Six heures. Heure du réveil. Je me lève, j'ai un sacré mal de crâne. Ce rêve était...tellement bon, mais il fallait qu'il finisse bien évidemment en désastre. Haru n'est pas dans la cellule. Je suis donc seul.
Je décide de me lever et de partir rejoindre Yumei en bas, qui doit forcément m'attendre. J'ouvre la porte, et je me fige d'un coup. Haru était devant la porte. Devant moi. Du sang séché recouvre son corps, il a des bleus, et les larmes aux yeux. Il m'a l'air essoufflé. Je me recule. Que fait-il là ?
"Pourquoi est-ce que tu n'es pas en bas ?", pas de réponse.
"-Réponds-moi !
-...Je t'attendais."
A ce moment, je pense que mon cur va s'arrêter. Pourquoi m'attend-il ? Ses avances ne me laissent pas indifférent ; je sens mes joues tourner au rosâtre. Je ne peux qu'acquiescer à ces paroles, je décide donc de descendre avec lui. Au moment où nous sommes arrivés en bas, Haru se fait attraper et tabasser, tout ça en face de moi.
"-On t'a enfin retrouvé, enflure ! Ne le laissez pas s'échapper !"
Yumei accourut vers moi, et me prit directement dans ses bras.
"-Tu vas bien, Taishou ?
-Pourquoi est-ce qu'ils le frappent ? dis-je, choqué.
-Et bien, il n'a pas le droit de te toucher, il a déjà fait d'une certaine façon."
De quelle façon parle-t-elle ? Il me tenait juste par le bras, pourquoi l'avoir agressé ?
Je décide malgré ça de passer outre, même si cette question me torture l'esprit.
Quatorze heures. Entrevue avec ce nouveau psychologue. La séance n'a duré que vingt minutes. Pourquoi ? Je l'ai décidé. Je ne l'aime pas : ses manières de parler m'énervent et ses façons de faire me débectent. J'ai décidé de partir, en lui montrant mon magnifique majeur avant de claquer la porte, comme à mon habitude.
J'ai passé ma journée dans ma cellule, trop occupé à trouver une réponse à cette putain de question. Haru doit forcément être en train de se faire torturer par les psychiatres et les médecins, mais ce n'est pas ce qui me préoccupe pour le moment. Yumei doit certainement croire que je suis avec ce foutu psychiatre. Je le hais. Je n'irai plus dans son cabinet, qui était aussi celui de Takano, ou mon "père".
Et si ce que Takano m'a dit était vrai ? Et s'il était vraiment mon père ? Son suicide est-il en partie de ma faute ?
Oui Taishou, c'est de ta faute. Si tu n'avais pas fait le con et accepté la réalité telle qu'elle est, il serait probablement encore vivant. Mais tu as décidé d'être un connard.
Je me perdais dans mes pensées quand Yumei toque à la porte. Merde. Elle sait que je suis là.
"-Taishou...?"
Le stress jusqu'au bout des doigts, je lui ouvre la porte. Elle est seule. Aucun infirmier est avec elle. Je l'autorise à rentrer.
"-Il faut que je te parle de quelque chose, me dit-elle, tremblante.
-Et bien, dis, de quoi as-tu peur ?"
Elle commence à pleurer à chaudes larmes. Je décide de la prendre dans mes bras pour la rassurer.
"-Dis-moi tout.
-C'est tellement difficile...
-Ne me dis pas que tu m'aimes, ou que tu es ma mère. A chaque fois que je conteste en refusant la réalité, mes proches sont poussés au suicide. Je ne veux en aucun cas que mes proches, et surtout toi, disparaissent petit à petit car ils développent des sentiments pour moi."
Elle s'immobilise face à mes paroles. Elle me regarde, les yeux grands ouverts. Je me suis peut-être énervé, mais au moins j'ai dit une partie de ce que j'avais sur le coeur. Elle recommence à pleurer. Je la reprend dans mes bras. Elle est devenue inconsolable. Elle a pleuré durant au moins vingt minutes. Au moment où elle s'arrête, elle se relève et se met face à moi.
"-Dis-moi ce que tu voulais me dire.-Haru...
-Oui ?
-Il t'a violé cette nuit. C'est pour cela qu'on l'a arrêté et frappé ce matin."
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|Schizophrenia|
RomanceTaishou Yamazaki, un jeune meurtrier schizophrène de 16 ans, est enfermé dans un hôpital psychiatrique à Osaka, un hôpital qui ne traite pas ses patients comme il le faut. Cependant, il va avoir un compagnon de cellule, Haru, un psychopathe de 18 an...