Motivation

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D'accord, donc je le poste ici ce texte. Un gars m'a demandé de le poster sur son blog, mais je ne me sens pas prête à ce que mon nom se rattache à celui-ci.

En fait, vous devez savoir grâce à mon dernier post, j'ai réalisé mon rêve un peu comme Avery qui était de représenter mon pays et ça m'a beaucoup apporté, autant de joie que de moment difficile et quand le gars m'a demandé d'écrire le texte, j'étais vraiment indécise sur quoi écrire et j'ai finalement choisi d'écrire sur mon expérience, parce que réaliser un rêve, c'est pas rien et je le souhaite à tout le monde. Que tu sois n'importe qui qui lit ceci, je veux juste que tu en prennes conscience et que quelque soit ton rêve, de le suivre, parce que c'est vraiment la plus belle chose qui peut t'arriver, peut importe le temps que ça prend. Pour être honnête, 4 ans c'est peu. J'ai commencé le Taekwondo à 11 ans, c'est ma 5ième année, bientôt 6 que je le pratique, mais pour avoir mon classement mondiaux en si peu de temps, c'est beaucoup d'entraînement. Pour être honnête, je dois m'entraîner 20heures par semaine, donc c'est vraiment sur ça que je veux mettre l'emphase: c'est que ça prend du temps. Il faut être patient et d'en faire beaucoup. Comme dit Marc Jacobs; Let's do what we love and a lot of it. Sur ce, bonne lecture!

Ce n'est pas que le podium qu'on a, même si plusieurs pense que c'est ça, avec les voyages et les vacances. Ce n'est pas seulement l'histoire de ce petit sourire quand on arrive en classe un matin en disant: oui je l'ai fais, je suis dans l'équipe nationale. Ce n'est pas non plus seulement les moments où je serre mon coach dans mes bras en le remerciant et cette petite phrase que plusieurs cessent de me répéter: t'es chanceuse de vivre tout ça, même si je le suis.

En fait, c'est surtout aussi ces entraînements où mes jambes tremblent et les lendemains où marcher est difficile, où mon corps n'est plus capable de suivre le rythme. C'est aussi l'épuisement à n'en plus finir parce que je viens de compléter une fin de semaine de travail dans le but d'amasser un peu d'argent pour payer mon prochain billet d'avion, ma chambre d'hôtel et les frais de la prochaine compétition. C'est aussi tout ces weekends dans la chambre d'hôtel, les livres ouverts, en silence en train de finir ces numéros de maths avec ce petit stress me rongeant de l'intérieur, songeant au lendemain dans le ring.

Le pire, je dirais que c'est ces entraînements, où je finis les yeux baignés de larme, se demandant ce que je fais ici, avec les meilleurs du pays, quand je ne leur vaux pas. C'est aussi toute ses soirées à m'entraîner pour devenir la meilleure,à manquer les fêtes familiales et les réunions entre amis pour être la numéro 1. Ce qui fait mal, c'est quand tout ses efforts n'ont pas valu la peine et que tu termines, encore, les yeux pleins d'eau, te demandant ce que tu fais ici à te démener comme une folle quand tu n'as même pas gagner.

Parfois, je ne comprends pas ce qui me retiens à rester et essayer. Essayer sans cesse. Ça doit être le plaisir que ça me procure d'essayer, de trouver le problème et réussir à le résoudre. D'enfin réussir ce coup de pied sur lequel, j'ai passé 5 ans à le pratiquer. C'est toute ces petites crises parce que je suis incapable de faire une certaine chose, mais que finalement, ça fini par fonctionner après de nombreuses pratiques, voir années.

Tous ces petits problèmes, j'avais l'habitude de les écrire dans un petit cahier, cacher au fond de mon garde-robe. J'écrivais tout dedans: mes peurs, mes faiblesses, mes moments heureux, les moins bons et mes rêves les plus fous.

Mon plus beau moment, je m'en rappelle comme si c'était hier, parce que ça fait 4 mois. Mon coach m'avait dit: ça augure bien. Mon coéquipier était allé me reconduire et dans la voiture, il me parlait de son expérience, mais pendant qu'il me parlait de ça, je n'avais aucune idée ce qui venait d'arriver dans mes emails. J'étais revenue chez moi, avais entré dans la chambre à ma mère et m'étais assise par terre en lui parlant de mon entraînement. Je suis finalement sortie de sa chambre et c'est quand je suis arrivée au bout du corridor et que j'ai ouvert mon cellulaire que mon rêve venait de prendre forme. Une lettre de confirmation se trouvait dans la boîte de réception de mes emails. Mon nom, mon code d'identification d'athlète y était inscrit et juste à côté la compétition: World Junior Taekwondo Championship- TEAM CANADA. Je suis retournée dans la chambre de ma mère et je tremblais, pleurais. Mon rêve, représenter le canada, venait de prendre forme. Le lendemain, j'achetais mes billets d'avions, ma valise et louais ma chambre d'hôtel pour les 2 plus belles semaines de ma vie.

Je m'étais entraînée tellement fort pour ce moment. Je suis arrivée à l'aéroport très tôt. C'était mon premier vol à vie et je le prenais avec des gens que je ne connaissais point. Ça a été un autre accomplissement pour moi de partir sans point de repère. Chaque soir, j'appelais mon entraîneur, lui racontant ma journée, parce que ça aurait dû être lui avec moi ici. Les entraînements, c'étaient autre chose et juste entendre la voix de mon entraîneur le soir pour me rappeler que j'étais ici pour le plaisir, parce que j'y avais travailler et que je le méritais, ça me faisait du bien. On me sortait complètement de ma zone de confort et je terminais mes entraînements les larmes aux yeux, ne demandant que mon coach pour me rappeler ce que je faisais ici. J'ai tout de même fini par me battre. Ça a été ma pire compétition je l'avoue, c'était pas moi l'athlète sur le plateau, mais une autre que personne ne connaissait. J'avais passé deux semaines là-bas et même si je parle de cette semaine comme si c'était une des pires, ça l'a été l'une des plus belles parce que je me suis réalisée, je me suis trouvée et j'en ai appris plus sur moi-même en 14 jours qu'en 16 ans d'existence. Je suis revenue grandie, une autre personne, meilleure avec des nouveaux amis, des nouveaux objectifs et des nouvelles pensées.

À mon retour, j'avais ouvert mon garde-robe et avais retrouvé mon cahier. Je l'avais ouvert et avais commencé à lire. Je parlais de mes relations avec mes coéquipiers, de mes entraînements, mais il y avait ce petit texte, celui qui m'a ouvert les yeux et fait pleurer, celui que je pourrais ouvrir et lire encore et encore et qui me fera toujours autant pleurer de joie. J'avais 12 ans et j'écrivais sur cette fille qui entre sur le plateau principal de la plus grande compétition du monde, vêtue de son dobok Canada, les lumières en emphase sur son ring et elle, avec son petit stress et son adrénaline qui n'attendaient que ça, ce battre pour sa nation. J'écrivais à 12 ans, sur quelque chose qui se passait 4 ans plus tard. 4 ans plus tard et j'étais finalement cette fille, avec son dobuk Canada, les lumières sur le plateau et cette petite flamme de fighter. Je m'étais toujours promise de représenter le Canada et je l'avais fait fièrement.

C'est à ce moment que j'ai compris, en lisant ce bout de papier que je venais de réaliser mon rêve, que chaque petite médaille dans la boîte où se trouvait mon cahier, que chaque mot écrit dans celui-ci, était un pas de plus vers la réalisation de soi, vers ma réalisation. J'ai aussi compris que c'était quoi être épanouie, c'était quoi ce petit sentiment d'accomplissement, ou plutôt, grand sentiment, j'ai alors finalement compris que j'y étais accro et que j'en voulais encore plus.

Parce que me rendre à mon rêve n'a pas été facile, ça l'a été 5 ans de dur entraînement, de multiples blessures, de beaucoup de sang, de beaucoup de sueur et de beaucoup de pleurs, mais il n'y a rien de ça que je regrette, parce que grâce à tout ces petits moments décevants, je suis ici et plus prête que jamais à impressionner les autres et à m'impressionner. Demain, je serai encore prête à tout recommencer, à pleurer, suer, saigner pour être heureuse, pour me sentir accomplie parce que c'est de cette seule façon que je me sens vivante.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 14, 2018 ⏰

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