Chapitre 2

12 0 2
                                    

Au fur et à mesure qu'elle constatait l'absence totale du moindre être vivant dans l'établissement, Émi commençait à sérieusement paniquer. Elle sentait son cœur s'affoler et ses mains commencer à devenir moites tandis qu'elle réfléchissait à toute vitesse.


Fébrile, Émi pensa alors à un exercice d'alarme incendie. Son cerveau affolé se raccrochait à cette hypothèse pendant qu'elle fonçait à toute vitesse dans les couloirs. Elle descendit à toute vitesse les escaliers, faillit faire des roulés boulés en ratant une marche, et descendit les cinq dernières sur les fesses. Elle se releva tant que bien que mal et se remit à courir en manquant de trébucher dans sa précipitation. Elle prit la sortie de secours, et se dirigea là où devrait s'être rassemblés les autres élèves, c'est-à-dire dans le gymnase. Elle en ouvrit la porte, et demeura stupéfaite en voyant qu'il était vide. Elle dut s'appuyer contre le mur en manquant de s'effondrer. "Non, c'est impossible, où sont-ils donc tous passés ?", pensa Émi.

Elle décida de rentrer dans le bâtiment scolaire, au cas où tous le monde serait rentré dans qu'elle le sache. Même s'il était vrai que 300 élèves sont rarement aussi silencieux, surtout quand ils se déplacent en groupe.

De nouveau, des couloirs vides, des classes vides, des toilettes vides, et toujours personne en vue. À ce stade, la panique était depuis longtemps oubliée tant la situation lui paraissait lunaire. Émi commençait à croire qu'elle était folle. Elle s'arrêta. Elle vit les toilettes, le seul endroit où elle n'avait pas revérifié une présence humaine. Elle y fit un tour, mais, comme elle s'y attendait, aucune présence notable. Elle se figea quelques instants, tendant l'oreille, espérant sans trop y croire percevoir un signe de vie humaine aux alentours. Quand, finalement, elle en ressorti au bout de longues minutes, elle remarqua l'apparition d'étranges pancartes. Au-dessus de chaque porte était marquée ... Une année et ... Une date ?!

Émi, complètement perdue, ouvrit une porte au hasard.
Toujours aussi vide. Plus vraiment aucune surprise maintenant.
Elle était sur le point de la refermer quand elle se rendit compte que quelque chose clochait.
Elle parcourut du regard la classe.
Ok, les chaises et les bureaux étaient vieux, ok, il n'y avait pas de projecteur, ok ...
Attendez ... Pas de projecteur ??
Toutes les classes en avaient un. Sans exception. Même s'ils avaient l'air d'avoir des millions d'années et qu'ils marchaient une fois sur deux. Quand on avait de la chance.

Quand son regard se posa sur les fenêtres, elle comprit. Enfin, sur le coup, disons que pas vraiment en fait. Son cerveau décida de se déconnecter à ce moment-là.
On était en mai. Pourquoi donc y aurait-il de la neige sur les arbres ? Et puis d'abord, quels arbres ? La cour était bétonnée. Les arbres avaient été coupés de nombreuses années auparavant, car trop chers à l'entretien, soit disant.

Émi ressortit de la classe complètement déboussolée, mais certains de ses soupçons se confirmèrent quand elle vit, en se tournant et en levant la tête au-dessus de la porte :

##############################28 décembre 1997###################################

Elle resta figée. Trop d'informations, trop de choses à digérer d'un coup. Émi se laissa glisser contre un mur. Elle tentait de garder la tête froide, mais c'était assez compliqué, surtout quand elle commença à réaliser que là, elle pouvait sans problème à l'époque de son choix, sans aucune difficulté...

Elle avala difficilement sa salive. Vu comme ça, effectivement, la situation prenait une toute autre ampleur.

-À moins que je sois devenue tarée et que tout ça se passe dans ma tête...

Cette pensée (pas tant pensée que ça) la refroidit d'une traite. 

-Et puis bon, au pire que ce soit réel ou non, autant s'amuser un peu, non ? On verra très vite si tout cela est vrai ou non...

Rassérénée, Émi se releva prestement, toute sa gaieté retrouvée. Elle commença à se promener dans les couloirs, réfléchissant à la date à laquelle elle voulait aller.

Soudain, elle sourit. Fébrile, elle courut, le nez en l'air, cherchant une date précise. Elle la trouva enfin et sautilla d'excitation. Au-dessus de la porte était marqué en gros, bien visible :

##################################12 juillet 1986##################################

Pourquoi cette date en particulier ? Il faut savoir qu'Émi était une fan du groupe Queen. Et le 12 juillet 1986 était la date d'un de leurs concerts les plus célèbres.

Émi s'avança résolument vers la porte.


Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 28, 2020 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

La maîtresse du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant