Paradis Secret (Tome 1) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 21 Tyler

Ma journée au garage était terminée.

Désormais je devais rentrer chez-moi, me changer vite fait et partir chez Elena pour le cours de soutien.

Comment avais-je terminé enfoui dans ce merdier ? Je me le demandais vraiment.

Ma grand-mère avait été enchantée de savoir que quelqu'un allait m'aider avec mes cours d'Histoire, cette matière dont je n'avais absolument rien à carrer. Bien évidemment, je n'avais pas dit qu'Elena était ma tutrice, sinon Tanis aurait sans aucun doute insisté pour m'accompagner. Toutefois, elle finirait par l'apprendre quand ma tutrice viendrait chez-moi.

Je soupirai, agacé d'avance. J'étais vraiment claqué, crevant la dalle et devant tout de même me rendre chez cette fille qui me détestait plus que tout au monde.

Comme convenu, je ne lui avais pas adressé la parole au lycée et elle semblait heureuse avec sa nouvelle amie, Mayim. Elle avait évité mon regard dans les couloirs, à la cantine et à chaque fois que nos chemins se croisaient. Et j'en avais fait de même. Si c'était mon indifférence qu'elle voulait, alors elle l'aurait. Même pendant nos cours en commun j'essayerais de me montrer le plus bref possible.

C'était sans doute la meilleure chose à faire. Cette fille était beaucoup trop différente de moi, n'appartenant pas au même monde. Qui avais-je voulu berner ? Moi, sans doute.

Elle était une élève modèle, une petite fille sage. Moi, j'étais une racaille, un voyou, un dealer... Le contraste était remarquable. Nous ne pouvions pas être plus opposés elle et moi, alors mettre des distances entre nous était la meilleure chose à faire.

Je garai ma moto dans l'allée de la maison d'Elena après être passé cinq minutes chez-moi pour me laver et me changer. J'avais mangé quelque chose vite fait, histoire de tenir jusqu'à 21h, mais mon ventre criait famine.

Je montai les marches du perron et appuyai sur la sonnette.

Contrairement à ce que je crus, ce fut Chris qui vint m'ouvrir et lorsqu'il vit qui j'étais, son visage blêmit à vue d'oeil et sa bouche s'ouvrit, comme celle d'un poisson hors de l'eau. Visiblement, je lui avais fait une forte impression à ce sale gosse.

— Qu'est-ce que tu fais là ?! demanda-t-il sur la défensive.

Ne pouvant rien contre moi étant donné qu'il m'arrivait au niveau des pectoraux,  je le poussai sur le côté et entrai, tandis qu'il me regardait d'un air ébahi. 

— Elena ! cria-t-il, réellement paniqué.

Il exagérait franchement, je ne lui avais rien fait. Je l'avais simplement pris par le col de son pyjama, plaqué contre un mur et menacé de lui mettre une raclée magistrale. Cependant, je ne l'avais pas touché, pourtant il n'en aurait pas mérité moins.

Sa sœur descendit les escaliers qui menaient au premier étage, portant dans ses bras sa petite sœur, qui en me voyant sourit  et commença à faire des gazouillis. Elle ne devait pas encore avoir deux ans, je supposais.

— Ena ! dit-elle dans les bras de sa sœur.

En me voyant, Elena posa sa petite sœur dans le parc du salon sans me quitter un seul instant du regard.

Elle s'avança ensuite vers moi et me dit :

— Tu es en retard.

Je regardai l'heure sur mon téléphone. Il était 19h07, je n'étais pas tellement en retard. Déjà que je perdais de l'argent en devant quitter mon taf à 18h45, elle n'allait pas commencer à m'emmerder sur ma ponctualité.

— Vaut mieux tard que jamais.

— J'aurais plutôt préféré que ce ne soit jamais, répondit-elle d'un ton tranchant.