Prologue : Prendre son pied.

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C'est toujours dans la forêt, sombre et émouvante que se trouvait le plus gros du gibier. Dans cette même partie se trouvait également les prédateurs en quête de nourriture. Leur fourrure maussade se fondait dans la population d'arbres centenaires et frêles arbustes. Ils s'englobait dans la végétation jusqu'à ce qu'on ne les remarque plus, qu'il deviennent invisibles. Leur odeur devient vent, leur pas piaillements et leur goût terre. Ils ne sont plus que la nature. Leur terre nourricière, source de gourmandise et de plaisirs dont ils se délectaient, eux les prédateurs.

Elle en était une et ne s'en cachait pas. Elle aimait la chasse, courir derrière ce qui serait son repas dans peu de temps. Elle adorait ouvrir ses crocs, sa gueule respirant l'air frais et toxique de la forêt, humant le doux parfum d'alégresse qui lui venait aux papilles. Mais ce qui la faisait vibrer plus que tout, c'était de refermer cette mâchoire puissante. Attraper sa proie et broyer sa nuque sous ses crocs plus durs que l'acier. Le sang qui coulait alors dans son gosier devenait un aphrodisiaque stimulant tous ses nerfs, et elle en voulait plus.

Encore plus. S'emplir la panse si cela est possible. Se péter le ventre jusqu'à plus faim. Manger, croquer et dévorer tout ce qui courait sur patte. Elle voulait courir, sentir les bourrasques dans sa fourrure. Elle voulait chasser, courir. Attraper sa proie et la prendre en chasse, galoper. La mordre, la disséquer, voir ses boyaux à l'air. Elle la voulait, la dévorer, la prendre en entière. Sa proie était la sienne, à elle seule. Mais une proie n'était pas suffisante. Une biche ne ferait pas l'affaire, il lui fallait le cerf. Un et un font deux, et deux et moins bien que trois. Elle en voulait plus.

Mourir de contentement, sentir le sang couler d'entre ses crocs faute d'avoir l'estomac trop rempli. Sentir l'herbe sous ses coussinets et les cris de terreur dans ses oreilles. Sa truffe reniflerait la moindre piste tandis que ses muscles travailleraient à la suivre. Ce n'était jamais assez.

Cependant le mieux dans cette chasse, c'était celle de ses confrères. Leur viande juteuse était un régale pour son palais. Sentir leur cœur cesser de battre, leurs yeux perdre tout éclat de vie et les os sous ses canines se briser était un délice qu'elle ne pourrait jamais oublier. Elle voulait du Loup au menu. Le matin, le midi, l'après-midi, le soir et la nuit. A toute heure de la journée, sous toutes les formes, à toutes les sauces. Elle n'était pas en manque et savait améliorer ses recettes, faire dans l'original.

Elle mangerait du Loup ce soir. A la sauce de lapin. Et elle prendrait son pied à le déchiqueter.


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Voilà pour le prologue... Cela vous met tout de suite dans l'ambiance, n'est-ce pas ? J'espère en tout cas, car je l'ai écrit dans ce but. N'hésitez pas à me renvoyer vos retours dans le but de m'améliorer ! Merci d'avance, et pour avoir lu cette première partie. Prenez la peine de lire la suite s'il-vous-plait !

Rose.

Comme Homme et Loup.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant