Just a little breath...

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Un clic...puis plus de musique.
Sam venait de remonter le mégaphone et du sang en sortait. Elle le posa au sol. Effectivement il était récent et ne portait aucunes traces, il n'était même pas abîmé.
« Ethan! Cria Sam.
- Attends, la corde est encore tendue... »
Je remonte donc le reste. La tête d'Ethan pendait, la peau légèrement bleuîe, quelques dents cassées, un œil partiellement qui venait sûrement de quitter son orbite, mais surtout, son...son corps. Sam me regarda et les larmes lui montaient aux yeux. Elle se mit à pleurer mais l'odeur du sang qui régnait à ce moment là la rendit malade et elle finit par vomir ses tripes sur le sol. Je posa donc la tête par terre, n'osant rien dire de peur de devenir vexante ou méchante sans le vouloir et puis tout venait de se passer si vite. Sam se précipita hors de la pièce, inutile de la retenir la pauvre ; mais soudain elle hurla:
« Non! Lâchez moi ! »
Non non non, on va encore perdre quelqu'un ! Je courus vers la porte qui n'était qu'à une dizaine de mètres de moi . A peine franchit et je vis Sam, s'agrippant au plancher et visiblement tirer par les chevilles vers un couloir qui n'existait pas avant.
« Sam!! »
La porte claqua derrière moi et Sam disparue dans le noir. C'est comme si la nuit venait de tomber uniquement dans cette pièce. Je chercha donc un interrupteur ou la poignée de la porte. Rien. En tâtonnant je me rendis compte que j'étais enfermée, et prise d'un semblant de panique je frappa au hasard, sur le quatrième mur. Quoi? Ma main vient de traverser alors que...des barreaux ...des putains de barreaux ...J'suis en prison ...Non, j'entendit Sam et Alex crier sur quel qu'un mais ils étaient bien trop loin pour que je comprenne ce qu'ils disaient. J'suis perdue ...complètement ...on était là dans la maison...et merde des barreaux maintenant. Et puis comment cette baraque peut être aussi grande?! De l'extérieur il ne doit pas y avoir plus de 4 ou 5 pièces en comptant l'étage.

Du sang coulait sur le sol, ma main posée dessus je ne l'avais pas remarqué avant et puis de toute façon dans le noir ... le ...mon bras ... Un léger filet de sang tomba sur mon visage lorsque je leva le bras vers le haut... puis quelques gouttes ... en passant mon autre main dessus je compris que c'était le mien. Une entaille profonde de quelques centimètres sur tout ou du moins une grande partie de mon avant bras...pourquoi je l'ai pas sentie avant ... maintenant j'ai... la tête qui tourne ... mon bras droit ...Je m'assis...ou plutôt je tombe sur le sol de la pièce exiguë...enfin je crois que les murs se resserraient plutôt...j'vais m'évanouir ...pas la, pas maintenant. Prenant appui sur le mur derrière moi je tournais de l'œil. Des pas se rapprochaient de droite ou de gauche ...de partout. Il faut que je me lève sinon on va tous y passer comme dans les films ... J'crois bien qu'une main vient de se poser sur un des barreaux, y'a eu comme un bruit de gant en latex dessus...c'est peut être pas une main ...c'est peut être une b...
Le mur derrière moi disparu. Je tomba à la renverse dans un couloir éclairé, trop éclairé. Plus personnes ne cris...j'ai vraiment peur pour Sam et Alex. Ma tête cesse de tourner et je me relève avec une lenteur ...le sang va plus vite que moi pour se répandre sur le sol que je n'avance vers cette nouvelle porte. Une fois arrivée je la pousse doucement par peur qu'elle ne disparaisse elle aussi et garde là poignée d'une main ferme. La pièce est jonchée de débris de verre à tel point que le sol n'est pas visible. Au centre un siège comme chez les médecins et dentistes. Des instruments propres sont posés sur un plateau métallique et bien que la pièce soit dans un désordre monstre, les outils présents sont bien rangés et ...stérilisés il y a peu ...ça sent encore l'alcool. On est tombés dans la maison d'un cinglé qui fait des expériences sur les humains ...Je fais demi tour mais comme par hasard la porte calque alors que j'avais la poignée en main. Merde. Je l'ouvre de nouveau pour découvrir que je suis cette fois si à l'étage, on peut voir la porte de sortie juste en bas et l'herbe qui est devant le pallier. J'vais enfin pouvoir sortir si je traverse juste ce passage enfin ce « pont » avec cette grosse colonne de bois au centre. Le plancher craque assez bruyamment alors que je pose le premier pied dessus. Pour sûr il va craquer quand je serais en plein dessus. J'avance un peu plus, un peu trop! Je plancher craque et mon pied le traverse à peine. J'ai juste le temps d'entourer de mes bras la colonne au centre. Je m'accroche du lieu que je peux. J'suis déjà à la mémoire du chemin. Allez je vais prendre mon élan, je saute en prenant appuie sur la base de la colonne. Merde, mon corps me lache: à ce moment là mes jambes m'indiquent qu'elles n'iront pas plus loin et je ne peux rien faire, j'ai déjà commencé à m'élancer.

Je m'écrase lourdement sur ce plancher qui, je le sais maintenant, est trop pourris et fin. Je le traverse et atterris à l'étage d'en dessous. Plus de peur que de mal, la chute n'a pas été si dure mais mon dos me fait à présent souffrir et mes jambes ne bougent toujours pas. Je regarde le plafond. Pourquoi il grince comme ça? Soudain le plafond se décroche et le haut de la colonne aussi! Elle vacille et le haut de retrouve vers le bas, un morceau pointu à l'extrémité est alors en face de moi. Je n'ai pas le temps de réagir que tout le reste se décroche à son tour.

La colonne me transperce et s'enfonce dans le sol sous moi. D'un seul coup toute la maison devient silencieuse et tout ce qu'il reste est un battement de cœur. Je n'ai même pas mal et mon premier réflexe est d'essayer d'enlever ce morceau de bois de moi. Je gratte de toutes mes forces mais en vain. Je ne sens plus mon corps et des litres de sang coulent de ma bouche et probablement d'autres parts. Je me rends compte que le bas de mons corps est bien plus loin que ce qu'il devrait être normalement. Je défonce mes doigts sur le bois pourri de la colonne, là recouvrant de traces sanguinolentes. Le sang envahit mes yeux et mes poumons doivent se tenir à 2 ou 3 mètres sous moi au bout de la colonne. J'ai l'impression de me regarder mourir et que cela dure depuis une heure déjà... pourquoi je ne meurs pas là tout de suite ...J'entends de nouveaux les bruits de pas qui se rapproche, la porte grince, elle se ferme ...peut être. Je convulse car mon cerveau commence à comprendre que les 2 tiers de mon corps ne sont plus au bout de cette tête et de ses bras. Il fait si froid .... Les pas se rapprochent et la musique du mégaphone reprend, quelqu'un à remis l'aiguille... quelqu'un juste à côté de moi ...

The Fucking LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant