s e u m u l

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  Le premier objet qui attire mon attention lorsque la porte se referme dans un vacarme insupportable est le minuteur qui m'indique que j'ai très exactement quinze minutes pour trouver le bon code. Comme si seulement trois essais n'étaient pas un assez gros handicap. Je ne perds pas une seconde et entreprends la fouille de la pièce. Le code doit contenir quatre chiffres. Il faut donc que je trouve quatres indices. Il faut préciser que la pièce minuscule est bourrée de cartons sales et déchirés, ils m'empêchent d'avoir une observation bien précise des lieux. C'est en rentrant une main pleine de vers que je trouve le premier indice : un quatre en chinois. Je le reconnais grâce à mon oncle qui est Hongkongais. Je range le morceau de papier dans ma poche et continue mes recherches.

  Le minuteur indique maintenant sept minutes. J'ai trouvé trois indices sur quatres : sept, quatre et deux, tous écrits en chinois. Il ne me reste donc plus qu'un chiffre à trouver. Je jette les cartons déjà fouillés lorsqu'un couteau en jaillit de l'un d'eux et se plante dans mon pieds. Je lâche un atroce hurlement de douleur en me cramponant au mur.

- Ça fait mal putain !

  J'observe avec horreur le couteau planté dans mon pied. Il faut que je l'enlève, et vite. Je me plie en deux et pose mes mains sur le manche et serre les dents avant de retirer le couteau d'un coup sec. Un autre beuglement bien plus fort sort de la barrière de mes lèvres. La douleur en est tellement insoutenable que je m'effondre au sol, le front en sueur. Le minuteur indique cinq minutes.

Je vais vraiment mourir ici ? Alors que tout le monde lutte pour survivre et sortir de ce cauchemar sans fin ?

...

Non.

Ce serait lâche de me laisser plonger dans le désespoir et l'abandon. Je sortirai d'ici, avec tous les survivants.

Un grand cris me coupe dans mes pensées et je rampe rapidement vers la porte. Ce bruit provenait d'une fille, c'est sûr et certain. Je donne des grands coups à la porte alors que les hurlements se font toujours plus nombreux, toujours plus fort. Ma main se laisse glisser contre le bois qui me revient dans cette pièce lorsque le silence revient.

- Oh mon dieu...

  Trois minutes. Il me reste trois minutes et je n'ai pas trouvé le dernier indice. Désespérée, je balaie la salle des yeux. Je lève alors la tête et y trouve un morceau de papier collé au mur.

- C'était là que tu te cachais.

  Avec de gros efforts, j'arrive à me remettre sur mes pieds. J'attrape les premiers cartons qui me passent sous la main et en fait une pile. Puis je monte difficilement sur les cartons et tends la main pour attraper le vulgaire papier. La pile s'effesse rapidement et mon dos cogne le sol dur et froid. Mes yeux se posent sur ma paume de main recouvert de la feuille.

- J'ai réussi...

  Je rampe jusqu'au coffre et m'empresse de réunir tous les chiffres chinois. J'ai un sept, un quatre, un deux et un neuf. Je commence d'abord par les positionner dans l'ordre de découverte, mais un gros son strident m'indique que ce n'est pas le bon code. L'anxiété me venant rapidement, et le temps qui ne cesse de diminuer, je compose une deuxième combinaison avec les chiffres. Le son parvient une nouvelle fois à mes oreilles, comme s'il m'annonçait une mort proche. Je me mords violemment la lèvre inférieure et compose un dernier code, neuf sept deux quatre. Le coffre s'ouvre soudainement, et je sursaute au mouvement soudain. J'en sors alors une clé et marche avec beaucoup de peine vers la porte.

Dix secondes...

Dix putain de secondes pour sortir d'ici.

𝐂𝐥𝐨𝐬𝐞𝐝 𝐒𝐩𝐚𝐜𝐞𝐬₁ - 𝐊.𝐓𝐡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant