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Une fois que l'homme partit, j'ouvre le grand portail. Je referme derrière moi et découvre devant moi un immense jardin. Il y a énormément de roses rouges et blanches. Celui qui les entretient doit vraiment y tenir. Il me semble que c'est Subaru, le plus petit de la famille Sakamaki. En tout cas, une chose est sûre, ce lieu sera mon lieu de détente, enfin, si je ne finis pas tué d'ici quelques jours.

Je marche entre toutes ces belles fleurs, monte les marches du perron et arrive devant la grande porte d'entrée. Je toque une fois. Puis deux. Puis trois. Bon, ce n'est pas que je commence à perdre patience, mais il faudrait peut-être penser à m'ouvrir.

La porte s'ouvre toute seule. OK...d'accord, j'ai jamais été aussi rassuré de ma vie. Je m'avance et la porte se referme. Devant moi se trouve un grand escalier blanc, recouvert au milieu d'un tapis rouge, un lustre, qui devait valoir cher, est accroché au plafond pour éclairer le hall, les murs sont violets et un sofa vert est installé, au loin, en dessous d'une mini-fenêtre.

C'est bizarre, j'ai comme...une impression de déjà-vu. Bon, ce n'est qu'une impression, donc bon.

Je déambule jusqu'au salon, où sont installés quatre sofas. La décoration est toujours aussi luxueuse, il fallait si attendre. Je m'assois et pose mes mains sur mes genoux. Ils ont peut-être oublié ma venue aujourd'hui ? Ouais, sans doute.

Soudain, j'entends la porte du séjour grincer. Je tourne la tête et vois un homme aux cheveux roux, la peau pâle, les yeux vert émeraude, et fringué d'un uniforme mais porté de façon étrange : la chemise avec quelques boutons déboutonnés, la cravate rouge devenue un foulard, un pantalon noir dont la partie droite est relevée et une veste.

― Mec, tu sais t'habiller ? Parce que là, c'est une catastrophe !

Il fronce les sourcils et ignore mon pique. Il croise les bras et me demande de façon arrogante :

― Comment oses-tu insulter le grand Ore-Sama ? Et puis, tu es qui pour me parler de la sorte ?

Ça y est, je le reconnais ! C'est Ayato Sakamaki, le troisième fils et le premier des triplets. Le genre de mec qui parle de lui à la troisième personne du singulier et qui se prend pour le roi du monde.

― Sayaa Nakagawa, la fille que vous avez achetée, tu te souviens ?

Ses yeux s'élargissent et il me regarde avec surprise. Je penche ma tête sur le côté. Il a quoi ?

― Reiji ! hurle-t-il, son regard toujours planté dans mes yeux vairons.

Un homme aux cheveux violets, des lunettes rectangulaires et aux allures d'intello arrive comme par magie dans la pièce. Je sens que vivre avec ce genre de personne sera difficile, c'est mon instinct qui me le dit.

― Ayato, qu'as-tu ?

― Elle est arrivée.

Il me désigne du doigt et Reiji me fixe un long moment avant de se présenter :

― Je suis-

― Je sais, Reiji, lui c'est Ayato. Le premier des Sakamaki est Shu, tu es le second, Ayato le troisième, Raito le quatrième, Kanato le cinquième et Subaru le petit dernier !

Reiji semble confus. Je lui adresse un sourire sympathique et tous les frères se téléportent ici, faisant voler mes cheveux à cause de ce violent passage. Je ne porte aucune attention aux autres et dévisage Reiji qui fait de même.

― Oh, la fameuse fille est arrivé ? Elle ressemble à-

― Tu peux pas te la boucler des fois, Raito ! demande Ayato d'un ton sec.

Je me tourne vers tout le monde, faisant dos à Reiji et Ayato, et me présente une seconde fois.

― Je suis Sayaa Nakagawa, j'ai dix-sept ans et j'espère très vite me barrer de ce manoir de vampires assoiffés de sang ! déclarais-je accompagné d'un petit rictus.

Tout le monde m'observe, la surprise déformant leurs visages de sadique.

― Maintenant, j'aimerais beaucoup accéder à ma chambre, je suis crevé.

Finalement, je n'ai respecté aucune règle que le vieux m'a donnée. Et puis, ils n'ont pas l'air de m'en vouloir pour mon caractère de merde.

― C'est quoi ce bleu sur ta joue ? m'interroge soudainement Shu.

Je touche ma joue et lui répond :

― Rien, je me suis cogné en arrivant ici.

― T'es sûr ?

Pourquoi insiste-t-il comme ça ?

― Bah oui...

Il souffle et retourne à son occupation : la musique. Je me suis toujours demandé ce qu'il écoutait, mais je préfère ne pas le savoir.

― Tu n'as aucune valise ?

― Non...

― Bon, tant pis, suis-moi, je vais te montrer ta chambre.

* * *

Allongé sur mon lit, je fixe le plafond, submergé par mes pensées. Ils ne sont peut-être pas si méchants que ça. Comme quoi les apparences peuvent être trompeuse, même, je suis sûre que c'était de la comédie, bah, je sais pas.

Vous voulez une présentation rapide de ma chambre ? Les murs sont rose clair,  mon lit est un deux places, il fait un peu princesse, j'ai un bureau blanc dans un coin de la pièce, une armoire blanche qui est complètement vide et une salle de bain pour moi, toujours rose. 

J'aime le rose.

Bref, je me lève et décide de prendre une bonne douche. Mais petit bémol, je mets quoi comme vêtements ? Bon, je vais appeler Reiji.

― Rei-

J'ai à peine prononcé son prénom que la porte s'ouvre...sur lui.

― Tiens, voici ton uniforme scolaire. Tu iras au lycée avec nous dès ce soir.

― C'est une blague, frère ? 

Il remonte ses lunettes, le regard sombre.

― Avec nous, tu devras te comporter normalement, et non avec insolence, comme avec tes camarades et tes professeurs.

― Bah non, si on me traite comme de la merde j'vais pas leur dire "merci...merci de m'avoir insulté !", répondais-je, posant une main sur mon cœur et affichant une expression émue.

Il lève les yeux au ciel et je le pointe du doigt :

― C'est pas bien de lever les yeux au ciel ! 

― Peu importe ! Soit prête dans une heure !

Il sort en essayant de ne pas claquer la porte. Je souris. Je crois que je l'ai énervé.

Je prends l'uniforme. Il ressemble à celui des garçons mais sauf que c'est en fille.

Je vais dans la salle de bain, me douche et m'habille. Je trouve une brosse à cheveux. Je la prends et coiffe ma chevelure tout emmêlée. Putain, ça fait grave du bien de se sentir propre, tu as l'impression de renaître ! Ouais non en fait, parce que quand tu sors du ventre de ta maman t'es plein de sang, donc non en fait.

Je sors de la salle de bain et rejoins mes chers amis (notez l'ironie).

Je n'ai pas hâte du tout, car non seulement j'ai la flemme, mais en plus, j'ai un très mauvais pressentiment...

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 03, 2018 ⏰

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