Paradis Secret (Tome 1) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 18 Elena

Je me tenais devant la porte du Dr Webber, la main levée prête à toquer, mais j'étais paralysée.

Après être allée aux toilettes afin de me démaquiller, je m'étais rendue compte que je devais lui en parler, même si je n'avais pas de rendez-vous avec lui, ayant la sensation que j'allais craquer à tout moment. 

Je n'arrivais toujours pas à croire ce que Mrs Andrews m'avait dit. Les profs étaient censés nous aider, non ? Mais après tout, de quoi je m'étonnais ? J'aurais très bien dû savoir qu'elle n'en aurait rien affaire de ma demande. 

Je raterais un cours, mais je m'en fichais, étant beaucoup trop à fleur de peau. Si quelqu'un m'adressait la parole, j'étais certaine que j'allais me mettre à pleurer et ne serais plus capable de m'arrêter.

Alors je frappai à la porte, en espérant que le Dr Webber soit dans son bureau et surtout, qu'il ne soit pas occupé.

Quelques secondes après, il l'ouvrit, le sourire aux lèvres, mais lorsqu'il remarqua les larmes au bord de mes yeux, son expression changea du tout au tout.

— Elena ? Il s'est passé quelque chose ?

— Êtes-vous occupé ? demandai-je d'une voix qui risquait de se briser à tout moment.

Il fronça les sourcils et me regarda d'un air paniqué. Entre ma nuit blanche et mes yeux rouges, je devais vraiment faire peur à voir.

— Non, entre je te prie ! dit-il en s'écartant et en ouvrant la porte de part en part.

J'entrai et me dirigeai vers le siège réservé à son patient, tandis qu'il s'assit en face de moi.

Il me contempla avec insistance. Toutes nos sessions commençaient de la même manière. Je gardais le silence pendant quelques instants, réfléchissant à une manière d'entamer la conversation. Mais cette fois c'était vraiment différent, j'en tremblais presque ne sachant pas par où commencer, les larmes affluant sans que je ne puisse les contrôler et ça, ça m'énervait.

— Elie, commença-t-il d'une voix douce en voyant ma nervosité. Qu'est-ce qui se passe ? Tu m'inquiètes.

— Je...

Ma voix se brisa et je me mordis l'intérieur de la lèvre inférieure, pour ensuite souffler un bon coup, en serrant mes genoux de mes mains.

— Je ne sais pas par où commencer.

Le Dr Webber me regarda pendant quelques instants, l'air toujours aussi inquiet.

— Et si tu commençais par le début ?

Je soupirai à nouveau.

— On m'a assigné mon élève pour les cours de soutien.

— Oh... mais, c'est bien ça, non ?

— Non, ce n'est pas bien. C'est le garçon que je cherche à éviter plus que tout. Et il se trouve qu'il est également devenu mon binôme en biologie. J'ai demandé à ma prof de me mettre avec quelqu'un d'autre, mais elle a refusé.

— Quel est le problème avec avec ce garçon ?

— Cela fait une semaine qu'il prend un malin plaisir à me provoquer, à me faire des insinuations... il a même tenté de m'embrasser hier.

— Oh... et il ne te plait pas, c'est ça ?

— C'est un type dangereux. Je n'ai rien affaire avec une personne pareille.