Yvan
Tous c'était enchaîné si vite depuis que j'avais appris que j'étais présélectionné pour devenir l'un des trois Gardiens de la Pythie.
Thad et Ilya étaient venus assez vite me chercher à la maison comprenant que quelque chose n'allait pas. Ils m'avaient fait sourire en me disant comment ils avaient deviné cela. Sous le choc, je n'avais pas partagé l'état d'avancement des travaux en quelques photos sur les réseaux sociaux.
Dès le lendemain, les nouvelles étaient tombées les unes après les autres augmentant mes inquiétudes. D'abord l'Omega nous a confirmé que nous étions deux tigres sans compagnon sur tous le continent américains, mais j'étais le seul en âge d'être un gardien l'autre approchait les quatre-vingt ans. Afin de me rassurer mes amis firent appel à leurs réseaux de connaissances. Viktor, grâce à son statut de Maître de Sang avait pu contacté son père le Magna des Steppes. Mark, lui avait joint son futur beau-frère Angel le Magna des Terres qui avait parcouru les divers continents à une période de sa vie et connaissait la plus part des autres responsable des Lords. Nous savions tous que les Changeants solitaires étaient des denrées rares en ce monde. La plus part vivaient au B'Hope Home, ils ne devaient leur vie qu'à l'espoir que Thad et Ilya avaient soufflé en eux. Peu d'entre eux supportaient la perte de leur Halsfird. Les Barjeras leur avaient donné du temps et essayaient de les associer. Ils existaient bien quelques veufs mais peu de Changeant supportait la perte de leur Halsfird. A part quelques Alphas ou Omegas comme Jakobs qui avait un clan ou une tribu à guider. Chaque jour amenait une réponse faisant monter lentement le nombre d'élus qui pourrait participer à la sélection. Aucun en Afrique, on aurait pu s'en douter. Ce n'était pas le continent où les tigres étaient roi, mais celui des lions et des panthères. Europe ou en Russie, un seul un Changeant vivant dans une tribu perdu de Sibérie. En Asie : Quatre candidats et deux en Australie.
Puis nous apprîmes que trois refusèrent l'honneur qui leur était fait, ils étaient Alphas ou des Omegas ou trop âgés pour être un bon guerrier protecteur. Nous serions donc cinq. Pourquoi ne pouvais-je par dire non comme eux ? Rien ne me retenait, pas de grand rôle à tenir, d'importance, de réelle famille à par celle que j'avais choisie au fil du temps, pas d'excuse valable aux yeux de la communauté des métamorphes.
On m'avait achevé en m'apprenant que l'Eligere aurait lieu d'ici moins d'un mois en Europe. Car le nouveau Gardien devait être prêt avant le prochain Solstice d'hiver auquel La Pythie devait participer pour fêter le renouvellement du Pacte local.
Mes jours ici étaient comptés. Adieu mes projets d'aménagement et de fête entre amis, d'une vie paisible dans ma tanière au milieu des bois. Il fallait que je mette tout en suspends pour un avenir hypothétique qu'on m'imposait. Je n'aimais pas ça, je ne voulais pas ça. Je n'étais pas un combattant, je ne me voyais protéger personne, j'avais perdu ce droit quand j'avais échoué. Mes amis m'avaient donné un espoir dans la vie et on me le reprenait presque. Ils étaient devenus le pilier sur lequel je m'adossais dès j'avais un doute.
Merde ! Je réalisais que je serais donc sans soutien dès que j'aurais mis les pieds dans l'avion pour survoler l'Atlantique vers la France. Je m'étais enfermé dans ma chambre au foyer après avoir compris que je n'aurais pas le droit de dire non et que je serais seul. Je l'étais plus vraiment depuis si longtemps.
C'est là que Mark était venu me rejoindre pour essayer de m'aider. Je me rappellerais toujours la conversation avec le petit génie.
Il avait passé sa tête blonde à travers la porte après avoir frappé.
— Salut mon grand ! Je peux ?
Je ronchonnais et ne pris pas la peine de lui répondre. Je savais qu'il rentrerait quoi que je dise. C'était dans sa nature.
J'étais allongé sur le lit, je me relevais légèrement pour mieux le voir. Il s'installa à califourchon sur la chaise de mon coin bureau.
— Ça ne va pas ! constata-t-il.
Non, et c'était évident ! Avais-je envie de lui dire amèrement mais je me taisais, le mutisme c'était plus simple pour moi. Comment lui dire que j'avais peur de partir loin de tout mon petit monde rassurant ? Le silence avait toujours été ma meilleure réponse aux sarcasmes.
— Comme un bon ami que je suis, je vais te donner un conseil qui devrait te parler, m'informa le jeune Lord qui me souriait franchement.
— Arrêtes de désespérer, ça ne sert à rien. Il y a toujours de l'espoir même dans les moments les plus noirs de ta vie.
Cette phrase était la mienne. Comment pouvait-il reprendre les mots que je lui avais dit quand il était désespéré de retrouver son chéri alors que celui-ci s'était enfui dans les neiges de l'hiver ? Ça aurait pu m'énervait si le souvenir de ce que je lui avais dit après ne m'était pas revenu en tête. Je me rappelais mes propos parlant de mon parcours.
« — Il y a deux ans j'étais plus qu'une loque humaine, j'étais revenu bredouille de mon Atklat. Je dépendais entièrement de mon Alpha et mon Oméga car je sombrais dans la folie de n'avoir pas pu trouver mon halfsird, mon âme sœur. Je savais quel destin m'attendait, la mort de la part de l'exécuteur de la tribu avant que je ne tue quelqu'un dans un moment d'égarement. Le fils de l'Alpha Ilya était revenu chez lui avec son compagnon humain, j'en étais encore plus malade car il avait tout ce que je n'avais pas. Je l'enviais mais je n'avais plus envie de me battre pour l'obtenir. J'ai dû les toucher car tous les deux sont venus vers moi pour me consoler. Gaïa les avait bénis en leur donnant le statut de Barjeras, un guérisseur d'âmes perdues. Ils m'ont guidé vers la lumière et l'espoir. »
— Tout le monde a le droit à une seconde chance même quand on pense être au fond du trou ajouta-t-il comme je l'avais fait alors.
— Oui je sais et je le pense encore ! Mais...
— Il n'y a pas de mais qui tienne, m'interrompu mon ami. Tu pourras être un bon Gardien quoi que tu en penses. Tu es un bon traqueur et un bon observateur, tu juges bien les gens et les situations. Tu fais assez impression physiquement.
— Je ne sais pas me battre, avouais-je.
— Tes amis sont là pour ça. Tu es bien entouré, ne l'oublie jamais, me sermonna-t-il une nouvelle fois. A nous tous, on peut tout t'apprendre ou presque. Viktor maitrise la boxe et les arts martiaux. Moi, comme lui pouvont te parler des Lords et leurs pouvoirs. Henri t'expliquera les mystères des Maître de sang, de la Pythie et des Gardiens. Pour ce qui est des armes et la sécurité, on peut trouver dans notre cercle de connaissance, je suis prêt à le parier.
— Mais...
— Pas de mais, j'ai dit. J'ai encore une bonne nouvelle supplémentaire pour toi mon Grand. On voyagera ensemble, j'ai enfin tous organisé pour aller vivre avec Luc en France.
Il essayait de planter une graine d'espoir en moi à grands coups de bon sens qu'il me manquait depuis l'annonce de l'Eligere. Je le réalisais maintenant, mais les doutes étaient toujours là rongeant le peu de confiance dans mes capacités.
— Il y a toujours un mais, affirmais-je. Je dois être prêt dans moins un mois ! lui rappelais-je.
— Autant s'y mette maintenant.
C'est ainsi qu'il me fit un premier cours de rappel sur la magie dans le monde Gaïa, les pouvoirs des Lords.
Je savais que tous s'enchainerait vite vu que mon ami l'avait décidé. Mais j'étais certain que ça serait encore trop lentement à mon goût et au temps qu'il nous restait avant notre départ. Il n'existait pas des engrais express pour le cerveau des gens qui doivent apprendre beaucoup en un laps de temps restreint. J'aurais aimé être une Je une plante dont l'on devait booster la croissance. Ça aurait plus simple et moins douloureux. J'avais cette impression quand je sortais de cette première séance intense. D'avoir été de poussé trop vite vers... Merde... Je ne voulais pas y penser, je ne voulais pas l'être.
Pacte : traité d'alliance entres les Changeants, les Maîtres de Sang et les Lords d'une même zone géographique.
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Gardiens de mon coeur
FantasíaLes Gardiens de la Pythie vont par trois c'est ainsi depuis que le monde est monde. Un Changeant, un Lord et un Maître de Sang pour protéger la parole de la Déesse sur Terre comme le dit les comptines. Yvan le savait depuis qu'il était enfant. Mais...