Le cimetière des papillons

Chapitre 1

  Je regardes cette photo une dernière fois avant d'entrer dans la salle d'opération, Alex est là, à mes côtés. Il me prend la main et me dit d'être forte, qu'il viendrait me voir tout les jours avec de jolies fleurs bleues, j'adore le bleu. Alex c'est mon petit copain, je l'aime beaucoup mais depuis que je lui ai annoncé que j'allais être opéré à cause de ce fichu cancer, je le trouve distant. Mais je ne vais pas lui en vouloir, lui au moins est venu, c'est bien le seul d'ailleurs, papa et maman travaillent, ce sont les patrons d'une énorme entreprise, mais au moins grâce à ça ils ont pu payer l'opération. Je leurs doit beaucoup, heureusement qu'ils sont là. Depuis que je suis petite ma santé est très fragile à cause d'un certain virus étrange, du coup je tombe facilement malade, c'est pour cela que je n'avais pas trop le droit de sortir et que je n'ai pas beaucoup d'amis. En fait depuis que je sort avec le mec le plus beau et charismatique de mon école de …., c'est plutôt le contraire, j'ai beaucoup d'ennemis, et ce n'ai pas faute d'avoir essayée d'être appréciée…
  Je stresses en regardant les portes de ma chambre d'hôpital, à tout moment un infirmier peut surgir avec un lit et m'emmener avec lui dans cette fameuse salle qui pu le désinfectant et les blouses toute neuves et stérilisées des chirurgiens. J'ai de quoi stresser, heureusement le cancer est dans ma jambe droite, et pas dans une partie vitale, je sais donc que je ne vais pas mourrir mais ils vont devoir m'enlever ma jambe, certain disent "amputer" mais je n'aimes pas ce mot, je le trouves moche et plutôt déprimant.
"Bon alors, t'es prette ? me demande Alex.
-Non, je vais pas y arriver, je stresse trop; dis-je la voix tremblante.
-T'inquiète pas poussin, ils savent ce qu'ils font, ils ont pas fait 10 ans d'études pour rien; me rassure Alex.
-Mais, mais imagine qu'ils oublient comment on fait ! Ou qu'ils oublient de refermer et que je me vide de mon sang ! Han… Ou le pire ! Imagine qu'ils se trompent de jambe ! paniquais-je.
-Et imagine que tout se passe bien et que tu reviennes là totalement guérie; me fais remarquer Alex.
-Ouais, aussi ; dis-je en prenant un marqueur noir; mais on est jamais sûr de rien." Je lève le bas du truc moche qu'ils m'ont donnés en guise de pantalon et écris en grosse lettre bien visible "PAS CELLE-CI !" sur ma jambes gauche, et "OUI, C'EST CELLE-LÀ" sur la droite. Comme ça je suis sûr qu'ils ne se tromperont pas. Je montres à Alex et il éclate de rire. "T'es vraiment un sacré numéro toi !" me dit-il en gloussant. Je lui renvoie un sourire et m'apprête à le charier quand on toque à ma porte.
"Salut Nao, alors, are ready ?" c'est Lise, une infirmière super sympa. Je l'aimes bien, mais là je ne peux pas m'empêcher de faire la grimace en voyant le lit à roulette.
"Mouais… dis-je en m'asseyant sur l'engin maudit.
-Attend…; Alex prend ma jambe droite et l'embrasse ; Adieu petite jambe." Je rigoles et me laisses emmener sur le chariot des enfers.
"À plus poussin ! me lance Alex accompagné d'un signe de la main.
-Bye !"
Je lui rends son signe de main mais il ne le voit pas car son téléphone sonne, si je n'avais pas été aussi stressé et si je ne faisais pas confiance à Alex, je jurerais avoir vu le nom de Sana s'afficher sur l'écran, mais c'est impossible, ils ne se parlent plus depuis plusieurs mois. Je suis encore moins sûr de moi quand il me semble entendre "C'est bon, elle est partie" , mais ce ne doit pas être lui, sûrement quelqu'un qui a la même voie, il n'empêche que ça m'intrigue quand même, je lui en parlerais après.

  Lise me conduit jusqu'à la salle d'opération, sur son fidèle lit à roulette, au fur et à mesure que l'on avance j'ai de plus en plus peur. Quand soudain j'entends une étrange mélodie, je me redresse d'un coup et tend l'oreille… Cette musique. Je la connais, je l'ai déjà entendue, c'est…
"Heya petite Nao !
-Ah ! je sursaute en sentant une main sur mon épaule.
-Hé, du calme ce n'est que moi; me dit le jeune homme."
Cet homme c'est Silvain, un infirmier aussi, derrière lui se tien Isabelle et Laurent, eux aussi font partis de cette fameuse secte, la secte des Infirmier. C'est comme ça qu'ils se nomment eux même. Je connais quasiment tout le monde ici, je viens tout les mercredis, mais je suis tout de même étonnée de les voir là.
"Et que me vos la visite du prince des Infirmiers ? demandais-je ironiquement en fesant mine de faire une petite courbette.
-Le "Prince" et nous on voulait venir faire nos adieu à ta jambe; dit Isabelle; mais tout le monde n'a pas pu venir.
-C'est pas grave, ça me fait déjà super plaisir; fis-je, émue.
-Aller, c'est l'heure; fait Lise.
-A plus tard !
-Courage Nao !"

  Lise me fait entrer dans le bloc et me prépare.
"Allez ma puce, on se revoit plus tard."
J'ai de plus en plus peur, l'anesthésiste s'approche de  moi et me parle en me rassurant.
Il me montre avec quoi il va m'endormir et comment. Ensuite il me dit de fermer les yeux et qu'il comptera jusqu'à trois, à ce moment là je dois penser à un bon souvenir. Je n'ai pas le temps de réfléchir qu'il est déjà arrivé à trois, je prend le premier souvenir qu'il me vient, et étonnamment ce n'ai pas le jour de mon premier rendez-vous avec Alex, ni celui où je suis allée à Disneyland… mais un souvenir que j'avais caché tout au fond de ma mémoire, celui que je n'ai jamais raconté à personne, celui qu'une étrange mélodie à réveillé... Ce souvenir d'une belle chevelure dorée… et de mon vrai premier amour, de se sentiment interdit encore enfouie au plus profond de mon ventre… Celui de mon premier baiser… avec une fille.