Chapitre 2

1 0 0
                                    

Chapitre 2

            Battant des paupières, je m'étire doucement. Je sens le souffle chaud de Jade dans ma nuque. Le soleil éclaire la pièce par le trou dans le plafond. Ballant je me mets debout, mes jambes sont un peu engourdies, mais rien de bien méchant, je descends les escaliers Luc et maman sont déjà levés et mangent un vieux morceau de pain. C'est fou de voir comme tout a changé, avant c'était toujours mon père et mon grand-frère les premiers réveillés. Ils jouaient aux cartes en attendant le bus de papa qui passe prendre les ouvriers, mais un matin le bus l'a emporté pour ne plus jamais le ramener.

            Ma mère s'est mise à pleurer en me voyant puis c'est enfuit dans sa chambre. Luc, lui, affiche une mine déterrement, mais ne pleurs pas. C'est ce que j'admire chez lui, il ne se laisse pas guider par ses émotions. Il n'a que quinze ans, mais en le regardant et en l'écoutant on lui en  donne quatre de plus.

            Je m'installe en face de lui :

— Alors, ta grande-soeur chérie ne va pas te manquer, ironisai-je.

— Pas le moins de monde, railla-t-il.

            Je lâche un petit rire. Reprenant mon sérieux je continue :

— C'est toi le plus grand maintenant. C'est à toi de prendre soin de Jade et de maman. Tim t'aidera si besoin, mais promet moi de t'en occuper.

            Il fronce les sourcils :

— Évidemment qu'est-ce que tu crois.

            Jade est descendu au même moment s'installent tant bien que mal a table pour prendre un quignon de pain.

            Nous finissons notre petit-déjeuner quand on tambourine à la porte.

            Déjà ? Pensai-je avec regret.

            Il est fort possible que ce soit les acheteurs qui viennent me chercher, personne d'autre nous rends visite.

            Maman est sorti de la chambre les yeux gonflés pour ouvrir la porte aux acheteurs. Le même homme que la veille se montre à la porte, encadrer par deux hommes musclés en tenues de militaires, armés de matraques, leurs visages imperceptibles. Je leur trouve une vague ressemblance avec des robots. L'agent contrairement à ses escortes, affiche un large sourire carnassier. Je ne le connais que de vue, mais déjà je sais que je vais le détester. Je suis obligée de surveiller ma respiration, comme si celle-ci n'avait jamais été automatique.

— Madame Ross bonjour, nous venons pour votre fille, Ava Ross.

Mon coeur accélère.

— Je...Je monte prendre mes affaires et j'arrive, soufflai-je.

Je monte les marches tremblent, dans ma chambre se trouve un vieux sac à dos dans lequel j'ai rassemblé mes quelles affaires. Je jette le sac sur mon dos et redescends dans la cuisine où règne un silence de marbre. J'embrasse une ultime fois mon frère, ma mère et ma soeur longuement. L'acheteur tend une mallette grise à ma mère, elle la saisit d'une main tremblante. Luc observe la scène, raide sur sa chaise. Jade c'est agrippé à moi refusant de me lâcher, je passe une main dans ses cheveux. Les larmes au bord des yeux. Mais je m'interdis de les laisser couler. Je dois être forte maintenant.

— Ca va aller Jade, je reviendrai souvient toi, dis-je juste assez fort pour que seul elle puisse l'entendre.

Les deux gardes entrent dans la maison bousculant ma mère au passage. L'un des deux prend ma soeur par le bras, elle resserra sa prise autour de ma taille et se met à hurler, faisant éclater mes tympans et mon coeur. Luc saute de sa chaise pour empêcher le garde de frapper ma soeur. Son attitude me rassure, il est prêt à protéger notre famille.

Les larmes de la couronneWhere stories live. Discover now