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Après qu'ils l'eurent enfermer dans le coffre de cette voiture, John hurla tout ce qu'il put dans l'espoir de se faire remarquer, par quelqu'un ou quelque chose. Cela ne mena à rien. Il ne parvint qu'à s'égosiller et à perdre de l'énergie. Au bout de ce qu'il lui sembla être une quinzaine de minutes, il arrêta de crier et se contenta d'attendre. Il se dit qu'il leur sauterait dessus une fois que ses ravisseurs ouvriraient. Ils étaient quatre, en comptant sur l'effet de surprise il pouvait peut-être espérer s'échapper.

La route que la voiture prit devait être très mal entretenue. John sentit toutes les anfractuosités que celle-ci devait comporter ; à chaque bosse, il ne manquait pas de se cogner contre l'une des parois de sa nouvelle prison. En plus d'être paniqué à l'idée d'avoir été enlevé, il se retrouva bardé d'ecchymoses et de contusions.

Au bout d'une demi-heure, la berline s'arrêta nette. Plus de secousses. Plus de bruit de moteur qui tourne. Plus rien. John entendit quatre portières claquer. Des pas s'approchèrent de lui, sans qu'il arrive à déterminer leur nombre. Il lui semblait en entendre plus que lorsqu'il avait été kidnappé. Ses ravisseurs avaient surement dût l'amener dans un hangar désaffecté où leurs collègues les attendaient.

Le coffre finit par s'ouvrir. Sans même réfléchir, John se lança au-dehors, espérant tomber sur quelqu'un et vite l'assommer. Il ne fit qu'atterrir sur un sol en béton. Il se releva le plus vite qu'il put, ses membres lui faisant mal après avoir été comprimés dans un espace aussi confiné. Une fois qu'il se stabilisa, il observa autour de lui. Personne. Mais ce n'est pas ce qui lui fit le plus peur. Le plus étrange était d'être dans un immense hangar sans aucune porte ou fenêtre. Rien. Mais comment avait-il atterri ici ? Et où se trouvaient les malfrats qui venaient de le séquestrer ? Autant de questions qui le paniquèrent.

John commençait à sentir ses jambes trembler, sa tête tournait, des points noirs apparaissaient devant ses yeux. Il entamait une crise d'angoisse. Cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait pas eu, la télévision l'ayant grandement aidé à se calmer. Scruter son écran lui permettait de fixer son attention sur une chose sans avoir à réfléchir, exactement ce qu'il fallait pour diminuer ses troubles.

Il manqua de tomber en voulant se rapprocher de la berline grise. Il prit appuie sur celle-ci et contempla le large espace où il était enfermé. Au moins ce lieu avait-il l'avantage d'être nettement plus grand que sa précédente prison. Il continua de regarder, mais ne vit aucune faille à sa geôle, aucune ouverture ou bouche d'aération. Pourtant si les quatre hommes ne se trouvaient plus dans le coin, c'est qu'ils avaient fuit, mais par où ? Ces questionnements ne firent qu'augmenter le malaise déjà présent que ressentait John.

Dans son angoisse, il aperçut quelque chose au milieu de cette immense pièce. A quelques mètres de là où l'engin avait été garé il vit deux chaises, l'une en face de l'autre. Faute d'autres options, il se décida et se dirigea vers elles. S'assoir lui produisit le plus grand bien, stoppant net la nausée qui lui montait.

Et il attendit. Tous ses maux diminuèrent au fur et à mesure. L'angoisse quant à elle ne fit qu'augmenter. Pourquoi avait-il été enlevé ? Jusqu'à nouvel ordre, John n'avait commis aucun crime ou nuit à personne. A bien y réfléchir, il n'avait pas été séquestré par la police, ou alors celle-ci utilisait des méthodes spéciales désormais. Non, décidément il ne voyait pas pour quelles raisons il attendait sur ce fauteuil en plastique dans ce hangar vide.

Au bout d'un long moment, ou un court, il n'arrivait plus à estimer le temps qui passait dans cet endroit, il entendit des pas dans son dos. Ceux-ci se rapprochèrent vite. À peine se retourna-t-il qu'il tomba de sa chaise pour ne distinguer rien d'autre que le mur blanc qui se trouvait derrière lui. Pourtant, il avait bien perçu un bruit, il n'était pas fou. Il continua à observer avec insistance le rempart qui lui faisait face, espérant que celui-ci allait s'ouvrir. Il n'en fut rien. Après tout, peut-être que John souffrait de troubles. Ou peut-être qu'il rêvait ? Oui, se dit-il, ça doit être ça, quelle meilleure explication pouvait-il y avoir à une telle mésaventure qu'un voyage onirique, aucune !

Liber Video [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant