❝ＰＡＲＴＮＥＲＳ ＩＮ ＣＲＩＭＥ❞ | Ｅｒｅｒｉ

IV + Épilogue

POV Livai :

Tout était enfin en place. Le plan final pouvait enfin commencer. Personne ne se doutait de rien. Ce soir, j'aurai enfin accomplis ma vengeance.

Je tournai mon visage vers le brun qui lisait un de mes livres, un recueil de poèmes de William Blake, en sirotant une tasse de thé vert à la menthe tiède. J'appréciais énormément le travail de ce poète mais j'affectionnais plus particulièrement ses peintures, surtout sa série de quatre magnifiques aquarelles qui met en scène Le Grand Dragon Rouge.

Le Grand Dragon Rouge et la Femme vêtue de Soleil

Le Grand Dragon Rouge et la Femme vêtue du Soleil

Le Grand Dragon Rouge et la Bête de la Mer

Le Nombre de la Bête est 666

Voici le titre de ces quatre peintures, ma préférée est la deuxième car nous pouvons mieux voir la femme enceinte, le Grand Dragon s'apprête à dévorer l'enfant qu'elle porte. Comme dans la Bible pendant l'Apocalypse.

« Un grand signe apparut dans le ciel : une femme, vêtue du soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte et criait dans le travail et les douleurs de l'enfantement. Alors un autre signe apparut dans le ciel : c'était un grand dragon rouge-feu. Il avait sept têtes et dix cornes et, sur ses têtes, sept diadèmes. Sa queue, qui balayait le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le dragon se posta devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l'enfant dès sa naissance.
Elle mit au monde un fils, un enfant mâle; c'est lui qui doit mener paître toutes les nations avec une verge de fer. »

Je sortis de mes pensées quand Eren ferma le recueil et se mit devant moi pour m'embrasser.

"Décidément je préfère largement Baudelaire." Avoua-t-il.
"Blake faisait du romantisme et Baudelaire du symbolisme et de la modernité poétique, ils étaient tous les deux différents." Lui dis-je. "Tu connais Arthur Rimbaud et Paul Verlaine ?"
"De nom oui, mais je n'ai jamais lu une de leurs oeuvres."
"Ils ont eu une liaison." Les yeux d'Eren s'agrandirent. "Mais elle a très mal finit."
"Comment ça ?"
"Verlaine voulait se crever comme il le disait, Rimbaud à voulu le quitter, alors il a tiré deux balles avec un pistolet acheté quelques temps avant, une arriva dans le plancher et l'autre s'enfonça dans le bras de Rimbaud."

Sauf que toi je ne te louperais pas Eren.
Le brun resta abasourdi face à cette anecdote littéraire. Je lui dégageai des mèches qui se trouvait devant ses yeux et lui souris. Je me levai et partis dans la cuisine me faire un café. Une fois que j'eus finis de boire ma boisson chaude, j'enfilai des chaussures et dis à Eren avant de sortir :

"Je vais faire un tour dans les vignes et arracher les mauvaises herbes, je reviens ce soir. Quand je serai rentré je veux que tu sois vêtu de la tenue que j'ai posé sur notre lit. À ce soir amour."

Je fermai la porte et m'aventurai dans mon domaine, ce que j'aimais bien dans ma propriété c'est que l'ancien propriétaire qui était personne d'autre que mon père avait l'habitude d'avoir énormément de cachette secrète, et il se pourrait bien que je ne les connaisse pas toutes. Mais je venais de trouver la cachette parfaite, la scène théâtrale parfaite. Il fallait juste que je l'aménage comme je le voulais.

Ellipse

Du haut d'une petite colline, j'admirais le paysage qu'offrait mon domaine, les vignes d'automne, sans feuilles ni raisins accrochés à leurs branches, les arbres qui petit à petit perdaient leur magnifique feuillage orangé, le ciel gris maussade et le vent qui caressais mon visage. Bientôt, j'abandonnerai tout ça à mon plus grand désespoir, mais il le faut malheureusement. Je suis tout de même content d'avoir passé jusqu'à à présent toute mon existence dans ce domaine.