XLV. Dainn'. Appétit insatiable.

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Mon ventre grogne. Je meurs de faim. Et il ne me reste plus rien à voler ici. Je me suis emparer de la moindre richesse...

Je vais devoir quitter mon lieu de jeu...

Un claquement de doigts plus tard et un éclair frappe le sol à l'autre bout du monde.

Sautant du haut de la voiture sur laquelle j'ai atterrit, je déambule dans les rues luxueuses de Paris, admirant la ville saccagée. Les foules hurlent aux émeutes et à la rébellion. Je pense que les survivants du petit peuple n'apprécient pas que les plus riches aient de quoi survivre quelques temps en période si... Troublée. Apocalyptique. Je me retiens de rire. Après tout, je leur ai pris tout ce qu'ils avaient. Ils n'ont plus rien et sont démunis face à l'avenir. Face à la mort. Mais peu importe tout le mal que leur cause la famine, la pauvreté... Jamais de tels mouvements de colère et de violence n'auraient été déclanchés sans un petit coup de pouce...

On dirait bien que mon frère est passé par là !

Les foules, tel des éclairs jaunes en furie, ont ravagé la ville, hurlant à l'injustice et à l'intolérable. Les fumées de feux allumés un peu partout s'élèvent vers le ciel si sombre. Des coups de feu résonnent dans certains coins du quartier privilégié de la capitale française. Il n'y a plus aucun doute.
Cogadh est ici.

Mais il n'est pas le seul à être présent à Paris en cette sinistre journée. Mon instinct surdéveloppé d'être supérieur et parfait m'indique qu'une petite troupe de célestes bienfaisants se trouve dans les parages, bien décidés à amoindrir les dégâts et à endiguer les émeutes.
Ce qui ne devrait pas tant me réjouir. Mais je ne peux m'empêcher d'éprouver de l'excitation. Je vais pouvoir combattre. Je vais pouvoir tuer.

Je fais apparaître mes lames d'or dans mes mains. Les pierres précieuses incrustées dans les pommeaux pénètrent dans ma paume. Leur richesse me procure une sensation de bien être... Totalement en contraste avec ma nature qui consiste à semer pauvreté et faim.
J'ose espérer que le combat à venir calmera mon appétit toujours en quête de chose à confisquer aux humains. Ma grande collection ne demande qu'à être plus remplie qu'elle ne l'est déjà à croire que ma caverne s'étende dans les souterrains à l'infini. Je pourrais même me venter du fait qu'elle soit plus grande que le palais d'Apo'. Mais on ne se vente pas d'avoir quelque chose de supérieur à elle.
L'apocalypse est succeptible et je l'ai déjà assez cherchée par le passé. Attendons qu'elle soit de meilleur humeur, après sa victoire, pour l'embêter un peu.

Je traverse les foules en colère sans problèmes, me traçant un passage parmi les humains qui se décalent instinctivement sur mon chemin. Mes yeux perçant guettent la présence céleste. Je les trouverai. Je suis un prédateur, un cavalier de l'apocalypse et peu importe si je ne suis pas celui de la guerre ou de la mort. Ils passeront tous au fil de ma lame.

Un feu prend soudain face à moi. Je le traverse sans le moindre problème et m'éloigne de la foule, le visage levé vers le ciel.

Là, sur le toit, se tient une silhouette encapuchonnée. La lumière des flammes projette un reflet sur l'armure que sa cape dissimule.
Cogadh, qui observait le chaos, les bras croisés, du haut de son perchoir pose à son tour son regard sur moi. Un sourire mesquin étire ses lèvres et il saute pour se poser à mes côtés.

<< Bonsoir mon frère.

- Cogadh. je souffle en lui adressant un signe de la tête. Puis je reprend : Qu'est ce qui t'emmène dans cette bonne ville de Paris ? Je pensais que tu t'amusais en Afrique ?

- Et toi, je croyais que tu répendais la pauvreté en Asie.

Je hausse des épaules et concède du bout des lèvres :

ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant