Nestor

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Ça y est, je venais de lancer le signal à Corentin, et le début du plan. Il m'avait vu, il m'avait compris.

L'homme que j'avais visé était drogué depuis peu, il ne s'était pas encore totalement réparé de sa derniére dose.

Il s'énerva donc et balança tout en l'air, se jeta sur l'homme en face de lui. Il fut bientôt rejoint par d'autres hommes, et une bataille générale éclata rapidement. Alors que les gardes s'affairaient déjà à vouloir arrêter les tumultes, Corentin et moi restions calmes, assis sur nos bancs. Il ne fallait pas être repérer tout de suite.

Je fis un signe à Corentin pour qu'il me suive et ça y est, on était parti.

On courut dans le couloir en faisant attention à chaque intersection. On du se cacher dans une cellule encore ouverte lorsque des renforts rejoignirent le réfectoire. La pression montait de plus en plus. Plusieurs gouttes de sueurs coulaient sur mon front. Cela faisait dix ans que j'attendais ça. Ca ne pouvait pas rater ! Le gamin devait y croire, jusqu'au bout, mais je sais très bien que si on se faisait prendre, les mesures de sécurité seraient renforcés. Et puis... Je n'ai pas envie de vivre le genre de sanctions qu'ils réservent pour tentative d'évasion.

 Plusieurs fois nous avions eu à nous avions eu à nous cacher. Je voyais le petit s'angoisser

-T'en fais pas... On va s'en sortir. Je te le promet.

Il ne m'a pas répondu. Il était bien trop angoissé. Je le comprend. J'étais pareil lorsque je suis arrivé ici... 

 et enfin, on arrivait devant l'entrée. Nous nous sentions soulager, c'était déja une première étape, mais le plus dur restait à venir. C'est là que tout allait se faire.

-C'est là que je vais avoir besoin de toi gamin...

On regardait en l'air, il y avait une trappe, dans laquelle se trouvaient les clefs.

Comment je savais ça ? C'était un an après mon arrivé. Un an, jour pour jour. A ce moment-là, j'avais déja compris que je ne m'en sortirais pas. Je venais de vivre l'année la plus difficile que j'ai eu à vivre. Je voulais tenter ma première évasion. La plus grosse frayeur que j'ai eu.

Tout allait bien. Créer une diversion, aller à l'entrée en pensant que personne ne la fermait. Grave erreur. Elle était fermé, jusqu'à ce que j'entende un trousseau de clefs s'enfoncé dedans. A une seconde près, j'étais mort. J'ai pu voir deux gardiens arrivés avec un nouveau prisonnier... Un enfant...

J'ai eu très peur... Mais il fallait que je retente. Il fallait que je trouve un moyen de trouver un trousseau de clé.

Mon plan... Je le mettais en oeuvre de manière irrégulière, il ne fallait pas éveiller les soupçons. Durant 10 ans, je n'ai fait que ça. Jusqu'à trouver de manière miraculeuse ce trousseau de clés, caché dans une trappe

Je fis la courte échelle à Corentin. Il ouvrit la trappe. Il prit les clefs.

On devait être rapide et efficace. On ne mettrait pas longtemps à se rendre compte qu'on avait disparu. Notre grande évasion devait être efficace. On ouvrit la porte. Je vis ce que je rêvais de voir depuis longtemps ; la liberté, l'air libre, le ciel couvert de nuage noirs, comme ceux que j'avais vu lors de mon arrivée.

On n'attendit pas. On se mit à courir à toute vitesse à travers la cours de la prison. Etonnant qu'il y ait une cours, personne ne s'en servait.

La porte principale étaient ouverte, on courut, et on sortit.

-Surtout ne t'arrêtes pas. Il faut qu'on retrouve le tunnel !

-Oui, oui...

Ce ne fut pas compliqué. Un gigantesque mur dont ne voyait pas les bout se vit voir, et devant nous, le tunnel.

-On fonce ! Surtout ne t'arrêtes pas ! On y est presque !

-Oui, oui...

Jamais je n'avais couru aussi rapidement qu'à ce moment-là. On entra dans le tunnel. Ça y est, on était presque libre.

-Maintenant, il faut qu'on trouve le bout de ce tunnel, là-bas on trouvera notre liberté !

On continua notre foulée à une allure impressionnante. Je regardais derrière moi. Le bout du tunnel ne se voyait presque plus.

Enfin, on marqua une pause dans notre course folle. On reprenait notre respiration. Je n'arrivais pas à croire que j'étais dehors ! Après 10 ans d'attentes, j'étais enfin libre ! Corentin souriait aussi. On se mit à rire comme jamais on avait ri. Ça nous faisait du bien, on était tout simplement heureux ! Lorsqu'enfin je cessa de rire :

-Bon, il faut quand même avancer. Ce serait dommage de se faire prendre.

Alors on continua d'avancer dans l'obscurité, sans savoir où nous allions. Une évasion rapide, simple, claire. Je me demande comment personne n'avait pu prévoir ce coup ? C'est vrai que les clés n'étaient pas très protégées. Mais l'heure n'était plus à ces détails. Nous étions libres



Réseau suicideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant