Flashback : Point de vue anonyme
C'était en année de lycée. Une fête avait été organisée par une élève riche et populaire. Elle, ou plutôt ses parents, avaient une grande propriété près d'un lac. Ce soir là, beaucoup de personnes du lycée étaient invitées. Mes potes et moi on s'amusait à draguer les jolies filles. Une de ces filles s'appelait Marie. Une belle jeune fille au cheveux bruns, fine et ravissante. Elle s'était prise d'affection pour moi mais ce n'était pas réciproque malheureusement. Pourtant, elle ne me lâchait pas. Elle continuait à rire et à me parler comme si nous étions les meilleurs amis du monde. Alors, je me suis pris au jeu. Au cours de la soirée, nous avions appris à nous connaître. Par la suite, elle a fait la connaissance de Taylor, un de mes meilleurs potes. Ils se sont vite bien entendu et il avait les yeux qui pétillaient lorsqu'elle souriait. Il en était amoureux.
Les jours qui suivirent, nous nous étions mis à traîner ensemble dans les couloirs. Nous formions un triangle inséparable. Une complicité et un lien s'étaient créé. Certains parlaient d'un triangle amoureux mais je ne le voyais pas comme ça. C'était Taylor qui aimait Marie. Moi je les considérais tout les deux comme des meilleurs amis. Mais voilas qu'un midi, Marie me demanda de la rejoindre après les cours, seul.
Le moment venu, nous étions l'un en face de l'autre. Elle commença :
- Euh...Peter... Ça fait déjà un bout de temps qu'on est devenu amis tout les deux et avec Taylor aussi et... enfin tu vois...Je crois que... toi et moi. Bah... tu crois qu'on pourrait être plus ?
Marie se tortillait sous le poids du stress. A peine avait-elle prononcé ces mots que mes yeux s'écarquillaient de surprise. Le problème, le voilà : c'est Taylor qu'elle devait aimer, pas moi ! C'était pas réciproque. Alors je lui dis de la manière la plus indifférente possible :
- Désolé mais tu ne confonds pas avec Taylor ?
- Quoi ? Mais non ! C'est toi que j'aime, pas lui !
- Nan, désolé Marie, je peux pas...Je la laissais plantée là. Je l'entendis commencer à pleurer. Puis, je sentis ses pieds courir et se rapprocher de moi pour finalement me rejoindre.
- Si tu me rejette je le supporterai pas Peter, tu le sais non ?! hurla-t-elle de tristesse
- Je ne m'inquiète pas pour toi Marie, tu trouveras mieux que moiJe me forçai à lui offrir un de ces sourires complètement faux qu'on fait quand on ne sait plus comment rassurer la personne.
A ma surprise, elle se tu et s'enfuya en courant.Le lendemain, je rejoignais Taylor et les autres comme d'habitude. Je les saluais et nous commençames à discuter.
- D'ailleurs, t'aurais pas vu Marie ? Je l'ai appelé plusieurs fois mais rien, m'interrogea-Taylor
- Euh non, j'en ai aucun idée désolé mec
- Ah...Il baissa la tête et je le voyais commencer à se poser des questions. Il se retournai souvent pour vérifier qu'elle n'était pas arrivée mais était déçu quand il n'apercevait pas son visage. Il restait encore pas mal de lycéens dans les couloirs et dehors aussi et la cloche n'avait pas encore sonnée alors je fis une proposition à Taylor.
- Si tu veux, on peut aller l'attendre dehors ?
Son visage s'illumina à cette idée et il l'approuva sans hésiter. Nous quittâmes les autres pour nous diriger vers la sortie. Mais au bout de quelques secondes après avoir mis le pied à l'extérieur, des cris aigus retentirent non loin de nous. Une lycéenne pointait le toit du lycée du doigt. Tout le monde dirigeait alors son regard dans cette même direction. C'est alors que la panique s'empara des personnes présentes. Taylor restait bouche-bé devant la scène qui se déroulait. Je réagis et courait vers les escaliers montant au toit. Il devait en avoir un paquet à monter étant donné les 3 étages du bâtiment. Je fis le sprint de ma vie jusqu'à en perdre ma respiration. Mais je devais continuer. Pour elle. Pour Taylor. C'est au bout de 5 minutes environ que j'arrivai tout en haut. Je défoncai la porte et découvris un peu plus loin Marie, toujours au bord.
- Marie... parlai-je calmement pour ne pas la surprendre
Elle se retourna vivement et dressa sa main pour me stopper.
- Non Peter ! Ne t'approche pas où je saute ! cria-t-elle en larme
- Écoute, je sais que tu ne digère pas ce qu'il s'est passé hier soir mais je suis sur qu'il y a une autre solution
- Non ! Il n'y en a pas ! J'ai cherché et c'est de loin la meilleure crois moi !Elle s'agita et failli tomber. Je retenai ma respiration.
- d'accord, d'accord, mais est ce qu'on peut parler avant ? Tu veux ?
Elle acquiesça de la tête. Je soufflai et continua le plus délicatement possible.
- Tu sais, dans le monde il existe plein d'autres hommes et un qui t'aimera plus que moi et avec qui tu pourras faire ta vie et-
- Non ! T'as toujours pas compris que c'est TOI que je veux ! Et puisque ce n'est pas réciproque, je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre de ma vie ...
- Non, il y a plein de choses que tu peux faire même si tu ne m'as pas : te trouver un métier dans lequel tu te plairas, te loger dans un apart dans la ville de ton choix, sortir avec des copines, aller en boîte, et puis un jour tu rencontreras sans t'en rendre compte-
- arrête ! Je vois ce que t'essaies de faire ! Tu construit la vie que tu veux que j'aie mais ça ne marchera pas ! Adieu Peter...
- Nan !!Je courus vers elle pour l'arrêter et la retenir mais c'était trop tard. Son corps se jetait déjà dans le vide. J'entendais les lycéens crier de stupeur. Ils ne l'avaient même pas rattrapée. Je contractai mes poings et mes dents grincaient pour retenir les larmes qui menaçaient de tomber.
Je descendis les escaliers avec la lenteur d'une tortue. Après quelques longues minutes, je finis par arriver. Je sortis, le regard vide. Je pénétrai dans le cercle que formaient les témoins de l'accident. Taylor étaient déjà près d'elle. Il l'a pleurait tellement fort que ses cris me percaient le coeur. Quand il me vit, la haine prit place dans ses yeux ambués.
- Toi ! cria-t-il en se jetant sur moi
Je ne ripostai pas.
- Tout est de ta faute ! Tu le sais ça !
Il me frappait de toutes ses forces.
- Tu aurais pu la retenir ! Mais tu n'en a rien fais !
Il martela mon torse avec ses poings, épuisé. Il pleurait.
- Salop... Je te pardonnerai jamais...
Il reniflait entre chaque sanglots qui coulaient. Je versai une larme, moi aussi. Et dans un silence de mort, nous restames là, près de Marie, à la pleurer jusqu'à ce que les ambulances débarquent.
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Photographe, à Quel Prix ?
Teen FictionDeux personnes au mode de vie et caractère très différents vont se rencontrer de la manière la plus professionnelle qu'il soit. Entre les quatre murs de l'agence The Johnson's Photos se passe beaucoup plus de choses qu'on ne l'imagine... Grace Kelly...