J'ai du mal à le croire. Takano ? Mon père ? Comment ? Je n'y crois pas une seconde. Ma mère me l'aurait dit. J'écarquille les yeux. Je reste immobile. Si c'est une blague, elle n'est pas drôle. Quand il me regarde, je vois cette lueur de mensonge en lui.
Que cherche-t-il à faire ?
"-Menteur."
Il fronce les sourcils, comme si ma contestation ne lui plaisait pas.
J'adore les défis.
S'il en veut, avec moi il va en trouver.
Il part donc en premier, en me frappant violemment l'épaule contre la sienne. Avant de rentrer dans l'ascenseur, il me lance un regard des plus froid, en me disant :
"-Je ne m'attendais pas à ce que tu me renies."
J'ai eu un pincement au cœur. Cette phrase est horrible à dire, et à entendre. Je suis dans le doute. Et si Takano était vraiment mon père ?
Pourquoi est-ce que ma mère ne m'a rien dit ?
Mais surtout
Pourquoi ne vient-elle plus me voir ?
Trop de questions se posent dans ma tête, je ne sais plus où me mettre.
Je reste longtemps devant le corps sans vie de Kaito, j'observe attentivement comment ses yeux et sa langue ont été arrachés, la manière dont il a été démembré, et crucifié. Le fait que Takano sache et a fait cela m'impressionne beaucoup. J'en suis agréablement surpris.
Je décide de remonter et de rentrer dans ma cellule.
J'accédais à l'étage -2 quand l'ascenseur se bloque soudainement. Les lumières s'éteignent. Je commence à stresser. Je suis claustrophobe et cette situation est insupportable pour moi. Mes jambes tremblent. Je commence à paniquer. Ma respiration s'accélère et se fait plus forte. J'ai la tête qui tourne ; je tombe en arrière.
Je me réveille, tout le monde est autour de moi, ils ont tous l'air paniqués. Yumei se tient à mes côtés, son bras autour de ma tête.
"-Taishou ! Mon chéri, ça va ?"
Yumei est vraiment paniquée, comparé à toutes ces fausses expressions autour de moi.
"-Mama...J'ai eu peur"
Je ne peux pas bouger. Je suis comme figé, pétrifié. Cette scène passe en boucle dans ma tête : moi, l'ascenseur ; la peur, les cris, les pleurs. Encore et encore. Plus vite. Les cris se font plus intenses, ils résonnent. Je ferme les yeux, je sens que je transpire. Je sens la panique monter en moi. Je commence à trembler.
"-Non...pas encore"
Après avoir dit ces brèves paroles, ma respiration s'accélère, je pleure, j'ai peur ; je me sens comme si je revivais cet épisode traumatisant de cette journée, à répétition. Je me sens mal, très mal.
"-Yumei ! Ai-....aide-moi !"
Ma crise de panique se fait plus fiévreuse, je crie, je hurle. Je pleure encore plus. Je pète un câble. Je deviens fou. La dernière chose que j'entends est Yumei, qui hurle mon nom.
.
.
.
"-....visage...ses yeux...marques...corps.dommages...blessure...Taishou Yamazaki...oui...cellule...symptômes...attention...dangereux-Docteur, il se réveille."
Je peine à ouvrir les yeux. Ma vue est accueillie par une lumière blanche aveuglante, et les tic-tac d'une horloge accrochée au mur en face de mes pieds me mettent hors de moi.
"-B-512, vous m'entendez ?"
Je décide de ne rien dire, de ne rien faire. Ces gens m'énervent. Les entendre parler m'insupporte. Je veux sortir d'ici.
"-B-512, répondez.
-Ferme ta gueule."
Le médecin me regarde les yeux grand ouverts. Son expression du visage change. Il est passé d'une certaine inquiétude à la colère. Je le vois s'avancer à grands pas vers moi, et me prend par le cou. Il m'étrangle.
"-Vous n'aurez jamais dû dire cela, B-512. Vous savez très bien que cela a le don de me mettre hors de moi.
-Justement."
Il me lâche, un sourire satisfait apparaît sur mon visage. Il plonge sa tête dans ses mains et soupire longuement. Je sais qu'il se retient de me frapper, et j'adore le voir comme cela.
"-B-512, sortez.
-Comment ? dis-je d'un ton hypocrite.
-SORTEZ !
-Avec plaisir."
Je lui adresse mon sourire le plus narquois avant de sortir de son cabinet, en claquant la porte, bien évidemment.
En sortant, je sifflote dans les couloirs, vagabondant entre les portes des cellules, perdu dans les pensées. Une voix m'interpelle. Une voix que je connais mieux que personne et que j'apprécie tout particulièrement. Yumei.
"-Taishou, tu dois rentrer dans ta cellule."
Je me retourne donc et commence à la suivre. Au milieu du chemin je me rends compte de quelque chose : il est probablement déjà là. Je commence à angoisser, à quoi ressemble t-il ? Que va-t-il faire ? Comment va-t-il réagir en me voyant ?
J'arrive enfin à l'entrée de ma cellule, et Yumei me lance ce regard inquiet, voulant dire "Entre, mais reste sur tes gardes, on ne sait pas ce qu'il peut te faire."
Je la regarde avec un air aussi inquiet qu'elle, j'ai peur, je ne veux pas entrer.
Elle ouvre la cellule, j'entre alors dedans. Je vois en premier les murs grisâtres de ma cellule. Je trouvre vraiment cette couleur dégueulasse. Yumei ferme la porte après que je sois totalement entré. C'est bien la première fois que j'ai peur du son que fait cette dernière.
J'observe la cellule, comme si c'était un endroit totalement inconnu pour moi. Je redécouvre chaque partie de cette pièce, pourtant opressante, mais tout aussi intéressante. Quand mon regard se tourne vers ma droite, je fais un bond en arrière en hurlant, pris d'une peur bleue. Une personne me scrute, me fixe, sans cligner des yeux, dans le silence total.
Et cette personne
...est Haru.
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|Schizophrenia|
RomanceTaishou Yamazaki, un jeune meurtrier schizophrène de 16 ans, est enfermé dans un hôpital psychiatrique à Osaka, un hôpital qui ne traite pas ses patients comme il le faut. Cependant, il va avoir un compagnon de cellule, Haru, un psychopathe de 18 an...