La première fois que Carmina a vu des danseuses de flamenco elle devait avoir cinq ou six ans

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La première fois que Carmina a vu des danseuses de flamenco elle devait avoir cinq ou six ans. C'était une soirée d'été, sûrement en août, elle était en séjour chez sa tante dans la grande ville de Barcelona. Ce soir-là, la tìa Lucia devait aller voir une de ses amies danser dans un petit cabaret de la Rambla, Carmina a donc suivi sa tante. Elles sont allées toutes les deux, à pieds, pour s'arrêter devant une bâtisse surchargée de néons rouges. Il y avait la queue, les gens parlaient fort, riaient en attendant de pouvoir entrer. A la porte il y avait un grand homme en costume noir ébène, l'air sévère il a fouillé le sac à main de Lucia puis a laissé entrer la jeune fille et sa tante. L'ambiance à l'intérieur était assez tamisée, seules des lumières rouges éclairaient l'espace. Dans le fond, une scène cachée par un épais rideau de velours pourpre. Près d'elles, un bar où étaient assis une dizaine de gens parlant entre eux dans un espagnol rapide. On entendait une musique rapide presque effacée par le brouhaha incessant que produisait le public qui s'impatientait. La tìa a guidé la jeune enfant jusqu'à une table recouverte d'une nappe immaculée et elles se sont assises là attendant que le spectacle ne commence. Soudain, les lumières se s'éteignirent, plongeant la salle dans une pénombre presque complète. Seuls des projecteurs éclairant la scène restèrent allumés. Un homme monta sur l'estrade, devant le rideau, le monsieur était assez enrobé, son ventre moulé dans un costume argenté brillant dans tous les sens. Il a braillé quelques mots dans un micro avant d'énoncer les danseuses. Il descendit et le rideau s'ouvrit enfin. Laissant Carmina ébahie devant tant de beauté. Cinq femmes se tenaient fières dans leurs grandes robes à volants colorées. Une musique entraînante commença, il s'agissait d'un morceau de guitare assez rapide, les jeunes femmes commencèrent à claquer leurs talons dans un rythme parfait, dans une synchronisation épatante, tout en faisant tourner leurs robes et en agitant leurs mains gracieusement au-dessus de leurs têtes. Carmina était éblouie par tant de beauté. L'enfant qu'elle était admirait la danse endiablée qui se produisait devant ses yeux émerveillés. La jeune fille n'avait jamais vu tant de merveilles en même temps. L'admiration s'immisçait dans son cœur. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et c'est dans un dernier accord que la danse se termina, laissant une enfant avec des rêves plein la tête.

Carmina Sacramento [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant