Teatch Me Gently [BxB]

Partie 2

Alex n'était pas à l'aise au milieu de la foule de la gare. Il se laissait tirer contre James, qui ayant passé un bras autour de sa taille fine, le gardait contre lui, protecteur. De l'autre côté, le blond tenait le sac qu'il avait préparé pour deux, fourrant quelques affaires propres à la hâte, alors que le brun se lavait. Avant de partir, il avait réexaminé les blessures de son protégé, sous le regard voilé d'Alex. Il sentait que ce dernier avait voulu parler, lui expliquer peut-être, mais il n'avait pas pu, pas su. Alors il avait désinfecté une dernière fois, caressant du bout de ses doigts la peau abîmée. Il n'y avait pas eu d'autres baisers, mais une proximité criante s'était instaurée entre eux, et n'importe qui les aurait vu en cet instant n'aurait pas eu de doute quant à leur relation.

Il fallait trois heures de train pour rallier la maison familiale de James. A peine furent-ils assis et le train s'ébranla pour se lancer à pleine vitesse sur les rails. Alex posa sa tête sur l'épaule de son compagnon, et quelques minutes plus tard, sa respiration calme et mesurée indiqua à James qu'il s'était endormi. Il se permit d'attraper sa main terriblement fine et d'y entrelacer leurs doigts. Même si en l'instant, il essayait de refouler ses pensées, il ne pouvait se cacher qu'il était d'une part, terriblement attaché, et en même temps, terriblement attiré par le brun. Il laissa glisser son index le long du nez rond, sur la bouche entrouverte et il sourit. Il le trouvait si beau.

Le pavillon aux volets rouges et à la terrasse fleurie par les jardinières colorées en toutes saisons, semblait les accueillir à bras ouverts. Alex marchait lentement, certaines douleurs le lançaient encore dans la jambe droite, et le froid le faisait se rapprocher d'autant plus de James. Celui-ci aurait presque put le porter tant il était collé à lui. Un rideau bougea derrière la fenêtre du salon et James sourit ; sa sœur ne savait pas espionner.

Sa sœur et sa mère l'accueillirent à bras ouverts, sans plus poser de questions. Sa mère savait qu'il venait avec un ami, pas plus. Elle n'était pas stupide, elle avait vu le regard de son fils sur le jeune brun.

« J'ai préparé la chambre d'ami pour vous. Je mets un lit d'appoint pour ton... Ami ?

- Non merci maman, c'est bon. »

Margaret se tourna pour verser le thé dans de petites tasses de porcelaine.

« Tu n'as pas de chambre ? »

James releva la tête vers son petit brun aux yeux brillants. Il ne put retenir un sourire sentant que l'autre commençait à se décontracter.

« Je n'en ai plus. Quand je suis parti à la fac, ma mère m'a demandé si elle pouvait en faire un atelier. Elle en avait toujours rêvé alors, je l'ai laissé faire. »

Il reposa sa tête là où elle était auparavant, sur l'épaule de James. Deux tasses fumantes furent déposées devant eux, sa sœur et sa mère reprirent place.

« Et toi, Alexandro tu étudies quoi ?

- Le commerce... C'est ma deuxième année. Je me spécialise dans la mise en avant du « made in France ».

- C'est génial ça ! s'emporta Cary. Tu pourrais vendre les vêtements de maman !

- Oh Cary arrête.

- Les vêtements ? »

James se pencha vers lui, pour lui dire comme un secret :

- C'est ça, l'atelier de ma mère. Elle fait de la couture, beaucoup de couture. Elle est très douée.