Chapitre 19

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Le lendemain, c'est en fin de matinée que nous sommes partis. Le voyage s'est relativement bien déroulé. Les chiens, bercés par les mouvements de la voiture, se sont endormis rapidement. Il n'y avait pas trop de monde sur les routes.  J'ai senti mon coeur tambouriner dans ma poitrine, lorsque nous sommes arrivés dans la ville, où habitent mes parents. Je me demandais encore comment mes parents, et surtout mon père, allaient prendre la situation.  Il y a quelques années, j'avais claqué la porte de chez moi. Et aujourd'hui, je revenais pour me faire consoler... Il y avait plus glorieux... Décidément, j'enchaine les échecs...  Je repense à Castiel et Nathaniel, et mon coeur se sert.... Je me demande où ils sont, et s'ils sont seuls. Puis mon esprit dérive sur Castiel... Il me manque atrocement. J'espère que quand il reviendra, nous aurons l'occasion de parler et mettre les choses à plat...
Nous finissons par arriver devant la maison de mes parents. Je me gare, et descends. Ma mère, qui semblait m'attendre ouvre grand la porte. Elle me rejoins pour venir me serrer dans ses bras. Je me laisse aller quelques instants, à cette douceur et cette protection maternelle.  Puis je me détache d'elle. Elle caresse doucement mon visage et passe sa main dans mes cheveux, avant de déposer un baiser sur le sommet de mon crâne.
Nous sommes interrompus par les aboiements des chiens, encore dans la voiture, qui semblent impatients de se dégourdir les jambes.
Libérés, Démon et Eolas rejoignent ma mère, pour japper contre ses jambes, pour la saluer.
Ma mère amusée s'agenouille pour les caresser.

-Je te présente Eolas, mon chien, et voici Démon, le chien de Castiel !

-Castiel ?!

Je hausse les épaules pour toute réponse . Mais le regard que ma mère a sur moi, ne me trompe pas. Elle attend des explications, et elle les aura, mais pas tout de suite, et en plein milieu de la route. Nous entrons à l'intérieur. Ma mère m'aide à porte mes affaires, et à calmer les chiens qui sont très excités après être restés des heures assis sans bouger. Nous les laissons aller jouer dans le jardin, tandis que nous mettons  mes affaires dans ma chambre. Je suis surprise de constater qu'elle est restée intacte. Rien n'a changé, mais à part le ménage qui y a été fait régulièrement . Je me tourne surprise vers ma mère, qui elle affiche un air radieux.

-J'ai pris soin de ta chambre! J'espérais que tu y reviendrais, un jour !

-Maman... Je murmure subitement émue.

Celle ci me tend les bras et je cours m'y réfugier sans retenue. Elle m'enlace de toute ses forces. Et je me laisse aller contre  elle, en fermant les yeux. Elle me caresse doucement le dos, en plaçant mes cheveux sur une unique épaule. Son amour est tellement fort... Il m'englobe, me réchauffe et me rassure.

-Tu m'as tellement manquée...

-Toi aussi maman...

Elle se détache de moi et plante son regard dans le miens. Elle me contraint à m'installer sur mon lit. Tandis qu'elle en fait de même, en face moi.

-Alors, racontes moi ce qu'il se passe!  Me dit-elle toujours avec cette infime douceur.

J'hésite quelques secondes, puis je déballe tout. L'accident, mes retrouvailles avec mes amis, le changement de Nathaniel, ma relation avec Castiel, notre dispute... Elle m'écoute attentivement. Son visage demeure impassible. A la fin de mon récit, elle prend quelques secondes pour me scruter et réfléchir.

-Je savais que la situation était grave mais pas à ce point... Mais Evernyme, tu ne peux pas en vouloir à tes amis... Ce qu'ils ont vécu est tout simplement horrible... Ils ne sont pas responsables, sur ce point là tu as raison! Mais tu ne sais sûrement pas tout ! Ils ont peut être de bonnes raisons de te mettre en garde contre Nathaniel...C'est une preuve d'amour, et non pas un jugement.

Que nous reste-t-il?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant