2196, Yellowhood
Il était cinq heure du matin et le vent soufflait fort dans les petites rues de Yellowhood. Les chaussures poisseuses et trouées d'Élisabeth claquaient sur le sol et troublaient le sommeil léger des SDF. Elisabeth aurait aimé pouvoir leur donner une pièce. Seulement, elle n'en avait pas.
Élisabeth était une jeune fille des campagnes qui avait du venir travailler en ville pour subvenir à ses besoins. Elle faisait partie des pauvres, ou comme dirait les nobles, des indésirables. Les indésirables. Élisabeth avait toujours trouver se nom stupide. Les gens de sa classe sociale étaient loin d'être indésirables. Ils étaient même très utiles à la société. Sans eux, qui labourerait les champs ? Qui fabriquerait les vêtements ? Qui couperait le bois ? Sûrement pas les nobles, prétextant que leur sang était trop pur, trop rare pour se salir les mains. À chaque fois qu'Élisabeth pensait à ces gens orgueilleux et imbus d'eux-mêmes, elle avait envie de vomir.
Ses pensées noires furent vite remplacées par l'angoisse et le stress. Elle avait été convoquée par le grand patron, Mr. Fitts et ce n'était sûrement pas pour des broutilles. Mr. Fitts était un indésirables. Mais il avait réussi à se créer une image chez les nobles grâce à ses contacts. Il avait des yeux et des oreilles partout. Si quelqu'un enfreignait la loi, il le savait et c'est ce qui faisait de lui quelqu'un de redoutable. Quelqu'un que l'on pouvait craindre.
Elle avait revêtu un pantalon chino, ses vieilles bretelles et son béret pour ce rendez-vous, espérant minimiser l'écart sociale entre elle et son chef. Mais elle savait que c'était peine perdue.
Élisabeth n'aimait pas devoir se faire plus présentable pour un homme qu'elle détestait mais il en était ainsi, elle devait le faire. Déjà que ses parents ne lui avaient pas facilité la vie en lui donnant un prénom noble, il ne fallait pas en rajouter en montrant son indifférence face aux gens de la haute société.
Elle s'arrêta net devant le hangar rouge et inspira profondément pour se donner du courage. Elle posait la main sur la porte et la poussait doucement. Celle-ci émit un grincement sordide et s'ouvrit. Elisabeth pénétra dans la grande salle où elle travaillait tous les jours. Le hangar comportait deux étages. Le premier pour les employés et le deuxième pour le patron et les gens qui s'occupaient de l'administration. Une odeur putride régnait dans le hangar et la moisissure présente sur les murs n'y était pas pour rien.
Elisabeth fit quelques pas et se stoppa quand elle entendit des voix. Quelques secondes plus tard, le silhouette grassouillette de son patron émergea des flots, accompagnée par son conseiller. Élisabeth se redressa et examina les deux hommes devant elle. L'un était grand et maigrichon au point où l'on voyait ses os. L'autre était gros et avait une moustache grise. Son costume noir en queue de pie et son chapeau melon contrastait avec le pantalon troué et la chemise décoloré de son conseiller. On pouvait clairement distinguer la classe sociale de ses deux hommes.
Quand il l'aperçu, le patron posa un regard indiscret sur la jeune fille qui malgré sa tenue peu avantageuse rayonnait de milles feux. Sa silhouette fluette mettait en avant ses courbes prononcé et ses fins cheveux roux apportaient une touche de couleur qui lui avait valu bien des moqueries et des regards hautains. Ses yeux verts émeraudes faisaient ressortir les tâches de rousseur présentes sur sa peau pâle. Quand à ses lèvres fines et rosé, elles n'avaient qu'un seul défaut : elles avaient souvent du mal à se fermer.
Mr. Fitts reporta son regard sur le visage d'Élisabeth. Il ne se rappelait ni de son prénom ni pourquoi elle était ici. Il réfléchit quelques secondes et un éclair passa dans son regard.
- Mlle. Lewis. Suivez-moi.
Elle ne fut pas surprise qu'il ne lui ai pas adresser de "s'il vous plaît". Elle ne le méritait pas selon lui.
VOUS LISEZ
L'orpheline
ParanormalSa vie était banal. Elle devait simplement se plier aux exigences des Néphilimes. Mais quand ses parents adoptifs sont menacés, Élisabeth va tout faire pour les sauver, quitte à plongé dans les ténèbres...