Écrans de Fumée

Prologue: La Marionnette

Alice:
- Ma vie était une immense pièce de théâtre. Depuis toujours, ma mère me disait ce que je devais faire, comment je devais le faire, et surtout ce que je ne devais pas faire. Il faut dire que la liste était longue, souvent, juste après que j'aie fini mes devoirs, elle me faisait réciter mes "leçons de bonne conduite" comme elle aimait les appeler.

Moi, je faisais ce qu'elle me disait, je pensais que c'était normal: c'est ce que j'avais connu toute ma vie ! Je pensais que toutes les mères faisaient ça avec leurs enfants. Pourquoi est-ce que je n'obéirais pas à ma mère ? Les enfants doivent obéir à leurs parents et à leurs professeurs, c'est ce qu'on nous enseigne depuis l'école maternelle ! Je pense que le système aussi a un soucis, autant que ma mère.  

Et puis un jour, ou plutôt une nuit, j'ai fait un rêve. Une salle entièrement blanche qui semblait s'étendre à l'infini, et, juste à côté de moi, une vitre qui semblait aussi haute et aussi longue que la salle. De l'autre côté de la vitre, c'était toi: Anthony Bottero. On m'a dit que tous les visages qu'on pouvait voir en rêve, on les avait déjà vus, pourtant, je suis absolument certaine que je ne t'avais jamais vu. Mon côté rationnel n'a toujours pas compris, mon côté fantaisiste pense à "la légende du fil rouge": légende de destins entrelacés, légende d'un amour qu'un homme refusa avant de voir son "destin" finalement se réaliser.

"- Salut ! dis-tu simplement, comme si la situation était normale.
- Salut, répondis-je un sourire aux lèvres qui semblait presque naturel.
- Tu sais Alice, tu peux être toi-même ici, personne d'autre que moi ne peux te voir... normalement...
- Comment ça ?
- Ça se voit que tu forces à sourire.
- A-ah bon ?
- Ici, on voit tout ce que l'autre veux cacher, c'est la seule partie embêtante de cet endroit...
- Parce que tu t'es déjà retrouvé ici ?

- Oui, plusieurs fois. Au fait comment tu t'appelles ? Moi c'est Anthony.
- Je m'appelle Alice."

Je ne le savais pas encore, mais te rencontrer allait être le déclencheur de ma renaissance.