Les Ruelles Du Temps⏳☆Terminée☆

Chapitre 60: Dernière nuit.

Les larmes coulent d'elles-même. Je ne les contrôle pas. Je connais la prophétie. Je ne peux plus faire autrement.
Je suis arrivée dans les rues de Londres. Je cours jusqu'à mon ancienne maison. Ma mère m'avait dit que le jour de mes 18 ans j'aurai le droit de prendre sa voiture. Sauf qu'elle est morte avant... Mais le garage est encore là lui. Et la voiture aussi normalement. Les clés sont dans le double fond du pot de fleur devant la porte. Je cours toujours, j'ai failli foncer dans plusieurs personnes, mais je m'en fiche si ils savent ce que je veux faire, ils me stopperont. Sauf que je ne veux pas, je dois le faire. J'arrive enfin dans mon ancien quartier. Ça faut depuis que ma mère est morte que je ne suis pas retournée ici... Trop de souvenirs... Mais je n'ai pas le choix, j'ai besoin de la voiture. Il doit être 23 heures passées, et pourtant il y a encore plein de personne dans les rues. J'arrive enfin devant le garage, le numéro 13, avec les poumons en feu et les jambes en guimauve. Je vois le pot de fleur que je casse par terre pour récupérer plus vite la clé. J'ouvre la porte et il y a bien la voiture de ma mère. Oh mon dieu, je me souvenais pas qu'elle avait une Mercedes.... Je cherche un peu la clé et la retrouve dans une vieille boîte que l'on avait faite, ma soeur et moi, quand on avait 7 ans, je dirais, pour la fête des mères. Je déverouille la voiture et le mets en place conducteur. Je sais je n'ai pas le permis, mais à ce moment-là, je m'en fiche mais à un point astronomique.
Je démarre et me dirige vers l'autoroute. J'allume la radio, je déteste être seule dans une voiture alors ça me fait sentir moins solitaire... Il n'y a plus trop de circulation, c'est bien. J'espère que je ne vais pas me faire chopper par les flics... Au pire, j'utilise le papier psychique... Je roule et je ne pense absolument à rien. Ça ne m'arrive pas souvent. J'ai la tête vide. Je suis maintenant engagée sur l'autoroute, je ne sais même pas vraiment si je suis au dessus de la limitation de vitessz, je ne regarde pas mon compteur. Je pense que oui parce que je dépasse la plupart des voitures. Vous me demanderez sûrement où est-ce que je vais?
Au Pays de Galles! Je sais que je dois aller à l'endroit dont le message parlait. Je fais confiance à cette personne. Je sais ce que je dois faire.
Je ne sais pas depuis combien de temps je roule. Les minutes passent vite. Je me décide à enfin regarder l'heure. 00h00. Ça doit faire un peu moins d'une heure que je roule. Encore une et je devrais arriver. La marque sur mon bras a totalement disparu. Celle de ma promesse avec Lester, bien entendu. Et pourtant je ne sens rien. Peut être c'esg parce qu'elle avait déjà commencé à s'effacer ou je ne sais pas vraiment pourquoi mais ça m'arrange de ne pas souffrir...
Avant même que je ne le remarque, je suis arrivé sur les lieux du site. Il est un peu plus de 1h du matin. Je me gare sur le parking qui indique qu'il me reste environ 3 kilomètres à faire à pied. Bon ben, allons-y alors! Je ferme la voiture et commence à marcher. Je ne pleure plus, je crois que mes réservoirs d'eau sont secs. Je sais aussi que je ne marche pas droit d'ailleurs, je tangue de droite à gauche comme si j'étais bourrée alors que c'est juste parce que j'ai la tête ailleurs. Il y a des lampadaires qui éclairent la route, c'est bien ça. Je crois qu'une autre heure est passée quand J'arrive devant la faille dans le sol. C'est vrai que c'est impressionnant, cette énorme déchirure dans la terre. Je m'approche dangereusement du bord, je dois le faire. Je repasse alors vite les meilleurs moments de ma vie dans ma tête... Je désactive mes pouvoirs et je ne m'effondre pas. Après je n'ai pas beaucoup utilisé mes pouvoirs non plus donc c'est un peu normal.
Je laisse mes pensées divaguer. Je suis maintenant à environ 2 mètres de ce trou. J'avance toujours pas à pas, je regarde fixement devant moi, j'observe l'horizon. Je continue à avancer, j'allais poser mon pied droit dans le vide quand une main m'attrape, m'écarte du vide et me retourne. C'est Lester qui me prend immédiatement dans ses bras.
Lester:- Mais qu'est ce que tu fais???
Moi:- Pourquoi tu m'as suivi?
Lester:- Parce que je t'ai entendu partir et je savais que tu viendrais ici.
Pourquoi tu veux faire ça??? Pourquoi tu veux te tuer???
Moi:- Pour toi, espèce d'idiot!

Il me regarde, interloqué.
Lester:- Quoi?
Moi:- Pour te sauver!
Lester:- Mais pourquoi tu veux me sauver??
Moi:- Je l'ai lue, Lester! Je sais ce qu'il va arriver si je ne fais rien!
Lester:- Mais explique toi! Je comprends rien!

J'essaie un peu de me calmer. En fait ce que j'ai dit avant est faux car mes yeux se sont de nouveau embués et j'ai recommencé à pleurer à gros sanglots.
Moi:- Dedans, il est écrit qu'ils m'utiliseront.... Et pour que j'obéisse, ils feront tout. C'est pour ça qu'ils me cherchent! Je peux changer le monde apparement. Et pour que je fasse le mal et que le monde soit comme ils ne voudraient ils te tueront Lester! Ce n'est pas dit clairement mais je l'ai bien compris! En plus il y a un traître à la confrérie et je crois savoir qui c'est....
Lester:- Et tu voulais donc te tuer??!! Mais pourquoi faire un truc aussi débile?
Moi:- Si je meurs, ils ne te tueront pas pour m'utiliser! Tu sais comme je suis, si il te torture trop, je céderai. Et que se passera t-il alors? Qui te dit que ça  ne sera pas l'apocalypse?? Et puis je ne pourrais pas vivre sans toi.... Alors oui je préfère mourir!

Je baisse la tête, plus je lui parle, plus je sais que ma confiance vole petit à petit en éclat et dans quelques minutes je n'aurai plus le courage de le faire. Enfin si! Je connais les enjeux, je le ferai sans hésiter en fait. Je ferai tout pour éviter tout ça. Comme le disait la prophétie...
Lester met ses mains en coupe et prend ma tête pour que je la relève. Je n'ose quand même pas le regarder.
Lester:- Regarde moi.

Je le fais et je vois que lui aussi pleure. Les larmes ont envahi ses joues, mais pourtant il me sourit, ce sourire qui m'a fait craqué.... Mon torrent de larmes augmentent encore quand je le regarde dans les yeux.
Lester:- Je ne t'en empêcherais pas hein?
Moi:- C'est même pas la peine d'essayer...

J'avais dit ça sur le ton de l'humour. On sourit un peu et il détourne le regard soupire un peu d'un souffle tremblotant. Il repose ses yeux sur moi et j'arrive très bien à lire la tristesse dans ses yeux bleus.
Moi:- Tu comptes rester là à me regarder?
Lester:- Non...

Il m'embrasse et j'accepte avec grand plaisir. On sait tous les deux que ce sera le dernier. Je sens les larmes qui coulent du coup sur nos deux visages. Je sanglote tout en l'embrassant. Quand on se sépare et je le prends vite dans mes bras. Je veux me souvenir de son odeur, de son toucher, de lui...
Moi:- Je t'aime Lester.
Lester:- Moi aussi Harmony, à tout jamais.

Je m'écarte de nouveau et le regarde encore une fois. J'imprime ses traits dans mon esprit, la forme de sa bouche, de ses oreilles, je caresse encore une fois ses cheveux si doux.
Moi:- Tu ferais mieux de partir si tu ne veux pas voir ça.
Lester:- Jamais. Je reste.
Moi:- Et tu comptes faire quoi?
Lester:- Je ne compte pas te laisser seule. Surtout pas maintenant.

Il me lance un sourire triste mais je ne lui rends pas, je n'y arrive pas, pas à ce moment.
Lester:- Souris pour moi une dernière fois, je veux m'en rappeler.

J'obéis.
Moi:- Je vais y aller.
Lester:- Attends, tu n'as toujours pas compris?
Moi:- De quoi?
Lester:- Ce moment, je compte le passer comme on a toujours fait.
Moi:- De quoi tu parles?
Lester:- Tu ne partiras pas seule.
Moi:- Je fais tout ça pour te sauver et tu veux sauter avec moi?!
Lester:- Je ne pourrais pas vivre avec ta mort sur ma conscience. Sans toi ni  moi, ils ne pourront rien faire pour le monde.
Moi:- Tu es sûr?
Lester:- Je. Ne. Te. Laisserai. Pas. Partir. Seule.

Je le regarde et me rapproche alors petit à petit du bord en le tirant avec moi.
Moi:- Ensemble alors?
Lester:- Comme à chaque fois.

On se place et je le serre dans mes bras. On s'accroche l'un l'autre. Je pleure toujours et encore mais silencieusement. Je crois que Lester aussi.
Moi:- On y va...3,2,1...

Et on se laisse tomber dans le vide qui s'ouvrait à nous. Je profite de ce contact comme étant le dernier. On chute de plus en plus vite mais chaque seconde dure une heure. Le sol s'approche dangereusement. Je l'avoue, j'ai peur. Mais je sais que mon choix était le bon. Je ne regrette rien. Je sais aussi que l'on va bientôt tomber à jamais dans les bras de Morphée.

L'avenir du monde est maintenant décidé...