t r o i s

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Les minutes passent, vous ne parlez pas. La main qui tenait ton poignet est venue se poser sur sa cuisse, et vos doigts y sont entrelacés.

Il ouvre la bouche, ses lèvres roses s'écartent.

- Ils sont toujours là?

Et tu sais qu'il parle de toi, alors tu hoches la tête, même s'il ne te voit pas.

- Mmh.

Vos mains se pressent davantage l'une contre l'autre. Peut-être cherchent-elles inconsciemment une source de réconfort.

- Tu crois qu'un jour ils partiront?

Ses paupières se sont relevées, ses iris foncées dirigées vers toi. Tu peux distinguer ta silhouette dans ses pupilles dilatées. Des ombres noires dansent autour, alors tu détournes le regard.

- Je ne sais pas.

Il soupire, te fixe toujours. Tu sens ses yeux sur ta peau, ils caressent ton épiderme, y laissent des brûlures. Tu te surprends à aimer ça.

- Je suis désolé.

C'est lui qui a parlé. Tu relèves la tête, croises son regard.

- Pourquoi?

- Je ne sais pas.

Et tu comprends ce qu'il ressent.

Toi aussi, tu aimerais l'aider. Faire disparaître ses foutus cauchemars qui éteignent chaque nuit un peu plus la flamme qui brille dans ses yeux.

Mais comment l'aider, lorsque les ombres de ses mauvais rêves vivent dans ta réalité?

- Moi aussi, je suis désolée.

Une chaise grince, et il est debout. Alors, il t'attrape par la main, t'incite à te lever, et te plaque contre son torse.

Ses bras passent autour de ta taille et son visage s'enfouit dans ta nuque. Et, bientôt, tu sens des gouttes baigner ta peau.
Tes mains viennent doucement caresser les mèches blondes du jeune homme, en espérant que ces gestes pourront réduire sa peine, ne serait-ce qu'un peu, un tout petit peu.

Et c'est dans la nuit que tu redoutes tant, où les sanglots désespérés du garçon se font emporter par l'air froid, que tu te rends compte de quelque chose.

Peu importe ce qu'il faudra, tu feras disparaître sa tristesse.

Même si cela signifie voler ses cauchemars et les ajouter à tes nuits déjà dures;
même si tu dois voir le nombre d'ombre autour de toi se multiplier;
même si tu dois passer tes soirées à te tordre de douleur et à couler sous les larmes.

Tu verras son sourire à nouveau, même si pour cela, le tien doit disparaître.

Et alors, peut-être, lorsque son visage s'illuminera enfin, tu n'auras plus peur du noir.


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J'espère que ça vous a plu :)

La Noirceur des ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant