Dylan

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Cher Dylan,

Je ne sais pas si je garderai un bon souvenir de toi parce qu'après tout, tu as été mon premier regret en amour.

La première impression que j'ai eu de toi quand je t'ai vu à la maternelle c'est que nous ferions jamais parti du même monde. Tu étais l'un de ces enfants turbulents qui s'amusaient à piquer mes jouets pour faire rigoler la galerie. En primaire, tu es devenu le garçon le plus populaire de l'école tandis que moi, je me faisais facilement oublier dans la masse. Je ne comprenais pas les atouts qu'on te trouvait. Certes, tu arrivais à faire marrer la classe en te faisant remarquer auprès des profs, sous tes faux airs de bad boy. Mis à part cela, je ne voyais pas ce qu'il y avait de spécial en toi, peut-être que c'était ton physique attrayant ou encore ta popularité qui faisaient le tout.

Mais je dois t'avouer qu'il y a bien eu un moment où je n'ai pas vu que du mauvais en toi. Je pense que je te serai toujours reconnaissante de m'avoir consolé à cette fête de la Saint-Valentin quand nous avions dix ans. Tu n'avais pas fait grand chose, pourtant ça m'avait aidé à me sentir mieux. Tu t'étais assis à côté de moi dans ce couloir sombre et tu avais commencé à me parler. Tu ne cessais de me rappeler que celui qui m'avait fait pleurer, ne me méritait pas. Jamais je n'aurais pensé que tu te serais arrêté pour moi. Je croyais réellement que tu aurais fait ton chemin, des toilettes jusqu'à la salle de danse. J'étais loin de me douter que tu connaissais mon prénom ou encore mon existence. Mais ce soir-là, tu m'as donné l'impression que j'avais de l'importance aux yeux de quelqu'un et c'est là, que j'ai commencé à baisser mes gardes à ton égard.

Nous ne nous sommes plus jamais reparlés après cette soirée, jusqu'à ce que nous nous retrouvions dans la même classe pour cette dernière année de primaire. Ces regards et ces sourires en coin que tu me lançais pendant les cours étaient devenus inévitables. Avec des simples gestes comme ça, tu avais réussi à me faire t'apprécier, énormément même. J'avais un réel faible pour toi. J'étais devenue une de ces personnes tombées sous l'emprise de ton charme, qui rigolait facilement à toutes tes blagues. Quand tu t'étais rendu compte de l'effet que tu avais sur moi, tu avais commencé à m'envoyer des messages, même à 4h du matin. Tu m'envoyais sans cesse ce symbole "<3" que je ne comprenais pas à l'âge de 12 ans. Ce n'était qu'après un certain temps que tu m'avais dit que c'était l'emoji coeur. Et à partir de ce moment-là, toutes mes pensées ne faisaient plus que tourner autour de toi et toi seul. Tu aurais dû voir toutes les conneries que j'écrivais à ton sujet dans mon journal intime.

Ce n'était plus un secret le fait que j'avais un faible pour toi, la rumeur s'était répandue dans l'espace de quelques jours chez les filles de notre classe. Il n'avait pas fallu plus de temps pour que les garçons soient au courant. J'avais entendu en retour que tu m'aimais bien aussi. Mais nous faisions comme si de rien était, nous continuions à nous parler et à nous taquiner. Nous n'osions jamais nous l'avouer en face jusqu'à ta fête d'anniversaire. Tu avais décidé de faire le premier pas en disant que tu m'aimais pendant que nous dansions. Je t'avais simplement répondu que moi aussi. En réaction à cette déclaration, tes lèvres s'étaient approchées des miennes. J'avais eu un mouvement de recul, anticipant dans ma tête ce qu'il allait se passer. Je n'étais pas prête à t'embrasser parce que je jugeais ce moment trop précoce dans notre relation. Certes, nous en avions passé des moments ensemble mais dans le fond, nous ne connaissions rien l'un de l'autre. Tu semblais ne pas me comprendre sur ce point-là car tu avais été extrêmement vexé. Tu avais préféré ne plus m'adresser la parole pendant toute la soirée. Tu ne savais pas à quel point ton silence m'avait fait mal. Ce n'était même pas la partie la plus triste parce que le lendemain, tu embrassais déjà une autre fille devant mes yeux.

Pendant longtemps, j'ai culpabilisé. Je pensais que c'était de ma faute, que j'avais tout gâché. Je me demandais aussi si tes sentiments pour moi avaient un jour été réel ou si ce n'était qu'un jeu. Comme dans toutes les histoires de bad boy, tu m'as brisé le coeur. Maintenant que j'y repense, je me sens idiote d'avoir un jour regretté de ne pas t'avoir embrassé. Malgré ce que tu m'as fait, sache que je ne t'en veux plus et que je suis prête à te pardonner si un jour tu te décides à présenter des excuses. J'aurais apprécié que tu fasses cela avant la fin de l'année scolaire, avant que nous perdions complètement contact.

J'ai entendu dire qu'aujourd'hui tu es devenu mannequin et que tu continues à faire chavirer le coeur des filles mais il semblerait qu'il y en ait qu'une qui compte à tes yeux à présent. Elle est souvent présente à tes côtés sur les clichés que tu poste sur tes réseaux sociaux et je ne peux m'empêcher de penser que vous formez un beau couple. La dernière fois que je t'ai vu remonte à deux, trois mois au supermarché, tu étais avec elle et nos regards se sont croisés. Tu paraissais désolé. Cela m'a juste tiré un sourire parce que ta copine paraissait réussir à faire ressortir le meilleur de toi, cette face que j'ai connu pendant une courte période.

Dylan, tu m'as fait comprendre que nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre, qu'il me reste encore un tas de personnes à rencontrer avant de trouver la bonne et que je ne devrais pas faire une fixation sur quelqu'un qui n'est pas fait pour moi.

Je te souhaite du succès dans ta carrière et du bonheur dans ta relation.

-Amalia

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 21, 2020 ⏰

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