L'Oeil Ambré du Loup

Chapitre 3

Je marche pour rentrer chez moi, encore les écouteurs dans les oreilles pour finalement arriver devant ce portail.
Alors là, ma curiosité et mon esprit rebelle me chante : « Passe par là ! Passe par là ! » et mon côté raisonnable qui me hurle « NON NON DANGER ». A votre avis j'ai écouté lequel ? bien sur.

Je pousse le portail et un fort grincement retentit, cette fois-ci, j'y vais sans écouteurs. Un frisson d'excitation me parcours le corps, et je replonge dans cette magnifique forêt. J'avance avec émerveillement, tout est si calme, l'agitation de la ville a totalement disparue. Pourquoi la dernière fois je m'étais si vite en aller ?

Oh

Je m'en souviens maintenant, comment ai-je pu oublier ? Quelqu'un me suivait ! J'ai l'air bien con là. Trop tard pour faire demi-tour, il faut que je continue jusqu'au bout maintenant. Putain comment l'ambiance peut passer de "magnifique" à "cours pour ta vie". Allez dépêche toi June !

Soudain je vois une forme sombre passer rapidement à côté de moi, et là je crois que mon cerveau se déconnecte. Je bug un instant avant de me rendre compte de la situation. Je ne réfléchis même pas une seconde de plus et m'enfuis comme un dératé.

- Merde, merde ,merde ,merde !

Ce truc me suit , je l'entends me poursuivre, j'accélère ma course alors que je pensais être à mon maximum. Je l'entends tout près et il tente de me sauter dessus, mais avec des réflexes que je ne pensais pas avoir, je l'esquive en faisait une roulade sur le côté. J'ai le temps de voir la chose, et c'est un putain de loup gigantesque ! je n'en ai jamais vu de si gros. Le loup se ramasse par terre mais se relève directement tandis que je me remet à courir. Je sais que je suis foutu, je ne peux pas le semer. Mais je continue de courir en espérant trouver de quoi me défendre. Un bâton? c'est pas un putain de chien. Mes ciseaux ? J'aurais jamais le temps de les prendre...

Soudain je tombe dans un petit fossé, je pense que je n'ai rien de grave mais durant ce laps de temps, il me rattrape. Je vais me faire tuer ! et alors qu'il s'apprête à me mordre je lui envois mon sac sur la gueule, et il grogne de rage. J'aimerais me réjouir de ma réussite mais le voyant se reprendre rapidement je prend un bâton par terre. Il me regarde sans bouger, et moi de même. Mon bâton à l'air solide mais face à cet énorme loup, je ne pense pas qu'il puisse faire quoi que ce soit...
Nous nous jaugeons, il sait qu'il aura la victoire. C'est si évident, mais je compte bien me défendre. Je ne sais pas même pas d'où me viens ce courage, mais dans les pires situations, l'humain se révèle surprenant.

- Allez approche gros sac à puce-...

Je n'ai pas le temps de continuer ma tirade que je sens quelque chose me frapper l'arrière du crâne puis les ténèbres m'engloutissent.

***

Peu à peu, je me sens reprendre connaissance. La douleur dans ma tête est encore présente, je n'ai toujours pas ouvert les yeux. Puis les souvenirs me reviennent, j'étais pourchassé par un loup, un putain de loup qui est presque aussi grand que moi ! Et quelque chose m'a frappé par derrière. Bon où est-ce que je suis ? Ce loup m'a dévoré et je suis mort ? C'est une mort plutôt cool non ? dévoré par un loup. Rah mais non je suis vivant, je délire là. Non il ne m'a pas mangé, pas une trace de morsure, il s'est brusquement souvenu qu'il était végétarien ou quoi ? Je regarde enfin ce qui m'entoure. Je suis dans une grande pièce, très meublée, plutôt traditionnelle. Comment est-ce que j'ai atterri ici ? Bah je suis pas ligoté et pas blessé. Et alors que j'essaye de trouver tous les scénarios possible, j'entends un bruit de pas derrière moi. Je referme vite les yeux et fait comme ci j'étais encore dans les vapes.

- Oui Alpha, il est là, c'est le même adolescent qu'hier, il se baladait dans la propriété au sud.

Hein ? Il parle de moi là ? Alpha ?

Il rentre dans la pièce et vu le bruit que font leurs pas, ils sont trois, et non pas l'air d'être maigrichon, je suis dans la mouise, préparez mes funérailles.

- Quand est-ce qu'il va arrêter de faire semblant ? tonne une voix très grave et puissante

Oh putain d'merde.

Lentement je rouvre mes yeux, trois gros mastodontes me font face. Oh merde, merde, qu'est-ce que je fais maintenant ? Ne pas leur montrer ma peur, c'est déjà ça, mais comment faire alors que je suis à deux doigts de me pisser dessus ?

- Je suppose que vous êtes les propriétaires ?

Faut vraiment que j'apprenne à fermer ma gueule. Putain je veux mourir ou quoi ?

- Effectivement, alors peux tu m'expliquer qu'est-ce qu'un frêle humain que je ne connais pas fout sur mon territoire sans autorisation, deux fois de suite ?

Outre l'insulte, sa voix reste calme mais c'est comme ci une tempête se déchaîner dans mes oreilles, il est définitivement le plus effrayant. Je n'ose rien dire, j'ai l'impression que même si j'ai la meilleure excuse du monde, les deux autres me tueront.

- Parle Chasseur ! Qui t'envoie ?

Cette fois-ci, c'est celui à droite qui me hurle dessus ; c'est quoi cette histoire de chasseur ?

- M-Mais pourquoi je viendrais chasser ici ? et j'ai que 17 ans...

- Tu le fais exprès espèce de-...

- Silence.

Même moi j'arrête de respirer, leur boss est sacrément autoritaire.

- Et bien en faite, c'est drôle hein, mais je passais simplement par votre "territoire" pour rentrer plus vite chez moi, je-je pensais que c'était abandonné ici, c'est ce que les rumeurs disent...

Il m'observe sans rien dire.

- Et, bah c'est là qu'un énorme loup m'a poursuivi, sérieusement j'en ai jamais vu de si gros...Vous savez que c'est interdit d'en élever ici ?

Je viens pas de dire ça non ? Oh putain je suis foutu. Un rictus se forme sur son visage, mauvais signe.

- Oui je le sais, c'est pour cela que je n'en élève pas.

- Mais alors d'où vient ce loup ?

- Il en sait déjà trop Alpha.

Quoi ?

- Oui, emmenez-le.

- HEIN ? Non mais je dirais rien sur votre élevage de loup j'vous le jure !

Les deux autres se rapproche de moi, et je profite du fait que je ne sois pas ligoté pour essayer me défendre.

- Me touchez pas ! Je-j'ai déjà fais du karaté ! sal pervers !

Oui, il y a meilleur comme menace, mais bon foutu pour foutu. D'un coup, ils s'arrêtent et regardent vers la porte. Me dîtes pas que ça a fonctionné ?

- Ils sont rentrés.

Ô infime espoir.