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Je me réveil en sueur, tremblante de peur, le cœur battant et la respiration saccadée. J'essaye de reprendre contenance en m'habituant à la faible clarté dans ma chambre. Mes hurlements m'ont cette fois tiré de mon cauchemar, trois fois cette nuit, mais celui la fut pour moi le pire. Nathanael m'avait retrouvé et je payais chèrement les conséquences de ma disparition et du temps qu'il avait perdu en me cherchant. 

Je soulève mon t-shirt et ne découvre aucunes nouvelles marques sur mon corps, tous ces coups qu'ils m'assénaient ne font pas partie de la réalité mais bien de mon cauchemar. Les larmes coulent et je ne peux les retenir tellement la souffrance que j'ai ressenti est atroce. 

Comment peut-il me faire encore autant de mal alors qu'il est à des centaines de kilomètres de moi et qu'il ne sait pas où je suis ? 

 Ses cris résonnent encore dans ma tête, mon cuir chevelu me brûle à force d'avoir été tiré, mon corps me lance à cause des nombreux coups... mon estomac se révulse et je cours jusqu'au toilette pour vomir tous ce que je peux, c'est à dire pas grand-chose.

Je me redresse et m'asperge le visage d'eau froide, pour tenter de retrouver un semblant de calme. Me forçant à me regarder dans la glace, je ne découvre aucune nouvelle marque, aucune nouvelle rougeur, tout me confirme que tous ce que je ressens n'est pas réel et faisait bien partie d'un énième mauvais rêve.

Un songe peut-il faire autant de mal ? 

Le cauchemar et la réalité se sont tellement bien mélangé qu'aucun des deux ne se dissocie clairement. Un coup d'œil à mon réveil, il n'est que six heures du matin, je m'habille rapidement d'un leggins et d'un t-shirt et sors rapidement de la maison. Je sens poindre une nouvelle crise d'angoisse, je ne sais pas si mes hurlements n'ont pas déjà réveillé toute la maisonnée et je ne veux pas les découvrir avec des yeux de pitié ou de désespoir. Chacun son fardeau à porter. Ces personnes sont les plus gentils et elles sont toujours là à m'aider. Je ne peux en plus leur rajouter mes cauchemars et mes visions permanentes, lorsque je m'imagine ce que je recevrai si Nathanael me retrouverais. 

De toute manière ce n'est pas de parler que j'ai besoin à ce moment précis, me rendormir m'est impossible mais me dépenser, évacuer tous ce stress emmagasiné me fera le plus grand bien. Je dois me vider l'esprit pour commencer cette nouvelle journée, si je n'arrive pas à évacuer ces images jamais je ne tiendrais une nouvelle journée.

Après avoir déposé un mot sur la table de la cuisine pour prévenir de mon absence, je mets mes écouteurs sur mes oreilles, lance la première musique que je trouve et m'élance au pas de course. Je ne sais pas vraiment ou je vais mais je suis les panneaux en direction de la plage, un kilomètre, c'est peu mais je pourrais toujours poursuivre en courant sur la plage.

Mes premières foulées sont hésitantes, mon corps est toujours agité de tremblements, la musique two steps from hell, me permet d'oublier ou du moins d'éviter de trop y penser. Sans m'en rendre compte je suis arrivée au pont qu'Ana c'était arrêter la veille. L'envie de m'arrêter est forte mais si je le fais je ne sais pas si je pourrais me relever. Mon cauchemar est encore trop présent en moi alors je poursuis ma route en redoublant d'effort et en accélérant ma foulé. 

Mes jambes sont de moins en moins tétanisé et s'adaptent de mieux en mieux à la cadence que je leurs imposent. Chaque pas je me sens de plus en plus libérée du poids qui m'oppressait, la musique pulsant dans mes oreilles me galvanise et l'horreur de se mauvais rêve se dissipe quelque peu mais ma peur redouble d'intensité. Je suis consciente, c'est mon subconscient qui a pris le pas, même endormi et je redoute de plus en plus ce qu'il pourrait me faire s'il me retrouvait.

Je ralentis ma foulée en arrivant sur la place des landais et marche d'un pas rapide sur la plage, les embruns salées chatouillent mes narines et le bruit des vagues m'apporte la dernière pièce au puzzle pour me sentir à nouveau plus apaisé. La plage est déserte à cette heure-ci et cette place ne comportant que des bars, tous ont les portes closes. N'étant pas fatiguée je décide de continuer mes efforts en poursuivant mon footing sur la plage en décidant de longer un peu plus loin espérant par la même occasion faire une boucle pour retourner à la résidence d'Ana et d'Anton. Je ne suis pas très mauvaise en orientation, je devrais me retrouver assez aisément. 

Seconde chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant