Cela doit faire une bonne heure qu'ils sont partis de la pièce pour sûrement commettre je-ne-sais-quel crime. Moi je n'ai toujours pas bouger. Je suis toujours suspendue à dix ou quinze mètres du sol. Je n'ai toujours rien mangé ni rien bu. Malheureusement mon ventre cri famine depuis dix minutes et je sais que j'aurai beau crier comme une malade en leur demandant de me faire descendre pour manger ou boire, ils me laisseront crever la gueule ouverte. Je ne m'attends à aucune sympathie de leur part.

Tandis que je me rallonge sur la vitre qui me maintient en vie, j'entend la porte s'ouvrir. Je me relève instantanément. Comme tout à l'heure l'homme qui s'avance vers moi est Le Joker. Comme tout à l'heure il me regarde avec des yeux de prédateurs. Comme tout à l'heure je me sens hypnotisée par ses yeux bleus/gris.

Il penche légèrement la tête sur sa gauche tout en continuant de me regarder. Il finit par ouvrir la bouche pour parler:

"- Tu as sûrement faim ?"

Je n'ai pas le temps de répondre que mon ventre se met à gargouiller. Il sourit.

"- Apparemment oui. Bon allez je vais te faire descendre."

Il s'approche d'un gros bouton relié à ma cage vitrée, puis il appuie dessus. Il ne se passe rien mais le Joker se passe en dessous de la cage. Il est son ou quoi ? Il va se faire écraser ! Au pire c'est pas grave, un méchant de moins dans cette ville ne fera de mal à personne ! Soudain je sens le dessous de ma cage s'ouvrir pour ensuite me laisser tomber. Je ne me retient pas d'hurler en pensant au nombre d'os qui vont se casser lors de ma chute mais avant que mes fesses ne touchent le sol, je me sens atterrir dans des bras. Je regarde autour de moi, paniquée, et me rends compte qu'en fait je suis dans les bras du Joker. Son regard me détaille le visage. Je dois dire que vu d'ici il est nettement mieux physiquement que vu de ma cage. Je dois même avouer qu'il est très beau.
Il me pose finalement par terre et se dirige vers la porte tandis que moi je le suis sans rien dire. Nous sortons où entrons dans une pièce qui ressemble à une salle à manger, puis nous passons dans une couloir avec plusieurs portes de chaque côté. Nous arrivons finalement dans la cuisine qui est assez grande et bien illuminé grâce à une grande baie vitrée. Je devine donc qu'on est dans un immeuble et pas dans une maison. D'ailleurs on est assez haut. Bon bref, le plus important en ce moment, c'est pas la taille de l'immeuble, c'est: la bouffe !

Je vois Le Joker commencer à sortir des aliments de plusieurs tiroirs, ainsi que deux assiettes, deux fourchettes, deux couteaux et deux verres. Il sort aussi une bouteille de whisky et commence à en mettre dans les deux verres.

"- Je ne bois pas de whisky.", l'informais-je. 

Il lève les yeux vers moi sans pour autant arrêter de verser l'alcool dans le verre et sourit légèrement.

"- Il y a une première fois à tout.", me dit-il en me tendant mon verre.

Je ne réplique rien et me contente de m'assoir sur un tabouret qui est autour de la table et, par la même occasion, en face du Joker. Il se met ensuite à cuisine. Pendant ce temps, moi je l'observe. Ses cheveux roux qui étaient maintenus en arrière grâce à du gel ou à de la cire, sont maintenant en train de se décoiffer et de se balancer de gauche à droite en même temps que ses mouvements de tête. Il ne porte pas des habits extravagants, comme il en a l'habitude, il porte seulement un pantalon noir, une chemise blanche et des chaussures noires cirées. Le Joker est un personnage très compliqué et troublant. Nous, les gens ordinaires de Gotham, nous le voyons comme un tueur et un psychopathe sans âme et sans pitié. Mais quand je le vois comme ça, je vois une personne normale.

Je continue de le regarder sans aucunes retenues mais apparemment il doit se sentir observé car il relève la tête vers moi. Je tourne directement les yeux mais malheureusement pour moi il m'a déjà vue.

"- Pas la peine de tourner les yeux, beauté. Ça ne me dérange pas que tu me regardes.", sourit-il tel un prédateur.

Je ne dis rien et me contente de regarder mes mains sur la table.

Au bout de quelques minutes, je lève la tête pour croiser son regard qui ne m'a pas quittée.

"- Je suis restée combien de temps dans la cage vitrée ?"

Il se remet à cuisiner tout en faisant mine de réfléchir.

"- Tu es restée trois jours, je crois."

Autant que ça !? Ils ont du mettre une forte dose de somnifères dans la seringue. J'hoche simplement la tête en guise de réponse.

Au bout de dix minutes, il me dit que c'est prêt. A peine il eut le temps de me poser l'assiette sous le nez que je m'empare des couverts pour commencer à manger. Le Joker remarque que je plus affamée que ce qu'il ne pensait et il en rigole. Je n'y prête pas attention et je continue de manger.

*Ellipse du repas*

Après avoir bien mangé, je me balade dans la cuisine qui est reliée à un petit salon. Contrairement à ce que j'aurai pensé, la maison du Joker est bien rangée et est propre. Je me l'imaginais plutôt avec du sang sur les murs et des graffitis de partout, avec des murs de couleurs sombres et peu de fenêtres. Mais c'est finalement tout le contraire, comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences.

J'entends dans l'appartement une porte claquée. Soudain des pas se dirigent vers le Joker, qui fais la vaisselle (Oui oui vous avez bien lu, il fait la vaisselle), et moi. Après quelques secondes, la porte s'ouvre sur le reste de mes kidnappeurs. Ils me sourient tous un par un et partent s'asseoir sur les canapés et fauteuils qui sont dans le petit salon, c'est-à-dire, là où je suis.
Je ne peux m'empêcher de leur poser une question.

"- Alors, vous avez réussi à contacter mon frère ?

- Non, malheureusement. On dirais que vous allez passer beaucoup de temps en notre compagnie, chère Gya.", me dit le Pingouin avec un sourire qui se voulait sûrement rassurant.

Super...

Mon Amour De PsycopatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant