Chapitre I

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La vie peut paraître bien agaçante. La société remplit des cases, des moules dans lesquels on doit s'adapter ne serait-ce qu'une fois durant l'espace d'une vie entière.

Le monde scientifique dans lequel on vit cherche à déterminer chaque instant de notre vie. Sans ne jamais savoir mettre les points sur les I.

Les Médecins, également appeler Charlatans, font sans cesse des théories pour nous amener une fausse vérité sur un plateau d'argent... oups pardon, de télévision.

Et moi j'espère comme une idiote un miracle.

Vous savez, c'est déjà arrivé les miracles. Mon voisin de palier s'est vu guérir de la dépression aussi vite qu'il y était tombé, c'est-à-dire quatre secondes, le temps de dire le mot PIZZA.

"Lève-toi et marche" qu'ils disent en espérant que cette phrase soit magique. Pourtant mes jambes refusent d'obéir.

Il paraît que notre corps réceptionne les ordres, les blagues, ou même la science du savoir de la même façon que l'esprit. Enfin, ceci est l'explication du dernier homme qui a tenté de me soigner.

Mais bon, j'ai fini par m'habituer. Je ne pourrai plus jamais marcher...

" Rose, ma chérie, tu es prête pour le mariage de Tantine ? Demanda la voix suraiguë de ma belle-mère. Il va être l'heure d'y aller.

- Oui Amelia je suis prête." Répondis-je avec entrain.

Mon regard violacé se pose sur le miroir de ma coiffeuse. Mes cheveux agrafés entre eux par une pince décorative, sont aussi violets que mes yeux. Erreur génétique qu'Ils ont dit à ma naissance. Personnellement, cette situation me convient, je me trouve belle et différente. Ça me rend à part. Ça me rend mystérieuse. Ça forge mon identité propre.

Mes yeux dévient sur le bas de mon visage, entièrement vierge de poils. Je me demande quand est-ce que j'aurai ma première barbe. C'est une passe importante entre l'adolescence et le dur monde des adultes. Toutes les femmes en ont une, c'est indispensable !

Mon soupire me fait baisser les yeux, rencontrant mes jambes inactives, paresseusement installées sur un fauteuil roulant à main, bien moins encombrant qu'un électrique.

Du haut de mes quinze ans, je peux me permettre de faire travailler les muscles de mes bras à défaut de ceux de mes jambes.

Soudainement, de grandes mains cornées s'abattirent sur mes fines épaules.

" Ma petite puce, tu es prête ?" me questionna la douce voix de mon père, Vary.

Je regardais à nouveau le miroir, non plus en quête de me re-découvrir mais pour soutenir le regard de mon père. Ses yeux oranges m'ont toujours fait envie.

Ses cheveux blancs sont étrangement bien coiffés ne laissant paraître aucune fourche, ni le moindre trou. Habituée à une chevelure en bataille, cette vision me fait froid dans le dos.

Les mariages et les enterrements sont bien trop solennels. Les gens font autant attention à leur apparence qu'un chat, et cela pourrait faire peur à n'importe quel enfant !

Habituellement, les Femmes ne font pas attention à être sur leurs 31. En tant qu'humain, être soit est plus important que de plaire aux autres. Mais depuis quelques temps, la société change. Mauvaise influence de la Terre.

" Papa, pourquoi es-tu ainsi affublé ? Ton costume trois pièces te donne l'air d'un clown en manque d'inspiration pour faire rire...

- Mais enfin ma princesse ..."

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