ÆLIA

Chapitre 2

Je m'en veux. Terriblement. Et par dessus le marché je sens que je ne me releverai pas  indemne de cet oubli.

Je vais le payer cher.

**

C'est ainsi que je me retrouve à suivre mon chaperon dans tout le château. J'ai mal aux pieds à force de tournée à droite, puis à gauche et de nouveau à droite..On est pas passé par ce couloir déjà deux fois ??

Je suis épuisée, depuis vingt minutes je suis une boule de nerf rongée par le stresse, alors le fait que la sorcière se paye ma tête, c'est la cerise sur le gâteau !

J'ai juste envie de foutre en l'air ce chignon parfait qui me nargue depuis tout à l'heure.

J'essaye de me calmer, ça ne sert à rien de faire une crise alors que je suis déjà dans de beaux draps. Je regarde aux alentours pour essayer de deviner où on se rend comme ça.

On arrive alors dans le couloir principale du château. Je reconnais les baies vitrée, ici elles sont plus fines que dans les autres couloirs mais toujours aussi imposantes, et c'est notamment pour une question stratégique. Si on est attaqué, du fait de la largeur des baies, il est quasi impossible qu'elle soit brisées et toujours aussi grande pour faire rentrer la lumière. Voilà comment allier l'esthétique et le pratique.

Quand nous rentrons dans le hall, tous les regards se tourne vers notre petit groupe. Je remarque que certains domestiques chuchotent entre eux en regardant dans notre direction.

Et bien.. La rumeur "la princesse a oublié son rendez vous avec son père" , a dû faire le tour du palais.

Je surprend le regard de Patrick, le chef de la garde royale. Lui aussi me toise. Sauf qu'à son plus grand étonnement je reste le fixer. Nous nous regardons quelques secondes et il comprend très vite qu'il doit baisser les yeux.

Autoritaire. Encore une facette qui me colle à la peau.

La plupart de mes serviteurs ne m'aime pas vraiment. Pour eux, je suis une petite fille capricieuse, beaucoup trop gâtée, odieuse avec ses dames de chambres. Là encore se sont des rumeurs, j'ai du côtoyer en 18 ans seulement 5 pourcent des domestiques, question de sécurité. Alors pour ceux qui ne me connaissent pas, c'est à dire la majorité, ils ne peuvent que m'inventer une personnalité, une vie. Et bien évidement, quand l'un des 5 pourcents se plains de mon comportements, ça fait le tour du quartier. Et en général, je ne fais que des suppositions hein, non en fait je suis sûre que c'est, à chaque fois, Cathy. Quelle évidence finalement, non?

Cathy c'est comme la reine des domestiques, ils boivent ses paroles comme de l'eau de source. C'est écœurant.

C'est alors que je me cogne contre quelques chose,me faisant sortir encore de mes pensées.

Je râle : "C'est pas ma journée"

-"Cesses de geindre"

Bien joué Aléa, bien joué.

Je viens de rentrer directement dans Cathy.. Elle venait de s'arrêter devant une double porte gigantesque. C'est le mot. Et moi comme une idiote, perdue je ne sais où dans mon inconscient, j'ai continué ma route.

Après ces quelques mots échangés, les portes s'ouvrent dans un grincement sourt, dévoilant une pièce baignée dans la lumière du jour : les murs sont ornés de  dorrures, les vitraux sont plus impressionnants les uns que les autres, les arcades au plafond nous survolent, et le lustre centrale brille comme une feu d'artifice.

Nous nous remettons à marcher mais cette fois ci je sens que le sol est d'une autre matière. C'est plus doux, plus moelleux parce que mes talons s'enfoncent dedans, je regarde alors  mes pieds et j'aperçois un énorme tapis rouge qui nous guide vers notre destination.