Partie 1 - Chapitre 6

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Arvel, son gros sac sur l'épaule, descendit de l'avion à la suite de ses parents. Un courant d'air frais s'infiltra sous son tee-shirt et il frissonna en se disant qu'il faisait meilleur en Angleterre. Son portable dans la main, il désactiva le mode avion et constata qu'il avait reçu plusieurs messages de Thomas. Malgré lui, son cœur se serra. Il le connaissait depuis toujours. Cela lui faisait de la peine de savoir qu'ils ne seraient plus ensemble.

Arvel, le pas traînant, sortit de l'aéroport avec Wilfrid et Cherie. Une voiture était là et les attendait. Un chauffeur était placé devant et tenait une petite pancarte où leurs noms étaient inscrits. Ils montrèrent tous à l'intérieur du véhicule. Arvel était à l'arrière avec Cherie, tandis que Wilfrid était devant avec le chauffeur.

Tout le long du trajet, Arvel avait le nez collé à la vitre. C'était la première fois qu'il visitait la France. Ils allaient vivre dans une petite ville proche de la campagne dont il avait oublié le nom. Il trouvait l'environnement de plus en plus beau au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient de l'aéroport. Ils arrivèrent devant leur nouvelle maison après une petite heure de route.

Arvel fut le premier à descendre. Il ne prit même pas la peine de récupérer son sac qui se dirigeait directement vers la maison. Elle était isolée des autres de part d'énormes buissons et arbres qui l'entouraient. Le jardin avant – et même arrière – semblaient tous deux immenses. La maison, quant à elle, était plutôt petite. Elle était de plein pied. Arvel s'empressa d'entrer. Il parcourut chacune des pièces avec contentement. L'entrée débouchait directement dans un grand salon-salle à manger-cuisine américaine. Au fond se trouvait une baie vitrée qui mangeait tout un pan de mur et qui donnait un accès direct au jardin.

Deux couloirs menaient séparément l'un à droite et l'autre à gauche. Arvel prit d'abord celui de droite. Cela menait à une grande salle de bain, une belle chambre lumineuse et un bureau. L'autre couloir menait à deux autres chambres et une autre salle de bain. Arvel savait déjà qu'il hériterait de l'une des deux. Ses parents prendraient sûrement la chambre isolée des autres.

Arvel sortit rejoindre Cherie et Wilfrid. Ils parlaient avec le chauffeur dans un français assez bancal. Arvel sourit en se disant qu'il parlait mieux cette langue qu'eux. Il récupéra son sac et retourna à l'intérieur de la maison. Il choisit la chambre la plus spacieuse entre les deux du couloir de gauche. Elle donnait une vue directe sur le jardin et possédait également une baie vitrée. La chambre était lumineuse et spacieuse. Il y avait un lit double au centre de la pièce. Une armoire et un bureau se trouvaient en face. Au sol, un doux tapis en poils se trouvait sur le parquet. Il y avait également une petite bibliothèque dans un coin.

Arvel posa son sac sur son lit et commença à le défaire. Ils – lui, Cherie et Wilfrid – avaient pris de quoi tenir quelques jours le temps que leurs affaires soient livrées. Il les rangea dans son armoire, avant de retourner s'asseoir sur le matelas. Son téléphone dans les mains, il composa le seul numéro qu'il connaissait par cœur. La tonalité cessa presque immédiatement :


- Allô !


Arvel sourit.


- Salut, Tommy.

- Comment s'est passé ton vol ? Tu vas bien ? C'est beau ? Tu me manques...


Arvel soupira. Il passa une main dans ses cheveux.


- C'est bien, oui. Même si je préfère largement l'Angleterre.

- C'est parce que je ne suis pas là, rit Thomas.


Arvel sourit simplement.


- Tu m'inviteras ? demanda timidement Thomas.

- Tu veux venir ? dit malicieusement Arvel.


Il pouffa en l'entendant soupirer de manière exagérée. Arvel se leva, toujours avec son portable dans la main, et extirpa un dernier objet de son sac. Il le posa sur sa table de chevet.


- Regarde, reprit-il à l'adresse de Thomas.


Arvel éloigna son téléphone de son oreille pour prendre une photo. Il l'envoya immédiatement à son ami. Il patienta quelques minutes le temps qu'il la reçoive, avant d'entendre Thomas s'exclamer :


- Oh !


Arvel rit encore. C'était un cadre photo contenant un cliché des deux garçons, prise il y a un moment déjà. Arvel faisait la tête dessus, tandis que Thomas grimaçait avec amusement. Il ne savait pas pourquoi, mais il l'aimait beaucoup.

Arvel reprit :


- Comme ça, d'une certaine manière, tu seras toujours avec moi.

La Prophétie d'Arvel - II [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant