Les Chroniques de Jiscum [ARRÊTÉE]

CHAPITRE 1 La Lettre

Alors qu'elle courrait pour se venger, une porte, lui barre la route. Cette même porte explosa très vite, lui permettant d'entrer en trombe dans la grande pièce sphérique.

- Woah, mais quelle entrée fracassante, dit il ironique.

- Toi qui est le Souverain de Shannara, comment as-tu pu oser... hurle-t-elle, suivis de ses lieutenants de guerres et les leaders des quatre plus grandes familles de son hémisphère.

Les deux adversaires se font encore aujourd'hui face. Une salle vide, avec seulement quelques témoins et quelques meubles, leurs servant d'arène de combat. L'un comme l'autre demeure incapable de dire qui est devenu le plus fort.

- Comment j'ai pu marcher sur ton pays et anéantir ton peuple c'est ça ? Nous le savons très bien tous les deux ! l'interrompt-il, la confiance excessive.

Les deux adversaires commencent à se rapprocher sur la défensive tout en haussant le ton.

- Nous n'avons fait que nous défendre contre les attaques que vous avez mené ! rétorque-t-elle sur le même ton.

Le Souverain de Shannara pousse alors un cri gutural pour montrer à quel point il est enragé.
-T'es vraiment une plaie Pawa. Même si on en est arrivé à ce stade là ! ! Tu veux pas admettre que c'est de ta faute ! crit il en la pointant du doigt, et en commençant à tourner autour de Pawa, à la façon d'un prédateur jouant avec sa proie.

- Non mais tu plaisante ou quoi ! Ma famille, la famille Mora, a été exterminé mais tu me soutiens que je ne peux pas me défendre contre leur agresseur ! Tu n'as aucune morale ! Seulement pour cela tu devrais... Non, tu dois mourir ! Shams je vais te tuer ! Je vais te tuer de mes mains ! hurle-t-elle, tout en chargeant Shams, sans pouvoir s'empêcher de faire monter le ton.

- Allez viens je t'attend ! beugle-t-il toujours plus fort, en courant vers Pawa sans peur, sans pitié.

Les deux adversaires s'élancent alors à travers cette salle, qui sera le tombeau de l'un ou de l'autre. Lors du contact de leurs deux avants bras, le temps semble alors s'arrêter et une lumière éblouissante enveloppe et dévore leurs corps, les faisant disparaitre... un bref instant.

†††

Pendant ce temps, à la lueur d'une grosse bougie trop petite pour continuer à brûler, un homme est en train d'écrire à la plume sur un bureau en bois massif merveilleusement bien sculpté.

Cette société n'est pas corrompue. C'est ce que je me dis, c'est ce que nous nous disons tous, histoire pour nous de se rassurer. Mais elle l'est largement. Notre société respecte des lois naturelles qui ont démontré leurs efficacités au travers des âges. Le système pourrait être comparable à la loi ancestrale de la jungle, la loi du plus fort. Seulement, la vie tient à si peu de chose, lors d'un combat à la loyale un serpent peut bel et bien battre un lion. Il ne lui suffirait que d'un seul coup pourtant pour se faire terrasser. Peut importe son rang ou sa puissance, il existera toujours plus fort que soi, alors pourquoi ne pourrions nous pas renverser la tendance ? Ce monde dont je fais parti me révulse. Le fort, celui qui est noble, devrait pouvoir vivre avec le faible, celui qui est nécessiteux, se lamentant de son sort. Vivre avec un faible, inenvisageable à cause des classes sociales. Le système est en réalité vraiment très simple à comprendre. Il ne consiste qu'en quatre étapes :

Les plus nobles choisissent les personnes les plus puissantes, se marient avec une autre qui a été choisi de la même manière, font des héritiers qui seront plus ou moins puissants et grâce aux Praänan qui servent alors de sélection naturelle, ils garderont les enfants les plus prometteurs, au détriment des autres.

Ce seul prétexte, de la "sélection naturelle" consiste en fait à enrichir les riches tandis que les pauvres continuent de s'appauvrir, et malgré toutes les protestations de colère de ces derniers, les Souverains sont, bien entendu, parfaitement d'accord avec cela... Mais suis-je bête, bien entendu qu'ils sont d'accord, ce sont les premiers à profiter de ce système corrompu en mariant leur enfants.

La meilleure chose à espérer, ou qui pourrait nous arriver, serait un ou plusieurs terroristes qui penserait comme moi en ce moment, en détruisant le monde pour en reconstruire un plus égalitaire, plus juste. Mais qui oserait, de cette société nous sommes prisonniers.

Si ce jour arrive... Je veux en être et tuer le Souverain de ce côté-ci du monde.

De ...

-Mais c'est quoi ce truc ? Pourquoi est-ce que mes yeux coulent ?

Avant que je ne puisse m'en rendre compte, de l'eau s'échappe de mes yeux. Au début je ne comprends pas pourquoi, puis en m'arrêtant d'écrire je regarde ma feuille et je vois qu'elle est devenue inutilisable. De colère je la prends dans mes mains pour la froisser mais à peine mes mains se posent dessus que le papier prend feu.
La puissance de la magie augmente ou diminue au fil de mes émotions, et je ne pensais certainement pas en être arrivé à un tel point de puissance que cela puisse se produire. Cela ne m'était encore jamais arrivé. Je me suis mis en colère tout seul, j'en ai retourné mon bureau, toutes les affaires qui étaient dessus sont en train de léviter dans l'air, comme tenu par des fils invisibles.
Si personne ne fait rien je pense que je vais devenir fou. Ce système est corrompu et alors, je n'y peux rien. Je ne peux rien faire tout seul pour le changer.
Après réflexion, il valait peut être mieux brûler ce papier après l'avoir écrit. Si quelqu'un avait mis la main dessus... Il aurai pu me dénoncer pour acte de haute trahison alors qu'il ne s'agit après tout qu'une simple manière de penser, de réfléchir. C'est une manière de vivre qui m'est propre et qui me paraît logique. Ils ne trouveront jamais qui je suis, je suis beaucoup trop... Important.