Hèle

Chapitre 1 : L'anniversaire (part.2)

Après 15 minutes de voiture durant lesquelles aucun mot n'est sorti de notre bouche, nous sommes enfin arrivées à la fête. On se met à marcher pour atteindre le lieu de fête.

— T'es sûre qu'on est au bon endroit, on est jamais venues ici ? demandé-je.

— Oui, en fait c'est un nouvel hôtel, il a ouvert hier, c'est la fête de l'inauguration.

— Ils ont encore construit un hôtel, je pensais que c'était finis, questionné-je.

— C'est jamais finis avec eux.

J'aperçois un groupe de jeunes de notre âge s'approcher de l'hôtel, ils sont vêtus de blousons en cuire noir, ils portes des bottes et des jeans. Je les vois s'agripper aux balcons des chambres qui semblent inoccupées. Ils commencent à grimper et je cours vers eux en faisant des signes pour les en empêcher. Mon appel semble les interpeller. Je continue ma persuasion :

— Ne montez pas, si la sécurité vous trouve vous courrez un grand risque. Le rois a organisé cette fête.

— Et alors c'est bien pour ça qu'on veut la gâcher. Pourquoi est-ce qu'on t'écouterait ? répond l'un d'entre eux.

— Parce que c'est mon anniversaire, c'est pas tous les jours qu'on a 18 ans, je voudrais pas qu'on le gâche, faites le pour moi, répondis-je pas du tout convaincu de mon argumentation.

— Écoute, t'inquiète pas il va rien t'arriver, c'est à Ragon qu'on en veut.

Il se remet à grimper aux barrières.

— Attendez ! Je suis l'une des vôtres. Je suis aussi une Atcache je vous le jure, affirmé-je pas très sûre de moi.

— Hèle arrête tu vas nous attirer des ennuis, se plaint Jakita en essayant de m'attraper par l'épaule.

Je m'éloigne rapidement d'elle et il relance :

— Ah oui, toi une Atcache ? se moque-t-il. C'est une bien belle robe de soirée que tu porte. Ce sont tes parents qui te l'on achetée ?

C'est en riant qu'il recommence à grimper au balcon. Celui qui à déjà atteint le dernier balcon, se tient debout pour aider les autres à grimper. Il se retourne d'un coup et dit à l'un de ses complices :

— Il y avait quelqu'un dans la chambre, s'exprime-t-il d'un air dubitatif et plutôt anxieux.

— Elles sont toujours là ? questionne celui qui a du mal à s'agripper à la façade.

— Oui c'est bon, répond l'autre.

Je me détourne d'eux sachant pertinemment que je n'arriverai pas à les convaincre. Je me sent soudain extrêmement male après avoir entendu leurs propos. Je n'ai pas mentis, je suis bien une Atcache, il est vrai que  j'ai eu la chance d'avoir été élevée par ma tante Janisse et mon oncle Guir. Depuis, je suppose que je ne suis plus considérée comme tel.

Les Atcaches, comme moi, sont tous les enfants orphelins des parents qui se sont opposés au système pendant la première guerre de Miposa. Ils travaillent sous l'autorité de Ragon. Ils y en a beaucoup comme eux. Il y a 15 ans, tous les opposants au système se sont fait exécuter. Après cela le rois s'est servi d'eux à des fins commerciaux. Sauf pour certains d'entre nous que la famille a accepté d'accueillir. Ils sont considérés comme les bandits de la ville, mais je ne peux m'empêcher de penser que je serais l'une des leurs si je n'avais eu personne. Jatika me regarde l'air désolée :