.

Je m'excuse de te quitter comme ça.

Mais toute la vie me semblait morose.

Toutes ces petites choses aussi simples soient-elles que respirer l'air frais du matin me parraissaient ternes.

Je n'étais plus qu'une coquille vide.

Dénuée de sentiments.

Une âme brisée à qui l'on a arraché la vie.

Je ne pouvais même plus donner d'amour, puisque je ne m'aimais plus moi-même.

Quel intérêt de vivre si on a rien a donner ? Quel intérêt à vivre si tout nous paraît insensé ?

Je parle au passé.

Parce que pour moi, je suis mort depuis bien longtemps.

Devrai-je dire "au-revoir maman"?

Non, je sais qu'on se retrouvera.
Je ne te dis pas Adieu. Je reviendrai.

J'ai seulement besoin de me reposer. De trouver la paix.

Là-bas, est-ce que les gens nous acceptent quoi qu'il arrive ?

C'était peut être ça qui foncitionnait pas.

Peut-être que les homosexuels n'ont pas le droit de vivre.

Je le fais pour vous maman. Toi et papa.

Je n'étais qu'un fardeau, de toute manière.

J'espère que maintenant, tu m'aimeras. Je ne serai plus ton fils.

Moi je t'aime maman.
Et je pense à toi, même si tu ne m'as jamais aimé.

Sincèrement,
Édouard

Sincèrement, ÉdouardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant