Partie 15:

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Point de vue de Kilyon.

Je me sens pire que mal.
Nata...
Ma Nata...
Si c'est vrai, alors c'est de ma faute. J'arrive pas à croire qu'elle soit morte. Morte carbonisée. Comme mon père. Je suis certain que c'est de sa faute. Cet homme que je cherchais à fuir s'est vengé sur Nata.
Elle était sûrement venue pour que je lui explique la situation, et pour son plus grand malheur, il l'a trouvé et a déchargé sa haine sur elle.
Le journal dit aussi que la disparition d'un jeune homme du même âge a été déclaré. Ça me conforte dans l'idée qu'elle était avec Alexandre.
Et peut-être, lui au moins, a réussi à s'enfuir.
Mais Nata... Elle n'a pas eu cette chance. J'ai tellement mal. C'était ma meilleure amie. Ma princesse, une sœur d'une autre mère. Et elle est partie, par ma faute. Je me sens franchement pas bien. J'ai envie de pleurer. Pour la première fois depuis le deuil de mon père, je ressens le besoin de pleurer. Et de pleurer sérieusement. La situation a échappé à mon contrôle. J'ai rien suivi.

- Kilyon... Commence Serena. Rentre! Ta mère s'inquiète pour toi.

Après avoir lu l'annonce dans le journal, on avait plus vraiment le cœur à manger. Donc on a fait emporté et on a cherché un motel où se loger pour la nuit, pas non plus très envie de voler pendant des heures.

- Kilyon... Continue Serena.

Je suis sorti prendre de l'air. Donc je suis sur le balcon même. Serena a été la seule à essayer de venir me parler. Je pense que les autres avaient trop peur que je parte au quart de tour.

- Elle voulait être chirurgienne. M'exprimais-je enfin. Elle n'avait que 17ans. Elle était si jeune.

Elle m'écoute simplement, sans m'interrompre. Elle me laisse me libérer.

- On était toujours en compétition et pourtant si proches. Je continue. Si c'était pas moi le premier, c'était elle. Et lorsque j'avais une meilleure note qu'elle, elle se mettait à bouder. Je me mets à rire, un rire qui se transforme vite en sanglot. Elle adorait s'occuper de pleins d'activités en même temps. C'était son truc. La plus timide du trio, ma protégée.

Très vite, une main se pose dans le bas de mon dos, et bientôt je me retrouve pris dans une étreinte par derrière. C'est sûrement Serena. Je peux sentir son parfum lorsqu'elle pose sa tête sur mon dos en resserant son étreinte.
Je suis incapable d'esquisser le moindre mouvement, je me contente alors de regarder l'horizon sans prendre la peine de retenir les larmes qui me brûlent les yeux.

Une petite heure est passée, ou deux je n'en sais trop rien.
J'ai senti Serena frissonner derrière moi et ça m'a fait prendre conscience qu'il fait un peu frisquet.

- Tu devrais rentrer, moi j'ai encore besoin de me souvenir. Lui dis-je.

Aucune réponse!

- Tu es têtue je le sais, mais écoute moi pour une fois, tu vas finir par attraper froid.

Toujours pas de réponse.

- Serena?

Je lui prends l'une de ses mains qui est autour de ma taille. À peine l'avais-je retiré qu'elle se laissait quasiment tomber. Je me suis tourné à temps pour l'empêcher de s'écraser au sol.

- Serena?!!!

Je voulais lui tapoter la joue, mais je remarque qu'elle respire lentement et à intervalle constant. Pffff!

- Idiote! Elle s'est endormie debout.

Ses joues se teintent de rouge presque pivoine. Et son nez commence à couler. Elle est entrain d'attraper froid.
Je la porte en mode princesse et la fait entrer à l'intérieur de ma chambre. Normalement elle occupe la chambre en face avec Leysie et Kiala, et ma mère est avec moi. Lewis est en vadrouille, sûrement perché dans un arbre. Il ne voulait pas prendre de risques. Seulement, la chambre des filles me paraît trop loin, je l'allonge alors sur mon lit et la couvre du mieux que je peux. J'augmente la température du chauffage et m'empresse de prévenir ma mère et Leysie.
Après ça, j'ai voulu retourner voir Serena mais Leysie m'a quasiment couru après.

La Guerre Des ClansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant