Hèle

Prologue

« Celui qui le tient entre ses mains peut choisir de l'utiliser pour le meilleur comme pour le pire.
Seul celui qui le trouve, pourra en moin d'une seconde se retrouver à n'importe quel endroit sur la planète.
Uniquement celui qui le possède pourra faire fonctionner, ce qu'il renferme.
Celui qui le détient prendra ou non le pouvoir d'ôter la vie de bon lui semble. »

Et rien d'autre, pas de mode d'emploi, c'est vrai que ça m'aurait beaucoup facilité la tâche. Simplement ces quelques phrases. Pourtant je le tient bien entre mes mains, je l'ai trouvé, je le possède et je le détient. Je n'arrive pas à comprendre le sens de ces phrases. La fatigue qui m'accable y est sûrement pour quelque chose.

Je me remets à avancer pour chercher un endroit calme pour la nuit. Au loin, dans cet immense désert, je vois une sorte de grotte dont l'entrée est éclairé par les lumières de la nuit. Je m'approche et je me couche, c'est très étroit et le sol est très froid et dur. Je suis bien loin du temps où je dormais dans mon lit douillet que j'avais même parfois du mal à quitter. La nuit est calme, trop à mon goût. Malgré cela, en l'espace de quelques secondes ma respiration ralenti et je plonge dans un sommeil profond.

Le lendemain, je me fais réveiller par le bruit d'un avion passant dans le ciel. Je prends soin de ne pas sortir de ma cachette avant qu'il ne soit passé. Je me lève et contemple le ciel en songeant à tout ce qu'il m'est arrivé. L'objet est toujours à côté de moi. Je l'observe à nouveau en réfléchissant à ce que je vais pouvoir en faire. Si j'en crois les pouvoirs qu'il renferme je pourrais libérer ma famille et enfin repartir.

Cette triste défaite à laquelle j'ai assisté m'a terriblement démoralisée. Il n'y a rien d'autre que moi et ma famille qui compte plus pour moi maintenant. Je suis prête à tout pour les sauver. Je veux qu'ils aient une meilleure vie. Encore faudrait-il que je ne soit plus dans ce dessert et que je réussisse à me téléporter.

Je me remets donc en route tout en essayant de toutes les façons possibles de faire fonctionner le joyau. Je le secoue, le retourne dans tous les sens pour en percer le secret. Mais malheureusement rien ne se passe. Malgré toutes mes tentatives, je suis toujours en fuite et je n'ai rien, ni personne pour me sortir de là.

Vais-je connaître le même triste destin que mes chers parents ? Je n'en sais rien, mais en tout cas je m'en rapproche dangereusement. Je me remets à penser à mes anciennes rêveries, aller explorer le monde, pour peindre de tous autres paysages, voire les dunes de sable bleu d'Ortiane. Peut-être n'en aurais-je jamais l'occasion ? Je ne pourrais peut-être jamais le revoir, j'ai placé trop d'espoir sur un simple cailloux.

Je continue à essayer mainte et mainte fois jusqu'à que je sois tellement épuisée que je n'arrive plus à penser. Je continue de réfléchir mais j'arrive à peine à me concentrer et je commence à ressentir la faim. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu un vrai repas et j'ai du mal à me rappeler du goût des plats que ma tante me préparait.

Soit je continue à me lamenter, soit je continue à me battre. Mais comment se battre quand on est seule. Quand les seuls personnes qui peuvent se rapprocher de vous sont les ennemis qui vous traquent. Ceux qui sont capable de tout pour récupérer l'objet de leur désir. Vous vous demandez s'il y a vraiment un but à tout cela. À quoi bon si au final on fait plus de mal que de bien ? Dois-je le laisser derrière moi pour goûter aux plaisirs de la liberté ou continuer d'en chercher les mystères ? De toute façon ils ne vont peut-être pas non plus réussir à l'utiliser. Je n'y ai pas encore bien réfléchis.

La nuit est tombée et j'ai du mal à m'endormir, je voit encore son visage, imprimé dans mon esprit comme s'il veillait sur moi. C'est l'une des seules choses qui me permet de tenir. Je me retourne sans cesse dans mon sommeil, sans savoir si c'est cette faim insoutenable ou bien le son du vide qui m'entoure qui m'empêche de trouver le sommeil.

Pris d'une pensée inattendue je me réveille en sursaut. Peut-être que je suis sur la mauvaise voie, j'ai peut-être cherché au mauvais endroit. Il reste sûrement un espoir insoupçonné. J'ai sûrement mal réfléchis au sens de la lettre. Mes parents n'aurait pas voulu que n'importe qui ait accès à ce pouvoir. Ils n'auraient jamais écrit clairement ce qu'ils avaient derrière la tête. Je vais certainement dans la mauvaise direction c'est d'autre chose dont ils parlent. Je dois trouver autre chose.