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Assis sur le plan de travail de la cuisine, je laisse ses mains parcourir la peau de mes cuisses sans dire un mot. Ses lèvres dans mon cou m'offrent de doux baisers, remontant parfois jusqu'à ma joue et quelques rares fois, jusqu'à la commissure de mes lèvres.

J'ai fini par m'habituer à ses caresses et ses baisers, mais j'ai aussi fini par m'habituer à porter cette perruque et ses vêtements trop grands, m'habituer à ne plus être réellement moi.

C'est la deuxième fois cette semaine, la deuxième fois que les membres quittent le dortoir, me laissant seul avec lui. La deuxième fois cette semaine qu'il rentre dans ma chambre les joues roses et le regard gêné, la deuxième fois qu'il me demande s'il peut avoir "un peu d'affection" et c'est la deuxième fois cette semaine que j'enfile cette perruque et ses vêtements et que je le rejoins dans la cuisine pour rejouer cette fameuse scène où je l'enlace par derrière, qu'il se retourne et que je saute dans ses bras.

Cette scène, je l'ai initialement jouée avec Yunhyeong, devant la caméra, et une fois dans ses bras, la scène s'est arrêtée, mais avec lui, la scène ne s'arrête qu'une fois qu'il sent qu'il ne pourra plus se contrôler, qu'il sent qu'il est sur le point de franchir la limite.

De mon côté, je prends plaisir à sentir ses mains me caresser et je prends plaisir à sentir ses lèvres me baiser. J'y prends autant plaisir que lui, mais je m'efforce bien de le lui montrer. Je ne le touche jamais en retour, je pose simplement mes mains sur le plan de travail et quelques fois seulement, j'entoure mes bras autour de son cou quand l'envie lui prend d'aventurer ses mains sous mon pull. Je ne le touche pas plus, profitant silencieusement et secrètement de ses caresses. En vérité, nous profitons tous les deux d'un plaisir malsain.

L'un prend plaisir à caresser et embrasser le corps de son meilleur ami, caché sous une perruque, et l'autre prend plaisir à être touché, déguisé en fille, par son meilleur ami.

Mais malgré ce sentiment de bien-être que je ressens, il ne pourra jamais imaginer à quel point ça me détruit de devoir porter cette perruque et de devoir me comporter comme cette fille, d'être cette personne que je ne suis pas.

Ce n'est pas moi qu'il touche, qu'il caresse et qu'il embrasse, ça ne sera jamais moi. J'aimerais qu'il me regarde, qu'il ouvre les yeux et qu'il se rende compte que je ne suis pas cette fille qu'il touche sans cesse, qu'il voit que je suis son meilleur ami, Jinhwan, que je suis un homme caché sous une perruque.

J'aimerais qu'il me touche comme l'homme que je suis, pas comme la femme qu'il désire.

Ses mains sur mes cuisses remontent lentement pour venir se frayer un chemin sous le pull rose qu'il m'a donné. Il se met à caresser la peau de mes hanches tout en embrassant cette zone en dessous de mon oreille qui me rend dingue.

Je ferme fortement les yeux sous le plaisir. Je ne devrais pas ressentir de plaisir et pourtant, je ne peux m'en empêcher. À force de me toucher, il connaît maintenant par cœur mes zones érogènes et sait parfaitement où m'embrasser pour que d'innombrables frissons m'envahissent.

Ses baisers remontent lentement le long de ma mâchoire pour venir frôler la commissure de mes lèvres et finir leur chemin face à mes croissants de chair. Il semble hésiter et je sens qu'il est sur le point de franchir la limite et que c'est à moi d'intervenir et d'arrêter une fois de plus notre moment.

- Hanbin.

Il ouvre enfin les yeux alors qu'il les avait fermés depuis le début et me regarde dans les yeux avant de s'éloigner d'un bon mètre et de baisser les yeux.

- Merci, Hyung.

Comme à chaque fois, depuis que nos "moments" ont commencé, il me remercie avant de s'enfermer dans sa chambre. Il n'en ressortira que lorsque les membres rentreront et il fera comme si rien ne s'était passé.

Après un petit moment, je descends du plan de travail pour retourner dans ma chambre et retirer cette fichue perruque et ses vêtements. Une fois en caleçon, je ressors de la chambre pour aller à la salle de bain. Je retire mon dernier vêtement avant d'entrer dans la cabine de douche.

L'eau chaude coule sur mon corps alors que je me savonne énergétiquement pour enlever toute trace de son toucher. Je me frotte les cuisses avec tellement de force qu'elles deviennent rouges, mon cou aussi y passe, je veux enlever chaque marque et chaque sensation qu'il a pu laisser sur ma peau, sur sa peau à elle. Je frotte tellement fort que bientôt mes ongles s'y mêlent pour laisser des longs tracés rouges le long de mon cou.

Mes larmes finissent aussi par s'y mêler. J'ai mal, que ce soit au cœur ou au corps. J'aimerais arrêter, lui dire que tout ça s'est fini, que je ne veux plus qu'il me touche, qu'il la touche, mais je ne ferai que mentir, à lui et à moi-même. Je ne veux pas qu'il s'en aille, je ne veux pas qu'il arrête de me toucher, je ne veux pas qu'il arrête de m'embrasser, je veux simplement qu'il me voit, qu'il voit l'homme derrière la perruque.

Mais comment lui dire ? Comment lui expliquer que lui me touche parce que je suis déguisé en fille alors que moi, en tant qu'homme, j'aime qu'il me touche ? Ce serait creuser un fossé entre nous, briser notre amitié à tout jamais, rompre ce lien spécial qu'il y a entre nous.

Je veux le garder auprès de moi, quitte à abandonner, malgré moi, mon identité.

Je continue de me frotter le corps et les cheveux tout en versant de nombreuses larmes silencieuses. À bout de forces, je me rince et sors de la douche. Je m'habille en vitesse tout en évitant mon reflet dans le miroir et sors de la pièce. Dans le couloir, je le croise et en me voyant, ses yeux se baissent directement et il presse le pas, frôlant mon corps au passage.

J'attrape sa main de justesse et je le retourne pour qu'il soit face à moi. Je ne veux pas que ça devienne comme ça entre nous, je ne veux pas qu'il continue à m'éviter.

- Hanbin... Je vais faire à manger, tu veux quelque chose en particulier ?

Il lève son regard vers moi et semble surpris par le ton calme de ma voix. Il finit par me sourire, détendant légèrement l'atmosphère.

- Tu peux me faire des nouilles, Jinhwan-hyung ?

Finalement, il nous suffit d'un rien pour que tout redevienne normal entre nous, même si je sais que bientôt nous nous retrouverons intimement proches pour partager nos "moments" de plaisir et de tristesse.

Dites moi ce que vous en pensez.

Bravo à celles qui avaient deviné que c'était B.I qui se cachait derrière notre inconnu.

--Ahgase--

26/7/2018

(18/3/2021)

Perruque [IKON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant