J'ouvre difficilement les yeux et affronte la lueur du soleil. Je tourne la tête et reconnaît sans peine la chambre d'Elena, mais elle n'est pas là.
Je ne me souviens pas très bien de ce qui c'est passé la veille, ni pourquoi je me retrouve ce matin dans le lit d'Elena en caleçon. La porte finit par s'ouvrir et Elena apparaît devant moi, un plateau entre les mains.
_ Déjà réveillé ?
Je ne dis rien et elle s'approche de moi avec un sourire, elle dépose le plateau sur le lit et s'installe près de moi.
_ Tu devrais manger. J'ai tout préparé moi même !
Elle semble tellement embarrassée qu'elle se gratte la gorge avant de se reprendre.
_ Enfin bon... c'est Younes qui a tout préparé... mais je l'ai aidé.
Je souris avant de prendre une bouchée de ce sandwich qui a l'air tout simplement délicieux. Elena me regarde un petit sourire aux lèvres.
Je me demande toujours ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter une femme pareille. Et il a fallu qu'elle tombe amoureuse de moi. Si ce n'est pas de la chance qu'est ce que c'est ?
Je l'aime horriblement, tellement que je ne peux pas la regarder très longtemps dans les yeux sans sourire comme un mongole.
Il me suffit d'entendre son prénom pour avoir la chair de boule. Il me suffit qu'elle sourit pour que ma journée soit plus belle, pour que j'oublie mes problèmes. Il suffit qu'elle me touche pour que je plane encore plus haut que les étoiles. Il suffit qu'on s'embrasse pour que le temps s'arrête et que le sol se désintègre sous nos pieds. Putain que je l'aime...
_ Nate ? Tu m'écoutes quand je te parle ?
_ O... oui bien sûr !
Elle croise les bras sur sa poitrine et fronce les sourcils.
_ Tu ne m'écoutais pas. Mais c'est pas grave. Tu es sûrement encore un peu secoué. Je te laisse te reposer.
Elle m'embrasse sur le front avant de sortir en sautillant comme une gamine. J'aurais pu lui demander de rester parce que ça fait sacrément longtemps qu'on a pas passé de temps ensemble, mais elle m'aurait trouvé cucul la praline et surtout elle saurait que je l'aime, et je ne veux pas qu'elle sache que je l'aime, du moins pas à ce point.
Je suis ridicule pas vrai ?
Je finis de manger tranquillement et prend le plateau. Je me lève pour aller le laisser à la cuisine. Je tombe nez à nez avec Younes le fameux frère d'Elena.
Il est derrière les fourneaux, en caleçon, ses cheveux blonds rattachés dans une queue de cheval brouillon. Il tourne alors la tête vers moi pour m'analyser. C'est fou à quel point il ressemble à Elena, on dirait littéralement elle en version homme.
_ Bonjour l'alcoolo ! Pas trop dure la gueule de bois ?
_ N... non.
J'avoue que sa bonne humeur me déroute un peu. Il paraît vraiment très sociable.
_ Alors. C'est toi le plan cul de ma frangine ?
J'avoue je tique un peu sur "plan cul" mais il le dit tellement normalement que ça se voit qu'il ne cherche pas à me provoquer.
_ Je ne suis pas tout à fait son "plan cul".
Et ce n'est pas un mensonge, je préfère le terme de petit-ami au pire. On a pas de sentiment pour ses plans cul. Et puis Elena et moi l'avons juste fait une fois, donc oui le terme "plan cul" est vachement exagéré.
_ Hello les gars ! Je me sens super en sécurité avec deux gars comme vous à la maison.
Elena me pince les joues. Certes c'est mignon mais pas du tout romantique. Je l'attrape par Le Bras et lui chuchote à l'oreille.
_ Rejoins moi là haut.
Elle fronce les sourcils, je monte dans la chambre et quelque minutes après, elle refermait la porte derrière elle. Elle s'assoit sur le lit et je m'adosse contre le mur.
_ Alors de quoi tu voulais me parler ?
Je réfléchis un instant. Qu'est ce que je veux lui dire exactement ? Il n'y a plus qu'une chose à faire, lui dire ce que je ressens, au risque de perdre toutes traces de virilité.
_ Elena je voudrais que notre relation soit plus sérieuse.
Elle incline la tête en fronçant les sourcils.
_ Je ne vois pas de quoi tu parles...
_ Elena... je veux dire, ça fait déjà plusieurs moi qu'on a rien fait. Et je ne sais même pas la dernière fois qu'on s'est embrassé. Et ce matin tu m'as embrassé sur le front. Sérieusement ? Je suis ton mec, pas ton petit frère !
Elle se relève et rougit, c'est tellement de la voir dans cette situation, embarrassée, d'habitude elle a toujours tout sous contrôle.
_ Je... je suis désolée, je ne voulais pas te donner cet impression je... je te promets de faire des efforts mais c'est que je n'ai pas vraiment l'habitude d'être... voilà quoi !
D'être amoureuse ? Si je tiens à me fierté, Elena deux fois plus que moi. Elle baisse la tête et une larme coule sur sa joue. Ce n'était pas du tout l'effet escompté. Elle se jette sur moi et me prend dans ses bras.
_ Je te promets de faire des efforts. Je t'aime Nate, comme je n'ai jamais aimé personne, et je ne veux pas te perdre. C'est vrai je peux être maladroite, distante, mais ne doute jamais, jamais de ce que je ressens pour toi. Tu sais je...
Fatigué, mais surtout au bord de l'implosion, je capture ses lèvres, elle est réticente au début, sûrement parce que je lui ai coupé la parole, mais elle abdique très vite.
Ma main passe très vite sous le haut de son pyjama, elle le retire tellement vite que j'ai cru qu'il allait se déchirer.
_ Wow, soufflais-je.
Elle sourit en me projetant sur le lit, sauf que, faute de chance, son téléphone sonne. Elle regarde l'écran puis pose son regard sur moi, une mine désolée au visage.
_ Je vais devoir prendre cet appel désolée, c'est Sybille.
Elle sort et me laisse en plan, là, sur ma faim. Une petite partie de mon cerveau essaye de se convaincre que c'était sûrement un appel important, mais la majorité réaliste de mon cerveau sait que je vais devoir m'habituer à ce style de vie car je n'y peux rien, Elena est une businesswoman.
Elle rentre dans la chambre avec un petit sourire aux lèvres, j'imagine que ça devait être une bonne nouvelle.
_ Je vais prendre une douche avant de rentrer.
_ O... oui bien sûr je vais te prendre des vêtements propres chez Younes.
Elle sort de la chambre et je commence à me déshabiller avant d'entrer dans la salle de bain. Je laisse couler l'eau froide sur ma peau. J'aurais aimé que cette eau lave tous mes problèmes... mais hélas les miracles c'est dans les trente histoires.
C'est fou à quel point ce lieu est imprégné de son odeur, un mélange de citron et de champ de fleurs une journée de printemps.
Je sors, une serviette sur les reins et trouve sur le lit un T-shirt blanc et un jean parfaitement repassés. Je les met tout de suite et heureusement ils me vont.
J'ai peur de rentrer chez moi, parce que tout va beaucoup trop me rappeler Sarah, et je n'ai vraiment pas envie de dépression en ce moment.
Vraiment pas.
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Sensation
RomanceElle, PDG d'une grande entreprise de parfum. Lui, pauvre livreur dans cette même entreprise. Elena et Nate n'ont vraiment rien en commun. Mais le hasard fait bien les choses. Leur amour nait d'un hasard mais se vit avec passion et ce malgré le statu...