[Chapitre XIV] Traversée périlleuse

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Cela faisait déjà plusieurs minutes que nos héros volaient à dos du majestueux aigle de Fureta. Le volatile flottait au dessus de la dense canopée de la forêt magique, les battements d'ailes provoquaient un léger courant d'air. Les feuilles arrachées aux arbres virevoltaient dans le ciel, un sentiment de liberté se détachait de ce paysage. 

La vue était magnifique. Shirudo se plia en deux afin de pouvoir profiter de ce superbe panorama, il en était subjugué. Les arbres cachaient majoritairement le sol mais quelques chemins vides de toute verdure étaient tout de même tracés. On pouvait y voir de gigantesques scarabées à la ligne qui transportaient d'énormes baies. A un autre endroit, une clairière venait éclairer la forêt d'une douce lumière tamisée. Un sanglier titanesque semblait y faire la loi et pourchassait inlassablement deux autres sangliers de taille normale étrangers à la forêt.

Tous restaient muets et profitaient du spectacle que leur offrait la nature. Cette forêt luxuriante et abondante était un sanctuaire mortuaire pour les animaux normaux qui venaient s'y égarer. Il s'agissait d'un parfait mélange entre beauté et cruauté, Yuri en était émotive et cessa de regarder ce spectacle. Mace, à son habitude, ne semblait pas enchanté par ce paysage dépaysant, il croisait les bras et montrait nonchalamment son impatience.

"Putain, on a bientôt fini ? On a des choses plus importantes que de regarder le paysage comme des crétins !

- Des choses plus importantes ? Comme commencer à mettre ton magnifique masque ?"

La remarque de Shirudo vint irriter la jeune brute, il commença à s'agiter. Kakin sortit une vieille carte de la poche de sa sombre veste et commença à parler très calmement comme si de rien n'était :

"Nous avons quittés le QG de notre brigade il y a quelques minutes, notre route ne devrait pas être bien longue, il nous suffit juste de traverser la forêt de Kureta en toute sécurité et d'atteindre Himura."

Nos amis avaient déjà accompli la moitié du trajet quand soudain, par mégarde, Ishi laissa s'échapper de sa poche une pierre

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Nos amis avaient déjà accompli la moitié du trajet quand soudain, par mégarde, Ishi laissa s'échapper de sa poche une pierre. La pierre vint rouler sur le flanc gauche de l'aigle et tomba dans le vide. Elle chuta, chuta encore puis explosa. La forte déflagration vint affoler l'oiseau.

Ses gestes devinrent aléatoires et imprévisibles. Il plongea vers la canopée de la forêt en direction du sol. Les rebelles s'accrochèrent tant bien que mal au plumage de la bête. Kakin prit alors de nouveau la parole :

"Essayez de vous accrocher autant que vous le pouvez, je vais essayer de le calmer."

Il s'approcha de la tête de l'animal et y posa sa main. Il enchaîna alors mots rassurants et caresses afin d'apaiser l'aigle affolé mais il continuait de plonger désespéramment vers le sol. 

"Calme toi, tout va bien se passer... Calme toi..."

Alors que le capitaine tentait encore d'établir le contact, le volatile s'approchait très dangereusement des immenses arbres, sa vitesse prenait de l'ampleur, le choc n'était toutefois pas proche. L'angle de chute était faible, le plongeon pourrait encore durer plusieurs minutes. Shirudo et Yari se tenaient mutuellement afin d'éviter que l'autre ne tombe. Mace les regardait d'un ton moqueur et s'accrochait fièrement à la bête. Suiyaku sermonnait encore Ishi mais son instinct protecteur était plus fort que la querelle et elle tenait elle-aussi fermement le géologue. 

Kakin continuait à calmer l'aigle alors qu'il prenait toujours plus de vitesse, le lien qu'il avait avec les oiseaux prenait ici tout son sens, il était doué. L'animal commença à se calmer peu à peu, abandonna quelques signes de crainte mais continua sa course effrénée. Le rebelle vint alors le caresser dans le creux du cou et continua sa récitation de mots doux. Il restait encore quelques mètres avant le point de contact avec la canopée et la tension montait. A la grande surprise des autres rebelles, Kakin restait encore très calme. Il en était certain, il allait l'apaiser. 

De vieilles pensées revinrent au capitaine, des souvenirs d'enfance. Il se rappela du premier rapace qu'il avait dompté étant petit, ce fut un aiglon qui avait assisté, impuissant, au meurtre de ses parents par un groupe de chasseurs. Le nouveau-né était terrorisé et n'osait s'approcher d'aucun humain. Pour le calmer, il lui avait très doucement caresser les deux ailes en lui susurrant des mots calmes près de l'oreille. 

Himura se rapprochait, le village était maintenant très proche. La canopée se faisait de plus en plus moindre mais le plongeon funeste continuait. A ce rythme, l'oiseau finirait sa mortelle course au beau milieu de la ville. Kakin reprit alors ses esprit et la parole :

"Shirudo et Yari, caressez l'aile droite et Mace et Ishi, caressez l'aile gauche. Quand à moi, je continue de lui murmurer des mots doux à l'oreille.

- Très bien, capitaine !"

Tous s'exécutèrent. Shirudo et Yari se tenaient encore l'un à l'autre tout en caressant l'animal. Mace caressait brutalement la bête, il se fit rapidement réprimander par Suiyaku qui prit sa place. L'ornithologue continuait à détendre l'aigle en utilisant les bons mots. Sa voix calme, reposante et grave était parfaite pour cela. L'oiseau volait maintenant difficilement au-dessus d'Himura. 

Quelques habitants, interrogés par la scène, levèrent les yeux au ciel. Par chance, ils ne semblaient voir que l'aigle, l'altitude et la taille de l'oiseau avaient dissimulé ses cavaliers. Ils y étaient, ils étaient arrivés à Himura. Il fallait maintenant trouver un moyen d'atterrir sans dévoiler leur identité. L'oiseau se calma davantage, il se mit à reprendre une trajectoire droite et à perdre de la vitesse. Les rebelles, enfin hors état de nuire, purent alors se concentrer sur le village en lui-même. 

Ils passèrent au dessus de la zone résidentielle du village qui comportait une dizaine de maisons, une église, un marché et le fameux stade du test d'admission. Ils virent aussi la fameuse tour qui servait de puits de Ryutai. Un périmètre de sécurité s'étendait tout autour du monument, son accès semblait assez difficile. Plusieurs mages avec l'insigne de l'Hikyodai sur leur tunique gardaient l'entrée. De l'autre côté, on pouvait apercevoir plusieurs bâtiments administratifs isolés de tout habitant.

Le capitaine guida alors le gigantesque volatile en direction d'un champ près de la bordure nord du village

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Le capitaine guida alors le gigantesque volatile en direction d'un champ près de la bordure nord du village.

"On va atterrir, il est l'heure de mettre vos masques.

- Capitaine... 

- Que se passe-t-il ?

- On a un gros problème..., fit Suiyaku inquiète, Shirudo et Yari ont disparus !"

C'était le premier chapitre du 2ème arc de Shogakusei, j'espère que ça a été une bonne mise en bouche ! J'attends toujours vos avis si vous voulez, vous pouvez aussi voter ou me suivre pour être averti quand un chapitre sors ! Bonne semaine à tous et on se retrouve sûrement dimanche les amis ! ^^


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