Chapitre 6 : Un schéma inlassable.

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Je flottais, là quelque part dans un endroit que je ne connaissais pas. Et la chose qui me permis de revenir fut la douleur que je ressentais. Elle me réveillait par pulsations déchirantes à la nuque. Mon corps semblait, de plus, irradier de courbatures affreusement violentes. Je ne m'étais jamais sentie si dénouée de force. Et je détestais déjà la sensation que je ressentais.

Le brouillard environnant ma mémoire sembla enfin se dissiper, après plusieurs minutes à tenter de me souvenir ce qui s'était passé. Être dans le coton n'était pas vraiment un état dit normal, et j'aimerais comprendre pourquoi je me sentais comme ça. Alors dès que je le pus, je replongeais dans les évènement antérieurs.

Tout me revint par flash incontrôlables, la peur s'infiltrant dans chacun de mes pores alors que je prenait conscience de ce qui m'était arrivé.

Des loups m'avaient attaqué, dont un qui m'avait planté ses crocs dans la nuque jusqu'à l'os. Puis, alors que je perdais progressivement pied, il avait relâché la pression. J'avais voulu courir de nouveau, me relever, mais je n'en avais pas eu la force, me frustrant d'une telle manière que j'en aurais pleuré si à ce moment-là je n'étais pas déjà en train de le faire. Je pouvais m'enfuir sans en avoir la force. 

Et sans que je n'en comprenne la raison, ce même loup qui m'avait mordu s'était abaissé à mon niveau. Les deux autres qui l'accompagnaient, dans une symbiose parfaite, m'avaient porté pour me placer sur la fourrure tâché de mon sang du loup blanc. Leur poigne m'avait fait un peu plus de mal, et j'étais tombé définitivement dans une semi-conscience, sachant ce qui se passait sans l'intégrer.

Tout ce que j'avais sentis le court moment entre cet état et celui d'inconsciente était la douce fourrure de celui qui m'avait tant blessé. Sa chaleur de bête s'était mêlée à la mienne, et je m'étais sentis entre l'euphorie et l'angoisse. Ce combos avait terminé de me prendre le peu de conscience que je possédais, et j'avais sombré tout en sachant que je ne serais plus de ce monde.

Pourtant je me retrouvais présente, et ce n'était pas ce que je pouvais appeler la mort. Je n'étais que trop consciente de ce qui m'entourait. Le sol qui me soutenait était un bois lisse et chaud, sentent les épices de l'été en forêt. La pièce semblait vide, et le silence royal que j'entendais me détendis. La paix, et le minimum de confort. Et plutôt de comprendre ce qui m'arrivait je profitais de ce bien-être temporaire.

Très vite cependant il me fallu reprendre mes esprits. La douleur que je sentais pulser en moi était bien présente, de plus en plus forte à mesure que mes moyens revenaient. J'ouvris les yeux, la lumière ambiante m'aveuglant bien qu'elle soit tamisée. Tout cela donnait cette chaleur à la petite pièce qui accompagnait le bois d'un brun profond du sol, et la panique que je sentais monter s'étouffa quelque peu.

Commençant à faire attention aux détails, je vis qu'une cheminée en pierres lisses se trouvait face à moi, à pas moins de quelques mètres. Un petit feu de bois crépitait en son centre, et la fumée s'échappait par le conduit prévu à cet effet en volutes  épaisses. Je pouvais parfaitement imaginer cette même fumée sortir du toit de ce qui semblait être un chalet, monter haut dans le ciel de début d'été, et s'évaporer tranquillement.

Je commençais à bouger mes doigts, qui n'eurent aucun mal à répondre à mes besoins. Puis mes orteils prouvèrent que je n'avais pas été paralysé. Tant mieux pour la suite. Le plus critique vint, et je dû tourner légèrement ma tête de côté. Une douleur fulgurante me prit et un haut le cœur m'empêcha de continuer. Je gémis de souffrance et attendis que sa passe. Elle ne s'était pas plantée cette stupide bête.

Quelques minutes passèrent, et la douleur s'évapora légèrement. Je recommençais l'expérience. Il était déconseillé de bouger après un choc de cet envergure sans avoir de spécialistes pour certifier que ce n'était pas dangereux. Malheureusement je n'en avais pas sous la main, et je voulais me lever pour comprendre où je me trouvais, pourquoi je m'y trouvais, combien de temps était passé, ce qui s'était passé, et où étaient les loups. Oui, rien que ça.

Comme Homme et Loup.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant