Sly x Synyster Gates

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Synyster, accoudé au bar, regardait dans son verre, le liquide ambré glacial qui, même à travers, gelait ses doigts qui saignaient. Il y a à peine cinq minutes, le guitariste jouait morceau sur morceau avec Avenged Sevenfold, faisant éclater la cloque qu'il s'était faite chez lui après une très, très longue session d'entraînement. 

Pour ne rien arranger, pendant le concert, Syn s'était étalé devant tout leur public, c'était lamentable, surtout pour lui qui paraissait toujours si sûr de lui et compétent, qu'est-ce qui avait merdé ? Cette scène, ils l'avaient répété un million de fois, il avait joué tout autant de fois ce solo en sautant sur cette petite plateforme, mais il avait bien sûr fallut que ce soit la fois la plus importante qu'il se loupe comme un débutant. De plus, la chute n'avait pas été belle, pendant une seconde, le public avait pu admirer le charismatique guitariste essayer de reprendre son équilibre puis tomber sur le dos, tout en continuant à jouer.

La honte brûla les joues de Brian et il se vit lui-même dans son verre, ses cheveux tombaient sur sa nuque, sans plus de gel pour les retenir en l'air et lui donner son air habituel, là, ils tombaient naturellement et en bataille sous l'épais capuchon du sweat. Déjà que la température était élevée, ça devenait une torture pour lui de porter l'habit, de ce fait, il n'avait rien que ses tatouages en dessous. Il portait un simple short long et des converses, ses yeux brillaient dans l'ombre de la capuche de son sweat.

Son verre explosa alors entre ses doigts en une multitude de petits morceaux de verres qui lui entaillèrent la peau, il posa un supplément avec l'argent de sa poche et retira ensuite une brique de verre plantée dans la paume de sa main. Un frisson de douleur remonta le long de son échine, le barman le regarda avec un air inquiet et Syn pesta contre lui-même. L'homme roux derrière le bar se contenta de lui donner un chiffon, ce qui n'aida pas à calmer l'hémorragie. 

Quelques personnes, différemment éméchés, le regardèrent avec plus ou moins d'inquiétude dans le regard alors qu'un groupe montait sur scène et que la musique s'élevait dans la petite salle. Au moins, personne ne semblait reconnaître Gates qui, pour ce soir, n'aspirait qu'à parler avec des gens de son âge, comme s'il n'était personne, pas Synyster mais bien Bryan.

Le groupe monté sur scène ne se présenta pas et entama une belle balade appelée "Goodbye Broken Dreams", la réaction du guitariste ne se fit pas attendre et sa tête se releva d'un coup, la douleur passa au second plan et la balade transperça son être de part en part. 

"C'est qui ? (Demanda-t'il au barman)

- FTS (lâcha ce dernier en essuyant un verre) retourne-toi et tu verras la jolie gueule de la chanteuse/bassiste et de ses deux guitaristes."

Curieux, Syn s'accouda au bar dans l'autre sens, faisant face à la scène et sa vision fut obnubilée par la chanteuse/bassiste. Son teint pâle comme la mort faisait ressortir ses cheveux et ses yeux noir comme la nuit, sa coupe très courte, rasée sur les côtés à six millimètres et relevé en crête sur le dessus, cette dernière striée de rouge. Elle jouait sur une basse blanche olympique et noire, Squier Jazz Bass.

Les notes qu'elle jouait rentrèrent plus encore dans la chair et l'esprit du guitariste qui la regardait, hypnotisé, sur sa basse, elles étaient longues et tristes alors que plus courtes et dynamique chantées. Peu à peu, Synyster ne put détacher les yeux de la jeune femme et il se rapprocha de la scène. Sauf que, lorsque le refrain arriva, il déchaîna toute la puissance du groupe et Gates sembla soufflé, la basse résonna dans son corps, faisant vibrer sa chair profondément, la voix lâchait des mots tranchants de désespoir et d'incitation à continuer de croire, continuer de se battre pour ceux que nous aimons.

La chanson arracha une larme à Synyster, les rêves... en français, ça ressemblait beaucoup à "The Rev" son meilleur ami mort... Revou comme parfois il l'appelait, s'était toujours démené pour la musique, son grand rêve, sa vie, son but et son métier. Il avait succombé il y avait un moment déjà, mais le souvenir restait bien là, lui, Matt, Zacky et Synyster avaient grandi ensemble, jouant de la musique jusque tard dans la nuit, le quatuor inséparable, avec Johnny qui s'était pointé plus tard, ils avaient fait les quatre cent coups, profité de leur jeunesse, puis adolescence, ensemble pour toujours et à jamais, comme ils le pensaient pour l'époque...

Recueil de nouvelles pour les adolescentes en chaleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant