18.

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Je me suis levée tôt pour être prête à aller au café ce matin. Je dois y aller. Si je reste enfermée, que ce soit seule ou entourée, je vais finir folle. Alors voir du monde et travailler va peut-être m'occuper l'esprit.

J'aimerai seulement ne pas y penser. Rayer ce moment de ma mémoire. L'oublier. Et même si une grande partie de moi sait que c'est totalement impossible, j'y crois. C'est très contradictoire, je le sais, mais je n'ai pas le choix. Je dois avancer même si cela devient dur, encore une fois. Je ne dois pas céder et montrer que je suis assez forte pour tout surmonter. Je vais le faire.

Une chaude main se place autour de ma taille et de douces lèvres m'embrassent la joue. Je souris en reconnaissant le parfum d'Harry. Il est déjà habillé et près à partir travailler, lui aussi.

« Tu te sens capable d'y aller? » me demande t-il d'une petite voix sans lâcher mes yeux pour essayer de capter chaque sentiment que je pourrais ressentir.

J'hoche la tête.

« Appelle moi si jamais tu as besoin de rentrer ou s'il y a quoique ce soit, » il reprend, « le magasin n'est pas si loin du café, je peux venir rapidement. »

« Ne t'en fais pas, » souriais-je du mieux que je le peux, pour essayer de le rassurer, « j'y arriverai. »

Il me sourit.

« Passe une bonne journée mon ange, je t'aime. On se voit ce soir chez James. »

Il dépose un rapide baisé sur mes lèvres.

« Je t'aime aussi, Harry. » répondis-je doucement avant qu'il ne s'éloigne de moi pour finalement sortir de la cuisine.

Je ne perds pas de temps et me dépêche à mon tour de sortir de l'appartement de Michael — qui dort encore. Je lui ai laissé un petit mot en lui expliquant que nous ne dormirons pas chez lui une seconde fois, et qu'il ne devait pas s'inquiéter parce que tout va bien.

C'est un mensonge, je le sais très bien, mais je me dis qu'à force de le penser, il deviendra réalité. Qui sait.


****

Je suis étonnamment fière de moi. Mis à part quelques sursauts quand il arrivait à Aaron de poser ses mains sur mes épaules pour me taquiner, je gérais bien la chose. Je ne sais pas comment, mais je j'ai fais.

J'ai réussi à ne pas faire de crise d'angoisse. C'est ce dont j'avais le plus peur.

Je termine ma journée à 20:00. Harry m'a envoyé un message en me disant de le rejoindre devant un parc, où il m'a indiqué l'adresse. Durant tout le trajet vers celui-ci, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. Harry et moi n'avons pas eu de soirées en tête à tête depuis longtemps.

Quand je me gare sur le parking de celui-ci, je remarque qu'il m'attend sur un banc. Je le rejoins rapidement en embrassant furtivement ses lèvres.

Ce n'est pas que le contact avec Harry me gêne, c'est juste que j'ai encore du mal à m'imaginer que quelqu'un me touche, même si c'est Harry et que je lui fais totalement confiance. Je prends sur moi pour faire des efforts tout de même.

Je fais du mieux que je le peux.

« Comment s'est passé ta journée? » me demande t-il doucement, par dessus le silence qui résonne dans ce parc.

« J'ai réussi, » souriais-je.

Son visage s'illumine, ce qui me procure une vague de frissons dans le bas de mon dos. Le voir avec tant de satisfaction sur son visage est tellement... magique.

« Je suis fier de toi, » souffle t-il en m'embrassant le front.

Ses bras s'enroulent autour de mes épaules et il me tire doucement vers lui. Je respire silencieusement son odeur qui me rassure d'une façon dont rien n'est capable de faire la même chose. Sa présence aussi me rassure. C'est dingue comme le savoir près de moi peut totalement changer mon humeur.

« Pourquoi m'as-tu demandé de te rejoindre ici? » lui demandais-je après m'être retirée de son étreinte.

« J'avais envie de passer du temps avec toi, sous les étoiles. »

Son sourire ne cesse de s'agrandir au fur et à mesure de ses paroles. Il glisse sa main dans la mienne et m'entraîne dans sa marche quand il se dirige à l'intérieur du parc.

Nous faisons quelques pas avant d'arriver vers un espace remplis d'herbe, pour s'y asseoir. Je relève la tête, mon visage s'offrant pleinement aux étoiles et à la Lune qui elle, éclaire énormément le parc plongé dans cette nuit fraîche de Janvier.

J'allais dire quelque chose mais une main s'est plaquée contre ma bouche, et mon corps s'est fait tiré vers l'arrière, loin d'Harry. Je n'ai pas le temps de tout assimiler dans ma tête quand je vois deux grands hommes se ruer sur Harry pour le pousser violemment, le faisant tomber par-terre. Sa tête heurte le sol, ce qui lui fait lâcher un gémissement de douleur. Mon cœur se fend tandis que ma respiration est de plus en plus incontrôlable.

Je me débat du mieux que je le peux, mais son bras s'enroule autour de mon cou, m'empêchant de faire tout mouvement sinon il serre son bras, ce qui me fait tousser fortement.

Mon cœur se stoppe au moment où le pied d'un des deux hommes autour d'Harry, rencontre l'estomac de celui-ci qui se plie en deux.

Son prénom s'échappe de mes lèvres dans un cri que je ne peux que qualifié de terrifiant. Les coups s'enchaînent et je suis spectatrice de cette horreur, sans pouvoir bouger.

L'homme derrière moi retire son bras autour de mon cou, me laissant plus d'espace pour essayer de respirer correctement.

Mais ce fut un court moment puisque quelque chose de froid se pose sur ma tempe, avant de faire un bruit aiguë qui fait tourner la tête des deux hommes — y comprit celle d'Harry, ensanglantée — vers moi.

Je ne veux pas y croire.

« T'as faillit tuer un de nos potes avec ta merde, » crache l'homme derrière moi, « tu nous as manipulé comme des merdes. »

Les yeux d'Harry rencontrent les miens et je ne saurais décrire le sentiment qui les traverse. Alors, j'appuie mon regard dans le sien pour qu'il comprenne que je ne saisie pas ce qui est en train de se passer.

De quelle merde parlent-ils?
Harry connait ces hommes?
Pourquoi sont-ils aussi violents?

Et pourquoi, bordel de merde, ai-je un révolver collé sur la tempe?

« T'aimerais qu'on te fasse la même chose, hein, » il appuie d'un coup fort, avec l'arme sur mon visage, me faisant grimacer, « tu mérites qu'on la butte devant tes yeux. »

Les larmes coulent le long de mes joues sans s'arrêter. Je ne sais pas quoi faire. À vrai dire, je ne peux rien faire à par assister à toute cette scène d'horreur. Une rivière de sang coule le long du visage d'Harry — son arcade s'est ouverte et ne cesse de saigner. Son nez doit faire la même chose mais d'ici, je ne vois plus grand chose à cause de ma vision brouillée par les larmes. Je tremble de plus en plus fort.

Et je ferme les yeux, ne voulant plus penser.

thank you - hs. (III)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant