Home, sweet home!

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Je me réveille en sursaut, la musique continuant toujours. De retour dans la salle d'opération? Le mégaphone est là, intacte. Je suis de nouveau en un seul morceau, malgré le sang et le trou béant dans mon haut je suppose que cendré logique...avec tout ce qu'il se passe. Je suis complètement perdue, c'est un truc de malade.
« Ethan! Sam...A..Alex... »
J'aurais peut être pas dû les appeler.
Je me lève, dans mal comme si rien de ce que je me souviens ne s'était passé. Les débris de verre au sol ont été déplacés par rapport à tout à l'heure, comme si on avait traîné quelque chose, mais pas moi, quelque chose de plus petit. Je ne panique toujours pas à mon grand étonnement et prend le temps de regarder autour de moi. Les outils dans le plateau n'y sont plus et il a des traces de sang sur le comptoir, des empreintes de mains ensanglantées plus précisément.
Tout est si calme même après ce qui vient de se passer, la musique est douce, s'en est presque agréable. La porte est ouverte, je m'y dirige d'un pas lent car mes jambes sont engourdies. On a dû nous droguer et nous faire une sale blague, c'est le seul moyen de comprendre tout ça ...une putain de grosse descente qui tourne mal.
Je sors de la pièce, me retrouve dans l'entrée. Je m'approche de la porte et par peur qu'elle se referme d'un seul coup, j'attrape la poignée. Je me glisse dehors .
Enfin...
« Sale maison de merde! » je tombe dans l'herbe et me met à rire nerveusement.

Je retourne aux tentes en chantonnant. Il doit être midi à peu près, on va se manger un bout.
« Salut toi! Je caresse Archer. Comment t'as fait pour sortir aussi vite? »
Je joue un peu avec lui.
« Tu vas pas partir comme ça ?
-Comme quoi?
-Tu veux pas finir le travail?
-Quel travail?
-On les dégomme et on se taille!
-Dégommer qui?
-On peut en garder juste un peu!
- Garder quoi?
-Bon c'est cool de bouffer mais ... »
Archer me rapproche la balle, je le met dans une des tentes et la ferme pour qu'il ne puisse en sortir . Je me retourne et quelque chose vient me frapper l'arrière de la tête.

« J'en ai ras le cul que tu sortes tout le temps... » Une personne me porte, très...trop facilement. Je ne suis pas un poids plume alors ...
« Des putains d'aller retours tout le temps! » je sens le sang froid couler à l'arrière de mon crâne.
« Tu vas rester la gentiment. »
On m'attache au siège de la salle d'opération, la lumière de la lampe m'aveugle. C'est tellement serré que je ne sens déjà plus mes chevilles.
« Sincèrement je ne vois pas pourquoi tu ne te laisses pas faire, je sais que ça fait longtemps mais quand même, on vaut mieux que ça...tu as dormis un peu trop je trouve...oublie pas qu'il reste que nous d'accord ...
-...
- D'accord ? Dit la personne en me pinçant les joues.
-Oui...d..d'accord ...dis-je d'une voix tremblante.
-On à déjà prit cher...mais cet accident de voiture. Pourtant le choc était pas si violent, on a vu pire. Dis tu te souviens du train à la frontière?
-Quelle ...frontière ?
- France -Allemagne.
-Non...
-Je me suis renseigné, c'était un train de chargement militaire, un blindé si tu vois un peu, un gros blindé ! »
La personne se rapprocha du comptoir pour y prendre quelque chose.
« Tu vois si je suis sympa pour le moment c'est grâce à tes amis. De beaux spécimens, très bien choisis bravo!
-Q...Quoi... »
Je me fis alors violemment frapper au visage, le son de mon nez qui se brisa parcourut tout mon corps.
Soudain, une violente douleur dans la jambe! Je hurlais de douleur et serra les dents assez fort pour me coincer la langue et en partie la couper.
Une scie circulaire était manier dans le genoux. Elle est pas tenue mais est en marche, faut que j'arrive à me dégager et à arrêter ça merde !
Rien à faire les liens sont trop serrés!
« Non pas de caprices cette fois ci...déjà que certaines fois j'ai quelques remords....ce qui est très bizarre d'ailleurs. Mais tu peux pas savoir à quel point je suis désolé. »
Il se met à pleurer et colle sa joue droite sur ma joue gauche. Il sanglote en marmonnant quelque chose mais je n'arrive pas à comprendre quoi.
« Je ne sais pas ...comment on en est arrivés là tout les deux? Qu'est ce qui a merdé? Hein! Pourquoi tu t'arrêtes pas ? Tu vas encore nous laissés crever ! ENCORE ! Pendant quoi? Aller disons dix bonnes années! Non parce que là on s'ennuie pas assez je trouve! C'est un truc à nous ça, hein! On va encore tout laisser tomber! Et quand on fera ça on l'affichera bien haut pour que tout le monde le sache cette fois, t'en dis quoi? Et puis on ira ailleurs, on jouera aux grandes personnes, on va rencontrer des gens, parler, ça va devenir nos potes. Après quelque temps on leur fera croire qu'on a jamais rien fait ensemble et puis on rentrera pour faire deux trois trucs ... »
Il s'écarte, les larmes n'ont pas arrêtées de perler sur ses joues.

Je suis complètement pétrifiée, c'est...c'est comme ça que ça va se finir, ici là. J'suis qu'une pauvre merde putain, la vie a décider de se barrer comme ça. Le plus marrant c'est qu'il fallait que j'embarque des gens là dedans , je pouvais pas aller seule dans cette baraque à la con. C'est pas juste pour eux, j'aurais jamais dû les rencontrés ...

Il revient, empoigne la scie et d'un coup d'un seul, finit le travail commencé sur cette jambe. Je hurle mais très vite je tombe de nouveaux dans les pommes. Pour le garder éveillée, une seringue vient de loger en plein cœur, effet immédiat: je me redresse. La douleur est insoutenable, c'est comme si mes nerfs avaient tous décidé de se regrouper sur la plaie. Il laisse tomber ce qu'il vient de sectionner et se déplace de l'autre côté. Je le supplie d'arrêter mais il commence sans même y prêter attention. Le sang coule et goûte sur les débris de verre. Si il n'y avait pas eu la scie en marche on aurait sûrement entendu ce bruit subtile.
Le lien a cette cheville se détache à cause de mes mouvements! Je donne un violent coup de pied dans son visage!
« Sale garce! J'aurais dû commencer par tes bras ! »
Il m'attrape le ras et le détache pour pouvoir le sectionner à son tour. Ses mains sont couvertes de sang et des paumes glissent. J'en profite alors pour saisir un outil à sa ceinture et me détacher l'autre poignet. Je tombe au sol en roulant sur le côté et me vautre dans les débris de verre. Avec le choc quelques uns ont réussit à traverser mais pas le temps d'y penser. Je rampe vers la sortie.
« Reviens la ! » il me saisit par la jambe mais celle ci est à moitié décrochée du genoux, le craquement sourd du cartilage de l'articulation résonne. Il me tire en arrière et s'assoit sur mon dos.
« Je finis ça ... » il reprend son travail et j'ai beau me débattre rien n'y fait. La scie s'arrête:
« Et merde! » il l'a jette contre le mur et d'un geste arrache ce qu'il restait d'attaché.
« On à pas finit mais si tu veux faire une pause ... » il m'attrape par l'arrière du coup d'un seule main et me jette à travers la porte. Je ne sais vraiment pas comment je suis encore consciente mais la sortie est juste la! Je tends Le Bras et m'accroche à l'encadrement de la porte. Je me hisse sur le palier. Il me suit en soupirant. Je me laisse tomber sur les quelques marches et me retrouve dans l'herbe. Enfin dehors !! 

On va pouvoir rentrer à la maison ...

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