La douce odeur de mon chocolat chaud avait embaumé l'air de la petite cuisine où je m'activais depuis dix bonnes minutes afin de préparer, à moi ainsi qu'à mon colocataire, un délicieux petit déjeuné.Tartines, jus d'orange, chocolat, confitures, café, tout y était, à l'exception du principal intéressé. Sans doute devait-il encore dormir et comment lui en vouloir ? Il n'est que 7 :30 et notre premier cours de la journée est à 9 :10 mais il faut dire que je suis ce genre de personne qui aime prendre mon temps le matin.
Cependant l'heure tournait et alors que j'étais déjà prête, V n'était toujours par réveillé. Alors, je décidai de monter à l'étage. Mes pas me guidèrent jusqu'à la porte de sa chambre que j'ouvrais délicatement. Je vis alors ses vêtements étalé çà et là sur le sol ce qui me laisse à penser qu'il s'est réveillé au cours de la nuit.
J'avance doucement jusqu'à son lit où son corps encore plongé dans le sommeil reposait. J'étais face à son visage aux traits doux et enfantin. Avec une grande délicatesse, je vins perdre mes doigts dans sa chevelure, caressant cette dernière longuement avant d'oser murmurer.
- V... ?
L'interpellé ouvrit lentement les yeux et son regard encore tout fatigué se figea dans le mien, m'arrachant un sourire attendri.
- Tu dois te lever... Le petit déjeuné et prêt.
Il me considéra un instant avant de doucement bouger, s'étirant en laissant échapper quelques grognements.
Pour ma part je me redressai puis, jugeant qu'il serait préférable de lui laisser un peu d'intimité, je quittai sa chambre pour retourner dans la cuisine.
Là, je commençais à nettoyer et ranger ce que j'avais utilisé sans avoir le courage de l'attendre (il faut dire que mon estomac n'est pas patient).
Or, alors que je m'apprêtais à ranger un des pots de confiture, je sentis une douce étreinte prendre ma taille. Mon corps se raidit immédiatement et alors que j'étais sur le point de me débattre, une voix rocailleuse raisonna au creux de mon oreille.
- Merci pour hier.
Pour une raison assez obscure sa prise de parole me fit me décontracter. Je me tournai alors doucement vers ce qui ne pouvait être autre que V et le regardais longuement, un peu perplexe.
- Avec qui étais-tu au téléphone hier soir ?
- Ne refais plus ça s'il te plaît...
- Réponds-moi ?
Son ton n'était en aucun cas rude et pourtant je sentais une certaine pression m'étrenner, me forçant à répondre presque timidement.
- Mon meilleur ami.
- Mh.
Il n'ajouta rien de plus et parti s'asseoir à la place que je lui avais dédiée.
N'ayant de toute évidence rien d'autre à faire et étant toujours un peu troublée par l'agissement de mon colocataire, je décidais de simplement m'installer face à lui, là où je l'avais été près d'une heure plus tôt pour mon petit déjeuné.
Le voir manger avec tant d'appétit me faisait sourire. Là encore, il avait cette expression assez douce qui contrastait totalement avec son attitude de la veille. Peut-être que ses mauvaises manières s'estomperont avec le temps.
Trouvant le silence entre nous un peu trop pesant, je cherchais tant bien que mal une façon d'engager la conversation. Revenir sur l'énorme hématome présent dans son dos, bien que cela me démange ne me semblait pas être une bonne idée. Alors je décidai de revenir sur un fait qui m'avait lui aussi marqué.
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Trouble
Fanfic« On ne peut pas être amoureuse du silence de quelqu'un, ça n'a pas de sens. »