Chapitre 2

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Putain.

Aveugle. 

Je suis aveugle. Ça fait maintenant 1 semaine que je suis rentrée chez moi. J'ai appelé l'école de Chicago pour leur expliquer que je rentrerai dans leur école en septembre prochain. Donc dans deux mois. Ma mère n'est pas du tout d'accord avec cette décision, mais je m'en fiche, d'ici 60 jours j'aurai eu le temps d'apprendre à me débrouiller à peu près seule. Depuis que nous sommes rentrée elle court sans cesse partout, elle pense surement que je ne l'entends pas marcher devant moi quand je me déplace dans la maison, j'ai une canne pour m'aider mais je réalise bien qu'elle a enlever touts les objets pouvant se casser, ou qu'elle enlève tout ce qui pourrait être un obstacle sur mon chemin. 

Je ne dis rien, je la laisse faire, de toute façon dans un mois je serai à Chicago. Pour le piano, je suis plutôt une auditive, j'écoute, je ressens, et je joue. Je n'ai pas besoin de mes yeux, je me doute qu'au début je vais peut-être être un peu désorienté, mais je m'en fiche. Le piano est désormais ma seule source de bonheur, ma raison de vire. Arthur essaie sans cesse de communiquer avec moi par tout les moyens possible, mais je refuse ses appels, je ne réponds pas à ces messages et quand il vient jusqu'à chez moi, ma mère prétends que je ne suis pas là, sous ma demande. 

Aujourd'hui, je me lève de bonheur, j'essaie de trouver mon réveil en tapotant gentiment ma table de chevet, sur laquelle à été installer un réveil qui dit tout à voix haute. Lorsque je trouve enfin le dis réveil, j'actionne le bouton tout à gauche.

- Il est 8h58. 

La voix de cette machine me glace le sang, elle est si vide d'émotion. Comme moi enfaite. Je décide alors de me lever, et trouve ma canne posée à côté de mon lit en un temps record. Une fois en bas de l'escalier, je tends l'oreille, essayant de déceler un bruit m'indiquant que ma mère est levée. Par chance je n'entends rien, elle doit dormir, donc je me décide à préparer mon petit déjeuner seule. Je parviens à tout sortir sans encombre, jusqu'au moment où il ne me reste que mon bol à sortir, il me glisse des mains et vient rencontrer le sol dans un bruit puissant qui a dû réveiller ma mère. Je me penche doucement au sol et essaie de ramasser les morceaux sans me blesser. 

- Laisse moi faire Lucy, tu vas te couper.

- Je peux le faire moi mê- Aïe.

Elle souffle, et je l'entends s'approcher, elle me prends le bras et me relève et me fais m'assoir sur une chaise, que je devine être une des chaises de la table à manger. Ça doit faire depuis mes 10 ans que ces chaises sont là, le cuir s'effrite, et la couleur blanche était devenue grisâtre. Je l'entends ramasser les morceaux, puis les jeter, pour ensuite quitter la pièce et revenir quelques minutes plus tard.

- Tu dois arrêter de faire ta forte tête, comment feras-tu à Chicago. Tu seras seule. Elle me désinfecte ma plaie en disant cela, et met un pansement dessus.

- C'est dans 2 mois, j'irai à ces cours de soutien pour aveugle 3 fois par semaines, ils m'aideront à devenir autonome. Je refuse de rester ici. 

Elle souffle et me ressors un bol, et me laisse manger "seule", je sais bien qu'elle est en train d'observer chacun de mes faits et geste, prête à bondir pour m'aider, mais je la laisse faire et continue de manger mes céréales.


Un mois s'est écoulée depuis que je suis rentrée chez moi, maintenant, je peux me déplacer seule, sans renverser tout ce qui se trouve sur mon passage. Je suis plutôt contente. Pour le piano, je m'habitue petit à petit, mais j'ai encore des progrès à faire. Ma mère m'a dis qu'elle avait quelque chose à me dire, que c'était en rapport avec Chicago, donc je suis assise sur une chaise d'un café, attendant qu'elle parle. Je sens le regard des gens sur nous, plus précisément sur moi. Soudain elle se décide à parler.

- Écoute, je t'ai pris un colocataire. 

- Pardon?

- Pour Chicago, je ne suis pas rassurée, j'en ai donc parlé à mon amie qui m'a parlé de son fils, qui vit actuellement à Chicago, il a une chambre de libre dans son appartement, et il va dans la même école que toi. Donc c'est plutôt lui qui t'a prise en tant que colocataire. Il s'appelle Yoo-

- MAMAN. JE T'AVAIS DIS QUE JE POUVAIS ME DÉBROUILLER SEULE!! 

- Tu n'as pas le choix, il t'attend dans un mois à l'aéroport de Chicago.


Blind piano- Min YoongiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant